Magazine Humeur

2 février : Fête de la Présentation (1)

Publié le 01 février 2010 par Hermas

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Fra Angelico

Hermas a déjà présenté cette Fête religieuse, mieux connue sous le nom de « chandeleur », et marquée par une recette culinaire, les crêpes ; les fidèles, bien souvent, ne retiennent que les cierges bénits ce jour-là, et ils les emporte chez eux pour en assurer la protection. Cette année, nous présentons en particulier les prières du rite précédent de cette Fête Liturgique, qui sont d’une grande richesse, et une nourriture spirituelle profonde et enrichissante pour notre âme. Dom Guéranger les a recueillies dans son ouvrage irremplaçable « L’Année Liturgique »

Origine de la Fête de la Présentation

Cette Fête, malheureusement tombe la plupart du temps en semaine, et est peu connue des fidèles. C’est une fête Liturgique important qui rappelle un événement de la vie de Jésus, sa présentation au Temple, et la « purification » de Marie.

C’était une fête juive selon la Loi de Moïse, dont les prescriptions se trouvent dans la Livre du Lévitique, chapitre 12° :

1. 

Yahvé parla à Moïse et dit :

2. 

Parle aux Israélites, dis-leur : Si une femme est enceinte et enfante un garçon, elle sera impure pendant sept jours comme au temps de la souillure de ses règles.

3. 

Au huitième jour on circoncira le prépuce de l'enfant

4. 

et pendant trente-trois jours encore elle restera à purifier son sang. Elle ne touchera à rien de consacré et n'ira pas au sanctuaire jusqu'à ce que soit achevé le temps de sa purification.

6. 

Quand sera achevée la période de sa purification, que ce soit pour un garçon ou pour une fille, elle apportera au prêtre, à l'entrée de la Tente du Rendez-vous, un agneau d'un an pour un holocauste et un pigeon ou une tourterelle en sacrifice pour le péché.

7. 

Le prêtre l'offrira devant Yahvé, accomplira sur elle le rite d'expiation et elle sera purifiée de son flux de sang. Telle est la loi concernant la femme qui enfante un garçon ou une fille.

8. 

Si elle est incapable de trouver la somme nécessaire pour une tête de petit bétail, elle prendra deux tourterelles ou deux pigeons, l'un pour l'holocauste et l'autre en sacrifice pour le péché. Le prêtre fera sur elle le rite d'expiation et elle sera purifiée.

C’est pourquoi cette fête, jusqu’à des temps récents portait le nom de « Purification de Marie », car le rite concernait surtout la Mère de l’enfant. Mais ce n’est qu’au VIII° siècle que cette fête prit un caractère « marial » : comme toute mère juive, Marie est allée en effet« racheter » son fils (rite qui rappelle que Dieu, lors de la dixième plaie d’Egypte, pour sauver les Hébreux de l’Esclavage, avait sauvé les premiers-nés des hébreux, alors que l’ange exterminateur frappait tout les premiers-nés des Egyptiens). Et Marie, juive, a suivi cette loi de Dieu, et s’est rendue au Temple de Jérusalem, 40 jours après la naissance de Jésus, pour accomplir le rite prescrit et offrir à Dieu un couple de tourterelle ou de pigeons, car Marie et Joseph « étaient incapables de trouver la somme nécessaire pour offrir en holocauste un tête de petit bétail » (Lévitique 12, 8). Cette fête est une des plus anciennes solennités de Marie.

Le texte du Lévitique ne parle que de la purification de la Mère. Mais Luc ajoute l’autre aspect de cette cérémonie : apporter l’enfant, Jésus, à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur comme il était prescrit dans la loi, dans le Livre de l’Exode, chapitre 13 :

1. 

Yahvé parla à Moïse et lui dit :

2. 

Consacre-moi tout premier-né, prémices du sein maternel, parmi les Israélites. Homme ou animal, il est à moi.

3. 

Moïse dit au peuple : « Souvenez-vous de ce jour, celui où vous êtes sortis d'Égypte, de la maison de servitude, car c'est par la force de sa main que Yahvé vous en a fait sortir

12. 

tu céderas à Yahvé tout être sorti le premier du sein maternel

14. 

Lorsque ton fils te demandera demain : «Que signifie ceci ?» tu lui diras : «C'est par la force de sa main que Yahvé nous a fait sortir d'Égypte, de la maison de servitude.

15. 

Comme Pharaon s'entêtait à ne pas nous laisser partir, Yahvé fit périr tous les premiers-nés au pays d'Égypte, aussi bien les premiers-nés des hommes que les premiers-nés du bétail. C'est pourquoi je sacrifie à Yahvé tout mâle sorti le premier du sein maternel et je rachète tout premier-né de mes fils. »

Et ce n’est pas sans raison que la fête de la Purification de Marie insiste en premier lieu sur la Présentation de Jésus au Temple, les deux titres étant toutefois inséparables. Saint Luc en effet raconte cet épisode de la vie de la Sainte Famille qui parle de la présentation de Jésus et mentionne aussi la prophétie du vieillard Siméon concernant Marie : Luc chapitre 2° :

22. 

Et lorsque furent accomplis les jours pour leur purification, selon la Loi de Moïse, ils l'emmenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur,

23. 

selon qu'il est écrit dans la Loi du Seigneur : Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur,

24. 

et pour offrir en sacrifice, suivant ce qui est dit dans la Loi du Seigneur, un couple de tourterelles ou deux jeunes colombes.

25. 

Et voici qu'il y avait à Jérusalem un homme du nom de Syméon. Cet homme était juste et pieux ; il attendait la consolation d'Israël et l'Esprit Saint reposait sur lui.

26. 

Et il avait été divinement averti par l'Esprit Saint qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur.

27. 

Il vint donc au Temple, poussé par l'Esprit, et quand les parents apportèrent le petit enfant Jésus pour accomplir les prescriptions de la Loi à son égard,

28. 

il le reçut dans ses bras, bénit Dieu et dit :

29. 

« Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole, laisser ton serviteur s'en aller en paix ;

30. 

car mes yeux ont vu ton salut,

31. 

que tu as préparé à la face de tous les peuples,

32. 

lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël. »

33. 

Son père et sa mère étaient dans l'étonnement de ce qui se disait de lui.

34. 

Syméon les bénit et dit à Marie, sa mère : « Vois ! cet enfant doit amener la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël ; il doit être un signe en butte à la contradiction -

35. 

et toi-même, une épée te transpercera l'âme ! - afin que se révèlent les pensées intimes de bien des cœurs. »

36. 

Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanouel, de la tribu d'Aser. Elle était fort avancée en âge. Après avoir, depuis sa virginité, vécu sept ans avec son mari,

37. 

elle était restée veuve ; parvenue à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, elle ne quittait pas le Temple, servant Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière.

38. 

Survenant à cette heure même, elle louait Dieu et parlait de l'enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.

Cette fête fut célébrée à Jérusalem dès le IV° siècle, et eut d’abord comme thème la rencontre de Siméon avec l’enfant Jésus. Siméon proclame que Jésus est la lumière du monde, et qu’il sera un signe de contradiction, dans ce que la liturgie appelle « le Cantique de Siméon » qui est récité ou chanté chaque soir à l’office de Complies

Le Cantique de Siméon

Nunc dimittis servum tuum,

Domine, secundum verbum tuum in pace :

Quia viderunt oculi mei salutare tuum.

Quod parasti ante faciem omnium populorum :

Lumen ad revelationem gentium,

et gloriam plebis tuæ Israel

« Maintenant, Seigneur, laisse ton serviteur

S'en aller en paix, selon ta parole.

Car mes yeux ont vu ton salut,

Que tu as préparé devant tous les peuples,

Lumière pour éclairer les nations,

Et gloire de ton peuple Israël. »

(Luc 2, 29-32).

La « Chandeleur »


Cette fête a reçu un troisième titre, qui lui vient d’une habitude romaine au VII° siècle : à cette occasion on célébrait en effet à Rome une procession de pénitence qui commençait à l’aurore et devait se faire à la lueur des cierges. Cette procession représentait le voyage de Joseph, de Marie et de Jésus, pour aller de Bethléem au Temple de Jérusalem. Au X° siècle la coutume s’installa de procéder à la bénédiction de ces cierges.


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