Magazine Humeur

Eden chimique

Publié le 24 novembre 2009 par Clarac
Le paradis artificiel de la non souffrance…. Jolie phrase de Françoise Sagan qui résume mon état ce soir.
Mon Eden chimique a en effet quelques effets secondaires : nausées, vertiges, troubles de la concentration et de parole… Ma pensée s’effiloche aussi vite qu’elle se construit. Impossible d’aligner trois mots et de les retenir, ils partent aussi vite qu’ils sont venus. Je suis obligée de les prononcer tous bas de peur qu’ils ne s’échappent. A peine sont ils dessinés sur mes lèvres qu’ils s’évaporent. Trop tard.
Me voilà à soliloquer toute seule comme une vieille folle !
Un nouveau traitement, puis un autre pour tenter de diminuer la douleur.
Est ce le prix à payer pour ne pas avoir mal ?
Alors, je m’adresse à vous Messieurs les Spécialistes,
Depuis plus de huit ans, je me promène avec une pancarte autour du cou et croyez-moi, je m’en passerais bien. Si j’avais été un chien, j’aurais eu le droit aux caresses de quelques mémés attentionnées, au regard rieur des enfants ou à des remarques d’ordre purement esthétiques « mais c’est qu’il beau ce chien ! Quel pelage » et autres compliments réservés aux canidés.
Mais, voyez-vous, je n’en suis pas un. Quel chien d’ailleurs pourrait écrire à moins d’être doté de la pensée et de la réflexion. Ce n’est pas le propos de ma lettre … je digresse, excusez-moi.
Ma pancarte est cachetée, estampillée d’un tampon « fibromyalgie atypique ». Ca vous laisse perplexe et moi donc, vous m’en direz tant. Ce titre ne m’apporte ni respect ni honneur. Je ne peux même pas me promener fièrement et m’en vanter.
Pire, je dois fournir des explications sur mon pedigree.
Humiliant et frustrant.
Je suis lasse de m’épier, eh oui, je dois scruter en permanence la crise. Anticiper toujours et au mieux si c’est possible, et se cacher quand le mon corps lâche, ivre de douleurs. Je n’aime pas me montrer en spectacle… je ne suis pas un chien de cirque.

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