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Rodrigue Ndzana

Publié le 06 décembre 2009 par Magdala
RODRIGUE NDZANA

La leçon suivait son cours tranquillement
Et comme toujours, mon attention nageait à contre courant
Ainsi plongé dans cette attitude qui touchait le fond
Je savais qu’elle ne m’aidait pas vraiment à construire le pont
Entre moi et ces autres garçons
Mais c’est que, face à leur attitude si carrée, moi je me sentais… comme un rond
Plus cet espace horaire réservé aux tableaux et aux chiffres, s’agrandissait
Et plus mon univers se réduisait, lui, à cette autre opération que je faisais
Mon inspiration passait de ma main à mon stylo puis s’étalait
Et cette tristesse, glissant entre les lignes comme sur du velours, me soulageait
Mon absence se tenait là, au milieu de tous mes camarades si attentifs et si assidus
Et je me sentais si extérieur à cette atmosphère de concentration détendue
Car je n’avais pas le même hochement de tête ni le même sourire entendu
Les yeux de mon visage les jalousaient souvent
Et mon sourire tentait tout le temps de compenser par des performances en matière d’étirement
Ainsi j’essayais toujours de gagner au jeu
De celui à l’air le plus heureux
Pourtant, tout ce que je demandais
C’était de rompre d’avec cette impression tenace qui me collait
D’être plus vidé, plus brisé et plus débranché de leur univers, à chaque seconde qui passait
Je voulais qu’ils aillent derrières mes yeux et surprennent tous leurs messages cachés
Que j’avais trop honte de leur étaler avec des mots détaillés
Aimez-moi ! Je vous en supplie, ma vie en dépend
Ne me répétez plus que je suis différent et bizarre avec mon air méfiant
La distance sur mon visage ne témoigne pas de mon éloignement
La faute échoit à toutes ces chutes sans parachute que mon cœur entreprend
On ne connaissait réellement aucune parenté à mon mal être,
Malgré les rumeurs de mes flashs d’enfance qui lui donnait des origines diverses
Aussi, j’essayais désespérément et de toutes mes forces de m’arracher de cette situation sans solution
Pour me libérer de ma tortionnaire de dépression
Au point où ma honte n’empêcha pas quelques occultes consultations
Mais personne ne comprenait la lumière de mes obscures explications
Au sujet de cette délicate situation
Simple et sensible
J’étais seul et sans cible
N’étais jamais vraiment content
Prisonnier de cette pression du condamné à plein temps
Je savais que le compte à rebours était lancé
Et malgré toute ma volonté désespérée de le rattraper
Toutes ces étapes que j’avais traversées
Et toutes ces méthodes que j’avais enjambées
Finalement, c’est arrivé…
En tête à tête dans ma chambre avec ma tentation et son charme
J’essayais de leur résister par la pensée de la douleur qui s’emparerait de ma mère
De la déception grandissante qui réduirait mon père
De l’effondrement de mes sœurs et l’ensevelissement de mon petit frère
Pour le reste qui m’était égal à l’infini
Le temps s’était amusé à débrancher la prise de mon emprise sur les petites amies
Et si elles découvraient que ma réalité s’était enfuie
Toutes ces personnes seraient-elles encore restées, elles, dans ma vie
J’avais de plus en plus de mal à contenir ce malaise qui me malmenait
Mélange explosif de terreur, de honte, de fatigue, et de culpabilité qui, en moi, se débattait
Le bras de la pression a fini par se faire plus pesant dans le bras de fer qui se faisait
Contre celui de la repoussée de l’oppression que mon esprit subissait
J’en ai eu le courage, ai bu la tasse et il y a eu ce drame qui a suivi
Néanmoins, trois tentatives n’ont pas suffi
Et je m’en suis sorti, tout en faisant entrer en moi une sagesse infinie
J’ai failli partir mais suis resté avec toutes ces bénéfiques ecchymoses
Des tonnes de kilos d’instinct de survie en plus, et en bonus, le don de voler plus haut que la prose
Je n’éprouve plus aucune gêne à étaler ces démons que je couvre
Parce que l’imperfection n’empêche pas la magnificence des œuvres du Louvre
Parce que je m’enfuis chaque jour par le sentier du bonheur
En m’enfouissant jour après jour à travers celui de la paix intérieure
Parce que je me suis rendu compte de la profondeur mon erreur…
Il a fallu cette chute, où j’ai touché le fond, pour m’aider à me propulser vers le plafond
J’ai compris enfin que ma douleur se nourrissait de ma culpabilité et mon autodépréciation
Parce que je ne me nourrissais des autres, que d’indigestes impressions
Et parce que ma mauvaise opinion de moi-même copulait secrètement
Avec celle, au moins aussi exécrable que j’avais de tous les autres tempéraments
Je veux croire à nécessité de me présenter à eux tel que je suis
Aujourd’hui ma confiance me donne l’impression d’une puissance infinie
Comme si les lettres de mon nom avaient augmentées en nombre
Douce aspiration que ton cœur torturé par les rayons brûlants de ce froid sombre
Voudra croire en l’ombre de ma lumière qui éblouit
Mon passé n’a tiré sa force que des lettres d’encouragement que lui faisait mon présent
Il n’a survécu que par l’anticipation de ton présent plaisir de lecteur
Alors, qui que tu sois, laisse ton passé s’éloigner
Accueille ton présent et ses qualités
Pour que ton futur soit assuré de bien arriver
Efface tes douleurs
Et ne prend pas mal que l’habitude du mal se face prendre par malheur et sans réflexion
Par les autres et le feu de l’action de leur quête de réaction à leurs malheurs
Saches que le bien est la fondation de tous les cœurs !
Homme de rien, sans rien
Sans parchemin, ni assurance de réussite
Sans finances titaniques, ni facilité pratique
Riche de ce seul courage de ressuscité
Et armé de cette seule foi en ce qu’un jour tu traiteras de réconfort personnifié
Ces quatre vingt dix kilos de sincérité
Pour presque autant plus cent de centimètres d’originalité
Cette vingtaine d’années damnées qui produit sans cesse cette nécessité
De foudroyer les feuilles d’émotions sans toucher à une seule parcelle de beauté
Ces mots que j’écris à chaque fois que la température de mon cœur s’attise
Ma foi en ce que quelque chose au dessus de nous veut notre bien
Et nous l’apportera si notre doute s’écarte de son chemin
Peu de personnes s’attribuent un score inférieur
A celui que je m’accordais lors de période passée à jouer le jeu de la terreur
Mais l’amour et le temps ont recyclé la peur en assurance
Et le visage du désespoir a retrouvé des traits de foi croissante
Seul avec ma chambre comme d’habitude
Au moment ou je romps mentalement d’avec mon passé de vicissitude
Personne n’est au courant de mon projet
Mais je suis sûr qu’un jour le monde l’accueillera sans rejet
Et me reconnaîtra le mérite d’avoir ignoré les conseils de mes déboires
Comme preuve qu’on a toujours raison d’y croire
Parce que si j’ai vaincu la mort
Ce n’est peut-être que pour t’aider aussi à triompher dans la vie
Ce n’est peut-être que pour te présenter à ces mots qui te rassurent
Sûr ta victoire programmée malgré les aléas du futur
Je ne demande pas de prix de littérature
Juste ce sourire, signe du plaisir… que mon rythme cardiaque te procure
Rodrigue Ndzana , sam 22 oct, 12h06min
Victoire Programmée

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