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Chessex classé X

Publié le 10 janvier 2010 par Jlk
Chessex2009.jpg Mon ami Claude Amstutz, libraire à Nyon, consacre la dernière note de son excellent blog littéraire (http://lasciereveuse.hautetfort.com) au déplorable battage médiatique accompagnant la mise sous cellophane du dernier livre de Jacques Chessex. Merci à lui de rappeler l'admirable texte de C.F. Ramuz paru jadis sous le titre de Conformisme, et réédité à l'Aire avec une préface de... Maître Jacques !
"Il faut croire que, décidément, il ne se passe rien en Suisse Romande, pour que les médias consacrent autant de pages à la désormais affaire Chessex, où le tout Suisse Romande y va joyeusement de sa chansonnette. Dernier épisode dans l'édition du 9 janvier, sur deux pages dans les colonnes du quotidien Le Matin. Une large place y est consacrée aux stratégies de marketing, dont différents intervenants vantent l’efficacité sur le plan publicitaire et commercial. Encore un effort, et vous verrez qu’affublé de lunettes caractéristiques, Jacques Chessex ressemblera un jour à Harry Potter…
Je rappelle que le récit posthume de Maître Jacques, Le dernier crâne de M. de Sade, publié par les éditions Grasset et distribué par Diffulivre, diffuseur pour le marché suisse, se vend sous cellophane avec la mention « réservé aux adultes ».
Dans cette affligeante surenchère verbeuse, trois réflexions me semble-t-il s’imposent : La première, évidente, est qu’on ne parle que de l’emballage, nulle part du contenu. La seconde, pour dire que dans le journal cité un seul interlocuteur a remis l’église au milieu du village, soit Michel Moret, directeur des éditions de l’Aire : « En le vendant sous plastique, on prend aussi le lecteur suisse pour un arriéré et un pudibond. Et on met en doute la qualité de l’œuvre littéraire en la présentant comme une revue de sex-shop. »
La troisième pour rappeler que de nombreuses œuvres littéraires de qualité, par exemple Histoire de Juliette ou les prospérités du vice de D.A.F. de Sade, Trois filles et leurs mères de Pierre Louÿs, Histoire d’O de Pauline Réage ou plus récemment Putain de Nelly Arcan, n’ont pas joui de ce traitement de faveur.
Enfin, pourrait être décelée, plus subtilement, une analogie entre le plastique du livre et celui du préservatif, celle qui montre du doigt le danger du désordre dont parle C.F. Ramuz dans un très court mais admirable texte qui n'a pas pris une ride, Conformisme, préfacé par un certain... Jacques Chessex."
Bien dit, compère ! 

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