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La vocation du prêtre

Publié le 22 novembre 2009 par Fbruno

En cette Année Sacerdotale proposée par Benoît XVI à toute l'Égise, quelle fraîcheur se découvre dans la préface de Mgr Montini, alors Pro-Secrétaire d'État aux affaires ordinaires, pour le livre de Mgr Veuillot qui, sous le titre "Notre Sacerdoce", rassemblait les textes des papes depuis Léon XIII. L'abbé Laurent Côté du Séminaire de Québec, professeur retraité de liturgie à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval, en extrait un passage sur la vocation qu'il commente dans cet exposé aux responsables des régions pastorales de l'Amiante et de Lotbinière/Bois-Francs (diocèse de Québec) sur l'Eucharistie à partir des parties de la messe.

Paul VI et le cardinal Maurice Roy, archevêque de Québec : un itinéraire pour la justice et la paix Voici un résumé de cette intervention par Linda Pelletier, animatrice régionale, région de Lotbinière/Bois-Francs, parue dans le journal « Au coeur des Appalaches » (Février 2008 Vol. 2, N° 3) suivi du texte de Mgr Montini, futur Paul VI en français et en italien que cite l'abbé Côté.

Le prêtre préside la messe ; pasteur, il avance portant avec lui tous les baptisés rassemblés. Dorénavant, mon regard sur cet homme sera différent. Tout semblable à un autre, car un homme respire derrière la fonction, le prêtre s'incline profondément devant son Seigneur, vers quelqu'un Autre et il baise l'autel signe du seul véritable prêtre, le Christ lui-même.

Une définition que je veux garder dans mon coeur : portée par l'Esprit, la vocation est, selon l'abbé Côté citant Paul VI (voir le texte plus bas) : 1) Un tourment (et non tournant) intérieur. 2) Une préoccupation qui amène a une réflexion profonde et a une remise à jour continuelle. 3) Un amour sans repos. Tant qu'il y aura des gens à aimer, le Seigneur invite à aimer. 4) Une assurance dans la faiblesse. Une certitude habite celui qui est faible, l'assurance d'être se couru. 5) Un commandement libérateur. C'est libérateur de savoir que la responsabilité première revient au Maître qui appelle, qui est à l'origine de toute vocation.

Avant d'annoncer ou commenter la Parole, en core faut-il croire en ceux à qui elle est adressée. À méditer : croire avant de parler. Le Seigneur juge les baptisés dignes de recevoir la Parole de Dieu, il ne faut donc pas leur communiquer une Parole qui s'adresserait à des païens.

Avec l'offrande des dons, le Seigneur prend ce qui lui est apporté, le travail humain sous les apparences du pain et du vin. Le tout est transfiguré par la Résurrection du Christ et redonné. Chacun devient don de Dieu pour la vie du monde.

Enfin dans la communion, il nous faut venir chercher et tendre la main pour recevoir notre propre résurrection.

À l'envoi, à la fin de la messe, il est dit à chacun : « Lève-toi et marche ».

Je suis restée conquise par le sujet et par l'humour de la personne-ressource. Tous mes remerciements à monsieur l'abbé Laurent Côté qui a le don de rendre à notre Dieu la première place dans la messe et dans la vie

Linda Pelletier, animatrice régionale, Région de Lotbinière/Bois-Francs (Diocèse de Québec « »

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"La vocation du prêtre" par Mgr Jean-Baptiste Montini devenu le pape PAUL VI (21 juin 1963 au 6 août 1978) dans la préface au livre de Mgr Pierre VEUILLOT, Notre sacerdoce, Documents pontificaux de Pie X à Pie XII, 2 vol., Paris, 1954, pages XIII et XV. La préface est une lettre de Mgr Montini, Pro-Secrétaire d'État aux affaires ordinaires à ce moment et qui était un collègue de travail du Mgr Veuilot.

Le prêtre doit être un homme au-dessus de l'ordinaire : ce n'est pas certes que l'efficacité essentielle de son ministère dépende de ses qualités, de ses vertus, mais ses fonctions sont telles, tels ses devoirs, que toute sa psychologie, toute son âme, toutes ses actions y doivent correspondre. Le prêtre doit être saint. Quant à savoir quelle est la sainteté correspondant à l'exercice du sacerdoce c'est là question de grande importance et de non moindre complexité. Exhortations, enseignements, conseils, monitions se multiplient pour donner à la figure du prêtre son relief moral le plus haut. L'imitation du Christ ou mieux l'assimilation au Christ enrichit de valeur mystique cet aspect de la formation sacerdotale…

…Le sacerdoce est un service social, il existe pour les autres. Il est l'organe du Corps Mystique destiné à distribuer la grâce et la doctrine, il est le guide sauveur. Sacerdoce et égoïsme sont termes antithétiques. Sacerdoce et charité coïncident. Les mots jaillissent sans fin sous la plume : apôtre, missionnaire, père, pasteur, maître, frère, serviteur et victime. La plus attirante et la plus difficile des entreprises, celle de former les autres, de leur inculquer une certaine façon de penser, de prier, d'agir, de sentir, telle est la mission du prêtre. D'où une aptitude extrême à se distinguer et à se mêler, à influer et à patienter, à parler et à écouter. Il est lumière, il est sel. C'est dire qu'il est élément actif, opérant, il pénètre dans les âmes avec un infini respect, pour les libérer, les affranchir, les réunir dans l'unité du Christ. S'il ne fait pas cela, qu'est-il ? Et c'est pourquoi il doit être d'une souveraine habileté. Artiste, ouvrier spécialisé, médecin indispensable, initié aux subtiles et profondes phénoménologies de l'esprit, homme d'étude, homme de parole, homme de goût, homme de tact, de sensibilité, de finesse, de force. A quel travail sur lui-même ne doit pas s'appliquer le prêtre pour devenir apte au travail sur les autres ! Et fout ceci dans la simplicité du vrai, dans l'humilité de l'amour, sans fallacieux artifices, sans viles timidités ! Redoutant d'être jamais ou de paraître même intéressé, de recevoir sans donner, de commander sans servir. Art difficile, très difficile, qui suggère au magistère d'innombrables, d'incomparables enseignements.

Comme il arrive souvent à l'examen approfondi des divers aspects du christianisme, on aura également, dans cette analyse du sacerdoce, l'impression de l'inaccessible, l'idéal est trop élevé, l'homme a eu trop d'audace, il manquera son but. Oui, la chose est possible et c'est terrible : rien n'est plus proche du parfait que le ridicule, rien n'y correspond tant, en le contrefaisant, que le monstrueux, et malheureusement, pour tomber de haut, il suffit de bien peu. Mais le tableau ne serait pas complet si les forces capables de produire ce miracle qu'est le sacerdoce n'étaient pas elles aussi indiquées,' l'une, humble et courageuse, qui s'appelle vocation, c'est-à-dire tourment intérieur, amour sans repos, assurance dans la faiblesse, commandement libérateur. L'autre, ineffable et puissante, qui pénètre la pâte humaine et lui imprime un sceau nouveau, la haussant à des pouvoirs transcendants, elle s'appelle la grâce, cette grâce qu'un sacrement spécial, l'Ordre sacré, confère solennellement.


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