Magazine Journal intime

Dans la botte du Père Noël.

Publié le 22 décembre 2009 par Reenco

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Vous savez pas que le Père Noël a fait une petite entorse à son planning cette année?
Ben si. Il est passé chez moi ce soir, quelques jours avant chez tout le monde mouhahahaha.
Alors je ne sais pas si il est devenu sacrément généreux et super doué pour m'offrir ce que j'aimerais avoir sans le dire, ou si j'ai juste un bonhomme qui réunit ces deux qualités, mais en tous cas, j'ai été super gâtée.
J'avais parlé ici de mes bottes trouées. Tellement trouées, sur le côté, sur le dessous et sur le devant, que dans cette neige éternelle qui recouvre ma ville depuis bientôt une semaine, je n'ai pas besoin de faire plus de deux mètres dehors pour avoir les pieds trempés et gelés. Je les ai avais payées 15€ dans une petite boutique chinoise à Paris il y a deux ans. Donc elles ont quand même bien tenu, hein.
Il y a deux jours, avec une de mes amies, je suis allée zieuter les bottes dans un magasin de chaussures. Je voulais regarder uniquement les bottes hautes, marrons et sans talons. Bah oui, hautes parce que pour mettre par-dessus mes leggins, marrons parce que j'adore tout simplement et sans talons, parce que je marche quasiment une heure par jour et qu'avec, je souffre légèrement de partout sur les pieds.
Finalement, je suis repartie avec une paire de noires, avec des talons de six centimètres.
C'est pas que je change d'avis comme de chemise, c'est que c'étaient les seules que je trouvais un peu jolies et qui rentraient dans mon budget, à savoir moins de 20€. J'ai bavé sur une paire de marrons, en cuir, sans talons, et hautes. Une bave pleine de colère en voyant s'afficher un prix de quatre fois celui que je pouvais y mettre. Donc je suis repartie en rêvant d'elles, mes bottes noires de secours aux pattes.
M'enfin, il m'a pas fallu longtemps pour constater que c'était pas très drôle de marcher ne serait-ce que quinze minutes dans la neige en talons.
Notamment quand ça glisse tellement que j'ai failli une parodie de Surya Bonaly  quand elle s'est viandée la tronche je ne sais plus quelle année aux JO, sauf que j'étais sur le parking de La Poste, que je suis blanche comme un linge et que j'ai à mon actif trente bons kilos de plus qu'elle.
J'ai donc pensé demander à ma mère de me payer une paire de chaussures pour Noël, en espérant qu'elle n'avait pas encore fait les cadeaux, bien que ça m'aurait fortement étonné de sa part.
Et j'ai même pas eu besoin.
Non.
Le Père Noël en a décidé autrement.
Ce soir, c'était diner à la bougie (parce que je n'ai pas de chandelles) avec mon bonhomme pour  nous offrir nos cadeaux de Noël, avec foie gras, Sauternes (merci à  ma meilleure amie de m'avoir envoyé toutes ces bonnes choses) et confiture d'oignons maison.
Eh oui, vu que je pars à 800 bornes pour la vraie date et que lui travaille, on a fait une avant-première en tête-à-tête.
Moi, j'avais acheté le cadeau que j'avais mûrement réfléchi, pour lequel j'avais dégoté des bons d'achat ici et là, comparé les produits des soirées entières sur internet, jusqu'à enfin aller le chercher à La Poste et l'emballer en attendant le jour J.
Mais lui, mouhahahaha, en bon mâle qu'il est, il attendait que je lui dise ce que je voulais. Il a donc attendu le Jour J, car inquiet de ne toujours pas avoir trouvé le cadeau qui me ferait sauter au plafond à quelques heures de la remise des paquets, il a commencé à enquêter l'air de rien.
Et la lumière fut lorsque j'ai parlé des bottes, dans une conversation tout à fait banale.
Ni une ni deux, on a débarqué au même magasin que deux jours auparavant.
Je me suis arrêtée devant les modèles dont les prix ne dépassaient pas le raisonnable, à savoir une trentaine d'euros, en m'efforçant de ne pas passer devant la tête de gondole, où étaient exposées celles qui m'auraient fait monter au septième ciel.
Parce que je suis pas maso non plus hein.
Alors que je me triturais l'esprit pour faire un choix entre deux paires que je trouvais relativement pas terribles, le bonhomme a surgi au bout du rayon, sourire aux lèvres et regard interrogatif avec en main l'objet de ma frustration.
- Et celles-là, elles te plaisent pas?

Il veut m'achever. Je crois qu'un homme ne sait vraiment pas ce qui se passe dans la tête d'une fille qui passe des heures dans un magasin de fringues ou de chaussures et qui sait qu'elle n'aura pas ce qu'elle veut. Si elle ne se retient pas, elle peut soit s'enfuir en pleurant selon les circonstances, soit devenir hystérique et déconstruire la face de son bonhomme pour calmer ses nerfs.
- Alors, elles te plaisent pas?
- Ben si, c'est celles que j'avais vues.
- Alors pourquoi tu en cherches d'autres?
- Ben parce que t'as vu le prix?
- Oui, j'ai vu. Quelle pointure?
- Non, je t'assure ...
- 38? 39?

Avec mon bonhomme, y a des moments où tu peux dire ce que tu veux, lui il entend ce qu'il veut.
Donc en moins de 5 minutes, je me suis retrouvée avec les magnifiques merveilleuses formidables pures et magiques bottes marrons sans talons, en cuir et hautes, en 38, aux pieds.
Encore moins de temps plus tard, passage en caisse. Et même si ce n'est pas moi qui ai dégainé la carte bleue, j'ai eu mal comme si c'était le cas.
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Mais quand je suis sortie du magasin, j'ai lancé un merci par mètre parcouru jusqu'à la voiture, la voix pleine d'émotion.
Non seulement parce qu'un cadeau aussi cher, ça me semble incroyable, j'ai eu du mal à l'accepter. Ensuite, parce qu'il les a trouvées belles et que c'est lui qui est venu vers moi avec, sans savoir que j'avais eu un coup de foudre.
Ca peut sembler idiot, mais pour moi c'est important.
Puis aussi parce que c'était trop gentil, trop mignon, trop génial, trop tout ce que je ne m'étais jamais autorisé de rêver.
Je n'ai pas eu le droit de porter le sac (ce qui ne m'a pas franchement dérangé vu déjà comme je galérais sur la glace et la neige) parce que tant qu'on était pas au repas, elles n'étaient pas encore à moi.
Mais quand est venu l'instant T, celui où je lui ai remis son cadeau et qu'il a joué avec je ne sais combien de temps, et que j'ai eu enfin droit d'ouvrir ma boite de chaussures, je les ai mises à mes pieds en m'extasiant. Et en plus j'ai chaud avec.
Honnêtement, je n'ai jamais eu de si belles choses aux petons et ça me boulerverse. Je vais les choyer comme il le faut.
Trop fort ce Papa Noël.
Nan, il déchire, mais puissance 100 000 000.
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Ahlalala, entre mes jolies bottes et mon bonhomme, j'ai vraiment trouvé chaussure à mon pied.
(ouhla, je suis drôle de drôle)

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