Magazine Journal intime

Lettre ouverte à Joseph Blatter

Publié le 03 décembre 2009 par Chez
(dit "Joe la Blatte")
Mon Jojo,
il paraît que vivre c'est choisir et surtout assumer ses choix.
Grâce au football et à ses règles étranges, la planète a pu un temps oublier la crise, la grippe et même la mère à Titi (chez qui, rappelons-le, c'est un peu l'Italie).
Bref rappel des faits : M. Henry (qu'on ne présente plus - grâce en soit rendue à Daniel Balavoine) contrôle de la main un ballon de cuir alors que c'est formellement interdit à un joueur de football autre que le gardien dans sa surface, et passe la balle à M. Gallas qui la met au fond d'un but Irlandais. L'arbitre n'a rien vu. C'est but. On est qualifiés pour le Mondial.
Il faudrait un Kant ou un Heidegger pour capturer la magie de cet instant philosophique majeur. Nous aurions pu nous contenter d'une des maximes favorites d'un penseur contemporain exilé sur M6, je cite, in-extenso :
"Main ! Main ! Il a mis la mimimine!"
Le sport c'est la triche, aussi. Surtout quand il y a la gloire et le bon petit chèque qui va tomber avec. Le footballeur étant peu passionné par les livres et davantage par les voitures de sport, il n'a pas non plus les mêmes besoins que vous et moi.
les Irlandais veulent rejouer le match. On les comprend. Il y a quelques années de cela, lors d'un Irlande-Traité de Lisbonne remporté haut la main par les Irlandais, on avait mis gentiment la balle à terre et organisé une seconde rencontre. (défaite de l'Irlande aux tirs au but)
Mais depuis le 15 novembre, soit deux semaines, il ne se passe pas une journée sans que la FIFA, qui régente et organise cette grande messe de l'amitié et de la bière baptisée "Mondial" ou Coupe du Monde ou "Mundial" pour les plus âgés, ne nous communique d'exaltantes informations sur le sujet, multipliant les informations contradictoires.
Le match ne sera pas rejoué. (On s'en fout).
Puis : Le match sera vraiment vraiment pas rejoué. (Ouais, on sait, tu viens de nous le dire).
Puis : nan, mais vraiment. (Oui, on a compris, là).
Puis : On va peut-être se poser deux trois questions sur l'arbitrage. On va réunir une commission, voter les pleins pouvoirs aux soviets, et puis on va pondre un rapport. (OK).
Puis : On va diligenter une enquête sur ce qui s'est passé, la main de M. Henry là. (On commence à fatiguer)
Puis : Non mais enquête, d'accord, mais y'aura pas de sanctions hein. (Ouais, on va juste faire venir Henry et puis on va se faire des grillades)
Puis: on va peut-être (c'est la dernière en date) filer un petit quelque chose aux Irlandais, parce que ils sont quand même trop sympas. (Faut quand même rapidement passer sur la discographie de Bono pour dire un truc pareil, mais admettons. Quoique non.)
Alors mon Jojo, de deux choses l'une :
Soit tu considères qu'il s'agit d'un fait de jeu, certes regrettable, certes pas beau, mais contre lequel sur le fond comme sur la forme tu ne trouves rien à redire, et tu cesses de nous les moudre,
Soit c'est un scandale, tu réunis un bureau extraordinaire, tu votes des sanctions exemplaires et tu convoques un Grenelle de la Mimine pour qu'une telle atrocité - à côté de laquelle Guernica c'est le carrelage des chiottes au Bottleshop - ne se reproduise plus jamais, et tu cesses de nous les moudre itou.
De gros becs.

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