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Les 100 ans du Boulevard

Publié le 12 décembre 2009 par Fbaillot

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Tout chti digne de ce nom connaît le majestueux boulevard qui relie Lille à Roubaix et Tourcoing. Nous venons d’en fêter le centenaire. Symbôle des riches heures de l’industrie textile, cette artère digne des rêves les plus fous du baron Haussmann illustre la volonté des grands patrons de l’époque d’offrir une vitrine à la hauteur de leurs ambitions et de leur volonté d’expansion.

Dans les filatures, les peignages, les ateliers de confection, le tableau est certainement beaucoup moins reluisant. Le grand boulevard, lui, c’est la partie émergée, présentable, prestigieuse, de l’aventure. L’avenue, les contre-allées, le Mongy demeurent pour les urbanistes un projet grandiose, et plutôt réussi. Il a effectivement créé des usages, une proximité, entre ces trois villes qui constituent aujourd’hui le noyau de notre métropole. Mais ce boulevard, c’est aussi une gageure, parce qu’il relie et il longe des villes dont les intérêts ont rarement été concordants. Ce n’est pas un secret que de dire qu’entre Lille, Roubaix, Tourcoing, mais aussi La Madeleine, Marcq-en-Baroeul, Wasquehal, Mouvaux, Croix, les antagonismes se sont souvent traduits sur le plan politique. Et cela ne date pas d’aujourd’hui.

Ainsi, en décembre 1909, l’inauguration du boulevard a été quelque peu perturbée par les tensions entre démocrates anticléricaux et républicains. Beaucoup de personnalités s’étaient décommandées et le grand banquet qui devait rassembler tous les participants était loin d’atteindre les 500 convives prévus. Cela n’a pas empêché les participants à ces agapes de se sustenter fort sérieusement.

Je ne résiste pas au plaisir de vous révêler le menu préparé à cette occasion :

Potage nivernais

Truite saumonnée sauce ivoire

Filet de boeuf à la française

Poulardes du Mans truffées

Haricots verts panachés

Faisans de Bohême rôtis

Langoustes en Bellevue

Croquante aux choux

Glace Plombières

Desserts

Et je ne vous infligerai pas la liste des boissons prévues pour hydrater ce programme, de peur de tomber sous le coup de la loi Evin.

Je ne sais si ce genre de repas réjouit encore certains palais. Bien que gastronome, je préfère de mon côté les éviter. Mais mon petit doigt me dit que pour ce qui concerne les bisebilles entre maires riverains du grand boulevard, la comparaison est encore tout à fait de rigueur…

Et puisque nous sommes dans l’histoire, je me dois de vous offrir les vues prospectives imaginées par un atelier de graphistes un peu déjantés, proches du grand boulevard, qui ont imaginé un jeu mettant en scène notre métropole en 2087. Des artistes ou des visionnaires ?


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