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Tel est ton…opinion (Réponse à Bob)

Publié le 07 décembre 2009 par Collectifnrv
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Telle est ton opinion donc, et c’est en toute amitié que je te réponds.

Je crache volontiers mon mépris du mercantilisme caritatif qui ressurgit à chaque fin d’année. A ce mois de la B.A organisée qu’on se fade entre le dernier tiers provisionnel et le départ du Dakar délocalisé avec Gérard Holtz (le pin’s parlant de la télé publique) en avatar d’Indiana Jones le fouet en moins, le micro en plus, et rasé comme un dessous de bras comme si dans le car studio il n’y avait pas moyen de glisser son quintuple lame Gillette…

Mise en scène, mise en abyme…en abîme plus exactement dans cette volonté de faire plus, plus pro, plus loin, plus réaliste. C’est à dire factuel, organisé, commercialisé, géré à coup de méthode, de marketing issu de la vente au porte à porte.

Aujourd’hui le caritatif est monétisé. Chacun espère plus de dons que l’autre parce que dans sa fatuité chacun estime sa cause plus juste que l’autre. Comme si l’on devait mettre en compétition tous les maltraités de la vie, les paralysés, les chômeurs, les myopathes, les sans logis, les cancéreux, les femmes battues, les malades du sida, les lépreux et j’en passe. Le libéralisme dans le social…L’ultime victoire du système.

Et chacun de vouloir faire avancer sa cause plus vite que celle de l’autre, quand le simple devoir d’égalité et de fraternité devrait nous enjoindre la tolérance plutôt que la polémique rance de Bergé pour qui porter un nom de lampe prouve que finalement il n’est pas une lumière. Alors on sort l’artillerie lourde, les briefings commerciaux que tu décris, les méthodes, le martèlement pour engranger plus, encore plus, toujours plus. Pour pallier le délitement de la recherche, pour « élargir l’assiette des contributeurs » et continuer à sauver ce qui peut être sauvable et par la même ceux qui peuvent encore l’être.

Cela fait vingt ans que je me mobilise pour le Téléthon dans ma commune. Pour d’autres causes aussi plus discrètement parce que je ne cherche qu’à être un grain et pas un granit dont on érige les statues, et que j’ai aussi plus de pudeur quand il s’agit de mon âme que de mon cul.

J’ai tout fait en vingt ans, porté des caisses, monté des chapiteaux, servi des repas, nettoyé la friteuse, fait des défis stupides etc... Je n’ai pas le sentiment d’avoir été utilisé, manipulé ou quoique ce soit d’autre. Parce que ce sont aussi des moments de rencontres, d’échanges, parfois de franche rigolade et à la fin, toujours ce sentiment de satisfaction, même quand la récolte est maigre, d’avoir fait quelque chose. Un pas vers l’autre par exemple…

Parce que c’est mon choix. Personne ne me force et les pimpins dont tu parles, je m’en bas les noix. Cela me coûte une journée de ma vie, autant dire rien par rapport à ceux qui souffrent. Tu as pointé une dérive et tu as raison. Tu as oublié le simple devoir de solidarité que nous devons avoir les uns envers les autres. Celui la ne recherche aucune contrepartie. C’est pour ces milliers d’anonymes que je te réponds.

Serval


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