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Tu Sais qui je suis-je?

Publié le 21 novembre 2009 par Docteurho

Ce que j’avais espéré, en me faisant inviter à la conférence qui a été organisée par l’AEENIM (Association des Etudiants de l’Ecole Nationale de l’Industrie Minière), dans le cadre des activités du café scientifique, qui est un espace de débat créé par les étudiants pour enrichir leur cursus par des activités à forte valeurs académiques et sociales, était que tout se passe dans l’ordre, et que les dérapages connus dans toute agglomération de marocains soient mis de côté, du moment que c’est des « jeunes » qui organisent. Quand on sait que la jeunesse dans ce pays, se targue de sa différence par rapport aux limites marocaines et à la médiocrité de la vieille école, aux méthodes vétustes et éculées, on n’a qu’une envie, voir ce que ça donne quand c’est à eux (les jeunes) de prendre les rennes. Je ne vous raconte pas!

D’emblée, et là je suis obligé de reconnaitre la sagesse de certains de mes lecteurs qui m’avaient mis en garde contre la caractère, hautement insignifiant de la présence d’une adresse Email et d’un numéro de téléphone, comme seules références de contact, ainsi que l’argument avancé, que ce n’était qu’une formalité pour prévoir le nombre de personnes qui allaient assister à la conférence, et de ce fait assurer une logistique suffisante. Du bla bla!

A peine eu-je atteint les abords du lieu de la rencontre, c’est à dire la Résidence des étudiants, où se trouvait la salle qui allait accueillir l’évènement, que je fus surpris de voir une foule immense qui ne voulait qu’une chose: Entrer!  Il était évident qu’il n’y avait pas de places pour tout le monde, mais personne n’entendait cela  de cette oreille, surtout les étudiants de cette école, très imbus de leur appartenance à la horde de futurs ingénieurs, qui ne comprenaient pas pourquoi, eux, les élites de demain, les membre attitrés de la  maison, ne pouvaient pas voir la bête de près, comme les bougnouls qui sont déjà dedans. Heureusement que les organisateurs, avaient prévu un espace en plein air avec un écran géant de la taille d’une couverture de bébé, avec de l’herbe tout au tour. Les chaises, il fallait les emprunter quelque part…

Non, je n’ai pas retenu que les choses négatives de cette soirée, mais je tenais à dévoiler au large public, ce que j’ai ressenti, en voyant des journalistes étrangers, sauter sur ces détails, insignifiants pour certains, mais qui ont leur poids pour d’autres. Cela me fait mal de voir à quel point on peut être médiocre et associer les limites de notre responsabilité à la nationalité que nous portons. Nous sommes marocains, te diront tous ceux qui n’ont pas de réponses  lorsque  vous leur posez un légitime, pourquoi?! Et alors? Est ce que je suis obligé de supporter ton manque d’éducation, tes écarts par rapports aux règles que tu fixes toi même, avant les règles tout court, juste parce que tu es marocain? Mais mon ami, je le suis aussi, et je ne conçois pas les choses comme cela!

Le pire, c’est que ceux là même qui te disent, avec une amertume moqueuse, qu’on est au Maroc, donc comprenez le pays de l’anarchie, par défaut, reviennent par l’autre porte, et te toisent du haut d’un privilège, né de leur petitesse d’esprit qui leur fait exploiter le moindre détail les différenciant de vous: Tu sais qui je suis-je?! Je singerai Fellag à souhait, mais je ne peux pas puisque je ne peux transcrire, fidèlement sa gestuelle! Non mais?!!!

Finalement, quand je suis parvenu à rentrer, après avoir expliqué à plein de gens que j’étais invité dans la catégorie médias, un grand et sage garçon, m’a présenté à la demoiselle qui s’occupait du placement (rôle que je ne comprends pas, puisqu’on m’avait dit au préalable que les places étaient nominatives) et lui a lancé ceci:

- Choufi had seyed, rah gallik Média!!!!!!!

Gallik média!!??? J’allais lui exploser le portrait, tellement je me suis senti toisé par ce mec à qui je prédis, dès l’instant même, une place de choix dans la poubelle de l’histoire, la mienne du moins, mais je me suis retenu face au sourire de la demoiselle qui m’a conduit à ma place et m’a même prié d’excuser son ami, trop fébrile de la langue!

La suite est inutile à vous raconter, si ce n’est un détail, qui revient à chaque fois que j’assiste à un événement organisé dans une école dite « prestigieuse ». Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais les étudiants de ces établissements, quand ils ont la parole, portent un accent très particulier lorsqu’ils parlent, mettent en évidence leur statut d’élite et finissent par poser des questions…débiles. Ce soir, j’ai vu une première, une question posée en anglais, par un mec qui n’avait de soucis que de bien rouler les R, façon CNN et que Tariq Ramadan a remis à sa place, dès lors qu’il a fini d’exposer ses talents linguistiques, pour ne rien dire, par un seul mot…OUF!

Au fait, Tariq Ramadan fut un régal, mais ça je vais vous le raconter Lundi… Allez bon Week end!


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