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Des vaches et des chanteuses et réciproquement

Publié le 12 février 2010 par Kranzler
vache salers #
Parfois, je trouve que c’est une chance de ne plus habiter en France - même si certains jours les vaches me manquent, et notez bien que je parle des bovins avant les gens. C’est comme ça, savoir que la première vache de Salers se trouve à mille huit cents kilomètres me troue misérablement le fion. Si les gens me manquent, les gens que j’ai connus en France, et la vie que j’ai eue en France ? Pas souvent, même si bien sûr ça  arrive de temps en temps. Quand ça me prend, ça passe aussi vite qu’une carence en magnésium. Et ce que je pressens déjà, c’est que, où que je sois dans deux ans, je ne voterai pas aux présidentielles - et peut-être plus jamais.
mireille
Est-ce que ça vient de moi ? Ayant l’impression que la France est devenu un pays dépressif et paranoïaque, j’ai mené des recherches poussées pour comparer les gros titres des journaux d’hier et de maintenant. Ma première conclusion serait que rien n’a changé. La preuve : les chanteuses prennent le voile aussi facilement aujourd’hui qu’autrefois. Cela dit, il faudrait interroger les statistiques pour savoir si c’est vrai.  mireille folies
Chaque jour remettre son ouvrage sur le métier pour rester au sommet
mireille menacée
Ignorer les odieuses jalousies
mireille suicide
Des épreuves qui rendent plus forte 
      
colette2
En consultant la presse, je suis également tombé sur un article datant d’hier et paru dans le Monde, the french Quality Newspaper. Là aussi, j’ai bien ri. C’est un peu l’illustration du terme de paranoïa que j’ai employé plus haut. Certains s’offusquent actuellement que Gérard Depardieu ait été choisi pour interpréter Alexandre Dumas. Il serait «peu approprié» qu’un acteur blanc se glisse dans la peau d’un écrivain quarteron. J’en pense qu’il faut avoir une sacré quantité de temps et d’énergie à perdre pour nous servir de pareils arguments. Colette aussi était métis (voir par exemple : Biographie écrite par Geneviève Dorman) et personne n’a reproché à Marie Trintignant de ne pas l’être, comme quoi il y aurait dans certains cas deux poings, deux mesures - cela dit, il n’est pas interdit de penser que le reproche lui aurait peut-être été glissé si Betrand Cantat avait tapé un peu moins fort. Ah, et puisque on en est là : je déteste le mot auteure, avec un e. Pourquoi pas auteuse. Auteure, écrivaine, et toutes ces conneries de mots venus on ne sait comment et on ne sait d’où : Colette, qui était féministe, doit se retourner dans sa tombe en entendant ça. Et moi, l'offusquerie chronique et dénuée de fondement, je trouve que c'est lourd.

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