Magazine Journal intime

Pêle-mêle

Publié le 22 février 2010 par Lephauste

En amour plus qu'en tout autre lieu, il importe souvent d'être importun, d'être celui ou celle qui dit que dans l'eau de vaisselle le maigre de la douleur n'emporte pas par le siphon ce qu'il y a de doux à vivre quelque fois le bonheur comme l'extraordinaire le plus banal.

Rien ne me meut que l'émotion. Rien ne m'émeut autant que l'émulsion. En ça je le sais je ne suis qu'une mule, un hybride, entre le noble et le vil, entre la boue des ornières et le dépoli des villes.

Un chemin creux au creux duquel j'ai creusé un sillon de bitume éventré.

Quand il s'est agit de concourir je me suis mi à courir, en sens inverse. Et quand, par vanité je me suis présenté à un quelconque concours afin de voir primé la sauvagerie de mes détestations, je me suis retrouvé au foirail le poitrail piqué de la cocarde des recalés. Concourir est comme s'empailler au sein d'une quelconque hiérarchie.

La hiératique héraldique des hiérarchie ? Je la con-chie.

Dans ce pêle-mêle il me fallait dire la pelure, l'écorce rageusement détruite, la peau qui sous les ongles gicle d'un venin parfumé, la nudité du fruit, l'acide sucré de l'orange d'où jaillit le soleil que la lune imite, pâle.

Hier, je n'ai croisé personne, quelques croisés dans les escaliers de Saint George, quelques regards égarés aux portes de la mosquée, quelques animistes animés par un dessein surrané. Mais personne, personne pour me dire : Ne t'inquiète pas, Dieu est mort il y a 2000 et dix ans.

Le message du Christ ? Le véritable message du Christ ? Simplement : J'accepte la croix pour vous prouver qu'avec moi toute idée d'asservissement à un improbable divin, disparaît, se délite comme le brouillard s'étiole face au fruit que vous ferez naître les uns des autres.

Dieu ? Et en plus au pluriel?

Toutes les foutues diférences me sont indiférentes.

Je ne vais sûrement pas tendre l'autre joue à qui me dit du haut des perchoirs que puisque j'ai déjà tendue la première je n'ai qu'à me laisser faire, puisque je l'ai déjà fait. Mes joues sont faites pour la caresse, par pour les évidences de la claque. La claque ? C'est se faire payer salement pour en prendre encore et encore, et encore et toujours.

Tiens, me dit-il. J'ai trouvé ça et j'ai pensé que ça te plairait. Et au creux de ma main tendue il déposa le monde.


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