Magazine Humeur

La problématique mondiale de l'avortement : un complot contre la vie [2]

Publié le 04 février 2010 par Hermas
Au regard (des) éléments (qui précèdent) [cf. article antérieur], nous pouvons dire, sans craindre de nous tromper, qu'une partie du Tiers-Monde a payé par l'extinction le progrès de l'homme blanc. Or voici vingt ans que le monde en voie de développement a besoin,  de la même manière, et avec la même urgence, d'une décongestion démographique qui l'arrache de la misère et l'écarte du danger - déjà dangereusement constatable - de la guerre civile. Le problème est que, sur cette voie, il n'a fait que se heurter au premier monde, qui ne lui propose que des correctifs, mais pas de solution efficace.

Lors de la Conférence du Caire sur la population, en 1994, par exemple, les pays développés ont à plusieurs reprises refusé d'augmenter les contingents d'immigration et d’ouvrir les barrières douanières aux importations de produits du Sud, comme le demandaient les pays pauvres. En revanche, ils ont su, oui, leur apporter des aides très importantes en vue du “planning familial” et, très spécialement, de l’avortement. Il est très significatif que le Président Bill Clinton, qui n’a pas hésité à refuser à l'avortement, dans son propre pays, la qualification de “méthode de planification familiale”, empêchant ainsi qu’il soit subventionné par des fonds fédéraux, l’a proposé en revanche comme tel pour le Tiers-Monde. Déjà, lors de la Conférence sur la population de Mexico (1984), le monde riche avait tenté d’inclure l’avortement dans les pays en voie de développement comme une “méthode de planification familiale”. Cette proposition avait alors été refusée. Au Caire, la même prétention a été avancée, allant même jusqu’à fixer une limite à la population de la planète, fixée à 7.270 millions. Le promoteur de cette “lumineuse” idée n’était autre que le “Fonds pour la population des Nations-Unies”, fondation qui a été créé à l’initiative des Etats-Unis pour dissimuler leurs intérêts dans les campagnes antinatalistes pour le Tiers-Monde.

Ainsi que je le disais plus haut, ce n’est pas de la démagogie que de mentionner les intérêts que le géant capitaliste a aujourd’hui à freiner l’expansion démographique des pays en voie de développement. Jean-Paul II lui-même, l’a lui-même affirmé dans  son encyclique, exhaustive et révélatrice, Evangelium Vitae, en 1995, lorsqu’il disait que « nous sommes en réalité face à ce qui est objectivement un “complot contre la vie”, dans lequel on voit aussi impliquées des Institutions internationales » (1).  Ainsi, comme exemple significatif : le 16 mars 1994, peu avant le Conférence du Caire, le Département d’Etat américain a ordonné à ses ambassades d’insister auprès des gouvernements des pays dans lesquels ils exerçaient leur représentation sur le fait que les Etats-Unis considéraient l’accès à l’avortement volontaire comme un droit fondamental de toutes les femmes, et, au commencement du second mandat de Clinton, en février 1997, le Congrès des Etats-Unis a approuvé une loi budgétaire de 385 millions de dollars pour la planification familiale et l'avortement dans le Tiers-Monde. Simultanément était rejetée une motion du congressiste pro-vie Chris Smith qui, faisant allusion à ce qu'il appelait « l'impérialisme démographique », proposait d’élever la contribution à la somme de 713 millions de dollars, à condition que soit explicitement exclue du programme antinataliste la promotion de l'avortement.

A SUIVRE

Miguel ARGAYA ROCA
_______________

(1) NdT : « (…) nous sommes en réalité face à ce qui est objectivement un “complot contre la vie”, dans lequel on voit aussi impliquées des Institutions internationales, attachées à encourager et à programmer de véritables campagnes pour diffuser la contraception, la stérilisation et l'avortement » (Evangelium Vitae, 25 mars 1995, n° 17).

Le Pape a réitéré plusieurs fois, et fortement, cette affirmation dans ce même document , qui confirme l'analyse présentée supra : « On ne peut enfin sous-estimer le réseau de complicités qui se développe, jusqu'à associer des institutions internationales, des fondations et des associations qui luttent systématiquement pour la légalisation et pour la diffusion de l'avortement dans le monde. Dans ce sens, l'avortement dépasse la responsabilité des individus et le dommage qui leur est causé, et il prend une dimension fortement sociale : c'est une blessure très grave portée à la société et à sa culture de la part de ceux qui devraient en être les constructeurs et les défenseurs » n° 59).

Le Pape écrivait aussi : « (…) dans certaines régions du monde les campagnes se poursuivent pour introduire des lois favorables à l'avortement, soutenues bien souvent par de puissantes organisations internationales » (n° 73).

« Si l'on élargit le regard à un horizon planétaire, comment ne pas penser que la proclamation même des droits des personnes et des peuples, telle qu'elle est faite dans de hautes assemblées internationales, n'est qu'un exercice rhétorique stérile tant que n'est pas démasqué l'égoïsme des pays riches qui refusent aux pays pauvres l'accès au développement ou le subordonnent à des interdictions insensées de procréer, opposant ainsi le développement à l'homme ? » (n° 18). « Ne faut-il pas remettre en cause les modèles économiques adoptés fréquemment par les Etats, notamment conditionnés par des pressions de caractère international qui provoquent et entretiennent des situations d'injustice et de violence dans lesquelles la vie humaine de populations entières est avilie et opprimée ? » (n° 18).


Retour à La Une de Logo Paperblog