Magazine Journal intime

Scène caricaturiste dans la vie d'un chrysanthème bipède

Publié le 08 janvier 2010 par Suzywong
Il reste debout devant moi à me dévisager, l’oeil attendri et la gueule riante, dorlotant Clumsy mollement. Soudainement je suis terrorisée, instantanément ai presque panique qu’il me fasse un aveu d’affection et que d’un instant à l’autre je le mette dans l’embarras en me mettant à rire...
«Ma manie du sauve-qui-peut me retrouve là!»
Oh! et si pour une fois j’utilisais mon bon sens? Il est bouleversant, après tout, et qui plus est, il doit attendre impatiemment que je lui saute au cou de nouveau...
«Comment ai réussi ça aussi spontanément la dernière fois?»
Il fait mine de ne pas être au courant de mon malaise en ce moment et ça le rend encore plus affriolant. Il va mettre un bon deux minutes avant de se moquer des circonstances, avant de se pencher vers moi qui suis finalement restée paralysée tout le temps à mon tabouret, avant de me proposer une deuxième tasse de café.
«Hein?»
C’est maintenant à moi de le scruter, mais d’un oeil «bleu» (signifie ahuri ici) plutôt qu’attendri, la bouche entrouverte, câlinant à mon tour Clumsy. Soudain je ne suis plus inquiète qu’il m’avoue quoi que ce soit, subitement c’est l’inverse qui me déroute...
«Ma manie du sauve-qui-peut me retrouve finalement dans n’importe quelle situation me compromettant dans les transes de coeur!»
On savoure nos cafés en silence et en laissant nos regards se toiser, émus et vaincus; en laissant nos babines se sourire comme des hébétés, s’employant chacun à notre tour de séquestrer Clumsy dans nos bras. Désormais on aura beau prendre nos grands airs pour nous dérober on saura qu’entre nous il y a un coeur au corps, tout d’un coup on se sent tellement stupide de n’avoir pas vu tout ça avant qu’on ne peut s’empêcher de pouffer.

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