Magazine Journal intime

Lecteur idéal ou lecteur perverti?

Publié le 02 janvier 2010 par Araucaria

Ancienne rame de métro
Photo trouvée sur le net
Jean-Claude Carrière : Il y a vingt ou vingt-cinq ans, un jour, je prends le métro à la station Hôtel-de-Ville. Sur le quai se trouve un banc et sur ce banc un homme qui a posé près de lui quatre ou cinq livres. Il est en train de lire. Les métros passent. Je regarde cet homme qui ne s'intéresse à rien d'autre qu'à ses livres, et je décide de m'attarder un peu. Il m'intéresse. Je finis par m'approcher et une brève conversation s'engage. Je lui demande aimablement ce qu'il fait là. Il m'explique qu'il vient tous les matins à huit heures et demie et reste jusqu'à midi. Il sort alors, pendant une heure, pour aller déjeuner. Puis il regagne sa place et reste sur son banc jusqu'à dix-huit heures. Il conclut par ces mots que je n'ai jamais oubliés : "Je lis, je n'ai jamais rien fait d'autre." Je le quitte car j'ai l'impression de lui faire perdre son temps.
Pourquoi le métro? Parce qu'il ne pouvait pas rester dans un café toute la journée sans consommer et sans doute ne pouvait-il s'offrir ce luxe. Le métro était gratuit, il y faisait chaud, et le va-et-vient des gens ne le dérangeait en aucune façon. Je me suis demandé, et je me demande encore, s'il s'agissait là du lecteur idéal ou d'un lecteur totalement perverti.

Umberto Eco : Et que lisait-il?

Jean-Claude Carrière : C'était très éclectique. Romans, livres d'histoire, essais. Il me semble qu'il y avait chez lui davantage une sorte de dépendance au fait même de lire qu'un réel intérêt pour ce qu'il lisait. On a dit que la lecture est un vice impuni. Cet exemple montre qu'elle peut devenir une véritable perversion. Peut-être même un fétichisme.


Jean-Claude Carrière & Umberto Eco - Tous les livres que nous n'avons pas lus - N'espérez pas vous débarrasser des livres - Grasset -

Je me retrouve un peu dans ce portrait. Bien sûr, je n'opterais pas pour le métro comme salon de lecture, et je ne lis généralement que le soir...mais je lis à peu près tout ce qui me passe entre les mains. Cette boulimie de lecture est une sorte de drogue, j'ai une réelle peur d'être en manque d'où ces achats compulsifs, ces étagères débordantes d'ouvrages non lus! Fétichisme? Pourquoi pas? Lorsque ma fille rentre à la maison après une longue absence, et qu'elle fait intrusion dans mon fameux atelier, elle regarde attentivement les livres qui s'y trouvent... Invariablement viennent ces réflexions : "Ils sont nouveaux ceux-ci... Je ne les connaissais pas!"... "Obsédée!"... (le pire c'est qu'elle a hérité de mes gènes et qu'elle achète aussi des livres)... Mon fils est bien plus tolérant, il ne dit rien, et même parfois il me fournit (ma dose), lorsqu'il estime que tel titre ou auteur peut me convenir. Il lit moins, ou alors des textes plus utiles. Je le soupçonne d'apprendre presque par coeur tous ses manuels professionnels, et il potasse toujours quelques langues étrangères, voulant par exemple améliorer son Italien, et apprenant seul le Chinois...


Voilà, j'en ai terminé avec ce livre écrit par J.-C. Carrière et U. Eco. Je vais passer à autre chose. Mais sachez qu'hier j'ai été tentée de jeter l'éponge et d'abandonner ce blog et internet en général. Après avoir connu depuis la fin août des problèmes liés à la connexion, il me semble que cette fois le PC a refusé de passer le cap de la Saint-Sylvestre, affichant un message écrit en blanc sur fond noir ne nous annonçant rien de bon pour l'année nouvelle... Mon mari a branché son portable, pour dépanner, mais j'étais agacée et n'ai pas eu eu le coeur à venir déposer cette note... Et puis si l'année se poursuit telle qu'elle a démarré cela risque d'être difficile... Et puis occupations... Et puis soucis, il faut que j'accompagne ce matin mon chat chez le vétérinaire...
Cette année nouvelle... je vous la souhaite très bonne, amis lecteurs... Mais sachez aussi, que je ne suis pas "fan" de la présentation des voeux. "Meilleurs voeux", "Bonne Année","Bonne santé"... ça va de soi qui serait assez tordu pour souhaiter de mauvaises choses à autrui? Et puis j'ai vu des attitudes tellement hypocrites dans ce domaine... On dit qu'on juge les gens sur les actes et non sur les paroles, c'est tellement vrai! Alors souhaiter la Bonne Année, parce que ça se fait, parce qu'il faut respecter les traditions, et ignorer son prochain le reste de l'année... c'est du Pipeau!
Je sais, j'ai mauvais caractère! C'était déjà ainsi en 2009 et les années antérieures, ce sera pareil en 2010. Je n'ai pas pris la bonne résolution de m'amender.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Araucaria 31 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine