Magazine Journal intime

Max | Paris-Kaboul direct

Publié le 18 décembre 2009 par Aragon

Photo 089.jpgL'identité nationale à mon avis ça ne veut strictement rien dire. Peanuts !!! Dans un pays, je respire ou je ne respire pas. Je me sens bien, ou je ne me sens pas bien.

Quand je ne me sens pas bien quelque part je me casse, c'est aussi simple que cela. Le drame c'est qu'à notre triste époque des gens ne se sentant pas bien chez eux, pour diverses raisons, et souvent pour les plus graves, ne peuvent absolument rien faire. Ils ne peuvent pas se casser, eux. Ils sont condamnés à perpète chez eux. Ils crèvent à petit feu, très vite parfois. Hélas !

Je respire aussi bien, du côté d'Alice Springs, au Québec, en Aragon , à Nyon (Suisse), qu'en France. Il se trouve que je suis né en France, et alors ? Mon identité intrinsèque je la flaire par toutes mes pores dans le bush australien, du côté de Saint-Jean-sur-Richelieu, à Yeba ou sur les bords du Léman.

Voilà pour l'identité, maintenant le mot "nationale". Je le sens pas ce mot. Brassens parlait très bien des "imbéciles qui sont nés quelque part". Ce n'est pas faire injure au pays dans lequel je vis. Je me sens bien où je vis. Alors, j'y vis. J'y paye mes impôts, je participe à la relance en dépensant mes sous en cadeaux de Noël en ce moment, je m'entends bien avec mes voisins. J'y vote...quoique, j'en ai marre d'être maso.

Basta ! Ça devrait suffire non ?

Ils nous pourrissent la vie avec leurs histoires. Tout le monde s'y met, on n'entend que ça. Identité nationale par ci, identité nationale par là, identité nationale... A vomir quand on sait justement que tout ceci est dans l'unique but de ratisser large à droite, dans sa frange la plus vomitoire, en vue des prochaines échéances électorales.

Je retrouve dans ma bibli ce petit abrégé (original) de toutes les sciences, "encyclopédie des enfans", paru en 1810 chez le petit père Amable Leroy, imprimeur-libraire à Lyon.

Je me marre quand je pense à "votre" Président. Il est dit en page 104 que les Hongrois sont de moeurs guerrières, amies du faste, et aussi portées à la vengeance qu'à la bravoure.

Bis repetita placent. Oui, elles plaisent ces choses répétées. C'est pas nouveau toute cette connerie relative à l'identité nationale. A l'époque, en 1810, il y a donc deux cents ans, on bourrait le mou aux enfans en leur disant, à l'aise et décontracté, sans baraguigner, le plus sérieusement du monde, ceci des hongrois, en leur disant aussi que les anglais étaient "surtout très orgueilleux", en leur disant que les allemands étaient "laborieux, guerriers, mais peu sobres", que les moeurs des espagnols étaient "simples, graves, sérieuses, portées à la vengeance, à la paresse et gâtées par la superstition..." par contre les français sont "francs, pleins de bravoure, polis, aimable, spirituels... Seul bémol, on leur reproche un peu de légèreté ! Je suis prêt à parier  mon futur cercueil en contreplaqué contre un cercueil en chêne, qu'en 2210 on racontera les même conneries, car rien ne changera, non rien ne changera jamais sur cette terre. Je m'entends : au niveau des responsables politiques ou des éditeurs d'encyclopédie pour enfans.

La seule chose qui me met un peu de baume au coeur c'est qu'en 1810 on pouvait circuler librement  (c'est à dire transporter sa misère d'un point à un autre) dans le monde, s'installer où l'on voulait, alors qu'à notre époque y'a des Paris-Kaboul direct. J'espère qu'en 2210 on pourra à nouveau circuler librement dans le monde.

Je sais, la tare rédhibitoire des politiques - langue de bois, démagogie, discours électoralistes, etc. - restera ad vitam aeternam, mais j'espère de tout mon coeur que la honte monumentale que représente le sort fait aux "sans-papiers" ne sera que de la triste histoire ancienne...

Chante Woody, chante pour tous ces cons de notre époque avec ta guitare qui était la seule arme avec laquelle tu pouvais tuer tous les fascistes du monde. Chante Woody, oui, ce pays est ton pays, ce pays est mon pays, ce pays est fait pour toi et moi...



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