Magazine Journal intime

Que dire encore

Publié le 01 janvier 2010 par Khanouf

La deuxième bouteille d’eau est déjà entamée depuis mon tardif réveille, que dans l’oreille le concert du nouvel an a déjà commencé sans moi à Vienne . Et dans l’attente du « beau Danube bleu » et de « la marche de Radetzky » seuls titres que je connaisse, joués chaque fois à la clôture de cette traditionnelle représentation, je pars à la relecture du dernier chapitre de « La mauvaise vie » de Frédéric Mitterrand.

Alors comme on ne se raconte rien de nouveau le premier jour de l’année puisque tout ou presque se conjugue a un passé pas si loin, presque présent, il reste ces lignes aussi savoureuses que la totalité du livre, qui parlent de la relation de Luca Serato atteint de polio avec sa mère, l’actrice Anna Magnani.

Extraits choisis:

« …et surtout l’attendant quand elle n’était pas là et qu’elle viendrait bientôt le rejoindre, sûr et certain, c’était promis, elle, la femme de sa vie, sa mère. Celle qui lui parlait au téléphone même lorsqu’elle se trouvait au bout du monde, celle avec qui il se disputait si souvent, celle qui le traitait de trésor ou de monstre selon ses humeurs et il savait bien qu’elle ne lui mentait pas et qu’il était effectivement son trésor et son monstre, celle qui l’embrassait sur la bouche en le mangeant de caresses et qui le suppliait de lui pardonner lorsqu’elle s’était montrée injuste ou violente, celle qu’il apaisait par son calme quand elle est submergée d’angoisse ou de mélancolie, celle qui lui demandait des conseilles qu’elle ne suivait pas toujours, celle qui ne savait comment lui présenter ses amants et qui saisissait immédiatement dans son regard si elle commettait encore une erreur ou si ça pouvait aller, celle qui ne se montrait pas nue devant lui et gardait la porte des toilettes ouverte pour pouvoir continuer à lui parler, celle pour qui il repoussait le plus possible le moment de s’endormir afin de continuer à entendre ses pas pressés d’insomniaque dans la chambre d’à côté, celle qui comprenait tout de lui et qui l’avait forcé à tenir bon, celle qui le protégeait autant qu’il la protégeait, celle qui était la seule personne sur terre dont il ne pouvait pas douter et qui ne le trahirait jamais… ».


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