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Les Suisses s’attaquent au marché de l’art africain comtemporain

Publié le 23 février 2010 par Icipalabre

Les Suisses s’attaquent au marché de l’art africain comtemporainRestons lucides, les ventes aux enchères d’oeuvres d’art africain en Europe, malgré quelques bons résultats chez Gaia, Sotheby’s et Christie’s en 2009, représentent une part infinitésimale du volume global des échanges dans le domaine de l’art. Un marché microscopique donc qui, s’il n’intéresse toujours qu’un très faible nombre de collectionneurs, bénéficie néanmoins d’une bien meilleure médiatisation qu’il y a 5 ou 6 ans grâce à quelques grandes manifestations telles que l’exposition Africa Remix qui fit le tour du monde entre 2004 et 2007. Mais sans doute faudrait-il tenir compte des échanges non-répertoriés pour estimer à sa juste mesure l’importance croissante de l’offre artistique africaine actuelle. Si cette dernière demeure restreinte sinon réservée à un cercle de connaisseurs, on observe une amélioration sensible de sa diffusion en France, dans les expositions et les galeries.

Les Suisses font la foire

Logo Focus10, Art Basel
Mais on est loin encore de l’enthousiasme manifesté par nos voisins suisses, qui, fort de la réputation du «Art Basel», se lancent pour la seconde fois dans l’organisation d’une foire internationale exclusivement dédiée à l’Afrique, «Focus 10» (Contemporary Art Africa Basel June 16-20, 2010) . L’événement accueillera des dizaines d’artistes et galeristes, grâce aux efforts de «Artlink», agence chargée de gérer le «SüdKulturFonds» que la confédération suisse consacre chaque année à la coopération culturelle avec les pays du Sud. De nombreux artistes africains dont Aïcha Aïdara, Ousmana Dia, Dié Fall Kane ou encore Momar Seck (pour les arts visuels), Dobet Gnahoé et Boubacar Traoré (pour la musique) profitent aujourd’hui de cette aide publique au développement culturel.

Les Suisses s’attaquent au marché de l’art africain comtemporain

Oeuvre de Dié Fall Kane, technique mixte, Sénégal, 2009

Qui l’eût cru ? La Suisse, dont l’histoire s’est déroulée bien loin des colonies, est peut-être le seul pays occidental à se battre pour faire entrer la création africaine actuelle  sur le marché international de l’art. Le fait qu’elle se prenne les pieds dans le tapis des mosquées en déclarant indésirable l’ architecture ostentatoire des minarets n’est qu’un bien étrange paradoxe. 

NJ


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