Magazine Journal intime

Mords-moi ou je meurs.. mords-moi et je meurs !

Publié le 12 janvier 2010 par Anaïs Valente

J'ai connu la Bruelmania dans mon jeune temps.  Cette année (enfin l'an dernier, forgive me, c'est si récent le changement de décennie), ce fut l'Obamania.

Mais il existe un phénomène encore plus incroyablement incroyable, j'ai nommé la vampirmania, ou la bit-mania.  Oui, bon, bit-mania (à prononcer « baïtemania », of course, pour éviter toute confusion), je l'ai inventé suite à un mail reçu me présentant un best of de la bit-lit.  Bit-lit comme chick-lit, vous suivre ?  Non ?  Chick-lit, littérature pour poulette, bit-lit, littérature-morsure.

Ainsi donc, depuis Twilight et son cher Edwooooord, c'est vampire par ci, vampire par là.

Impossible de se promener dans une librairie sans dégoter des dizaines de romans parlant suceurs de sang.  Pire, impossible d'y déambuler sans trouver des guides pratiques totalement improbables, genre « comment séduire un vampire », « comment vivre avec un vampire », « comment cuisiner pour un vampire », « comment comprendre un vampire »... et j'en passe.

J'aurais dû surfer sur la vague et prévoir des chapitres vampiresques dans mes livres :

- pour la célib'attitude : bien vivre son célibat de vampire, rencontrer l'amour parmi les vampires, petites recettes faciles pour séduire un vampire, où trouver un vampire galant et serviable...

- pour le savoir écrire : le langage des vampires, les lettres d'amour pour faire craquer un vampire, comment écrire en lettres de sang...

- pour les bons plans : où trouver le sang le moins cher du monde, quels substituts au sang humain, être vampire et écolo en même temps...

Trop taaaaaard...

Après avoir réalisé l'ampleur de l'invasion de ces big chauve-souris dans notre littérature, nos cinémas et nos vies, j'ai, en grande psy devant l'éternel que je suis, décidé d'analyser la chose.

Passque faut pas se leurrer, toute le monde est touché, et pas seulement les midinettes de 12 à 14 ans.  Après Twilight I et II, en films et livres, j'ai moi-même dévoré « Comment se débarrasser d'un vampire amoureux ».  Pour ensuite croquer les séries « Vampire's diaries » et « True Blood ».  Là, je viens de louer « Blood et chocolate », comme si mon cas n'était pas déjà suffisamment désespéré.

Avec une personne, dont je tairai le nom sous peine de représailles pleines d'hémoglobine, j'ai donc parlé vampires durant plusieurs séances (ça fait psychothérapie, je sais).  Passque son cas à elle (ou à lui, s'agissant d'une « personne »), est bien plus grave que le mien.  Elle est plus atteinte que moi, c'est clair.  Si, c'est clair.  On compare ?

- Elle a aimé Twilight II, ce qui n'arrive qu'aux cas désespérés (moi j'ai pas aimé la première fois, même si c'était plus supportable la seconde)

- Elle a tant regardé le DVD Twilight I qu'il est déjà tout rayé (moi, j'ai même pas encore regardé une fois mon DVD ni ses bonus, alors que je l'ai acheté en novembre)

- Elle a lu les quatre tomes Twilight en moins d'une semaine (nan, j'exagère pas) (moi, j'ai lu que les deux premiers, en deux mois)

- Elle écoute en boucle les BOF, de jour comme de nuit (moi j'ai écouté deux fois la BOF Twilight I, pas encore la II - mais j'avoue, je les ai achetées)

- Elle a reçu « les secrets de Twilight » à Noël (moi rien reçu concernant les vampires)

- J'ai offert à ma filleule un livre sur chacun des films, sans les lire avant, je le promets

- Elle a adoré « Comment se débarrasser d'un vampire amoureux » (moi aussi, c'est vrai)

Bref, elle est plus atteinte.  Hein ?

Mais je me sens tout de même atteinte, vu que j'ai regardé toute la saison Vampire's diaries et toute la première True Blood en quelques jours à peine.  Et que là, ce jour, je viens de finir le dernier épisode de la seconde saison, et je veux mourir et devenir vampire, pour être heureuse pour l'éternité.  Et puis je veux connaître la suiiiiite, je veux revoir Bill, et surtout le si bel Eric.  Et je veux voir la suite de Vampire's diaries, et puis Twilight III, il sort quand déjà ?

Ainsi, après analyse approfondie de notre situation et de celle du monde entier et de plus loin encore, j'en ai conclu ce qui suit.

Attention, c'est la révélation du siècle : je sais pourquoi les vampires nous fascinent.

Attention, hein, vous êtes prêts ?

Ce qui nous fascine, c'est leur immortalité. 

Voilà, c'est dit.

Je sais que ça vous fait un choc, mais c'est ainsi.

Ce fantasme d'éternité, de toute puissance, de beauté et de jeunesse éternelle, ça colle totalement à la société actuelle, qui ne supporte pas la vieillesse et la déchéance physique, sans parler de la mort, beurk beurk beurk.

Fastoche à comprendre, finalement.  Tellement fastoche de fantasmer sur la vie des vampires.

Et moi, y'a un truc en plus qui me fascine, plus encore que l'immortalité, plus que la beauté éternelle, plus que la jeunesse sans fin, plus que la puissance.

C'est la non obligation qu'ils ont de se nourrir.  Qué bonheur, ne jamais devoir cuisiner, pas de courses à faire, pas de petit bedon à surveiller, pas de casseroles à laver.

Clair, la vie de vampire, c'est le pied... d'enfer.

Vampire



Retour à La Une de Logo Paperblog