Vade Retro….

Que cela soit clair, jusqu’à ces derniers mois le département “vampire” de ma culture cinématographique était proche du zéro absolu. Pour parler sans ambiguïté, comme dirait Mérimée, ce n’était pas ma tasse de thé.

Certes j’avais bien dans les tiroirs de ma mémoire un Nosferatu de Murnau ou un Bal des Vampires de Polanski  ( le mérite en revenant au très didactique Claude-Jean Philippe et à son ciné club : ce dernier me tenait hebdomadairement éveillé, dans l’attente d’un érotisme “bergmanien”, le lycéen que j’étais se trouvant dans un état proche de l’épectase devant les audaces en noir et blanc du maître suédois.)

En revanche, Christopher Lee et tous ses acolytes qui ont donné vie au personnage du roman de Bram Stoker, Dracula et d’une façon générale le domaine de l’épouvante m’étaient totalement étrangers.

Or voilà que depuis quelques mois une horde d’assoiffés sanguinaires a décidé d’élire domicile sous mon toit. Edward Cullen et ses comparses répandent insidieusement de la sauce Twilight au coeur du foyer.

Les héros des romans de Stephenie Meyer, Robert Pattinson en tête provoquent une hystérie au sein de la gente féminine, à la moindre apparition. Ambiance électrique assurée comme au bon vieux temps de Claude François.

La vie est rythmée par ces quatre mots : Fascination, Tentation, Hésitation, Révélation. 

Et le plus étrange c’est, à ce jour, le choix d’un scénario sans sexe et sans violence. A croire que tout ce petit monde a été coaché par un disciple d’Albert Spaggiari.    

” Sans armes, ni haine, ni violence” et avec un retour sur investissement vraisemblablement superieur aux trésors de la salle des coffres de la Société Générale. Si le coeur de cible, se trouvait chez les ados, l’onde de choc s’est propagée aux adultes : l’objectif de rêve.  

Combien de temps durera le phénomène Twilight ?  Je n’en sais rien…il reste encore une sortie prévue en juillet, 2 longs métrages pour 2011 et 2012, 4 dvd à paraître. Il ya du blé à moudre et du rouge dans les tonneaux.

Quand Robert Pattinson se résoudra-t-il à me restituer mon épouse ? Je ne sais toujours pas car…derrière lui, tapis dans l’ombre se sont engouffrés les cinglés d’Underworld.

Et là je dis stop !

Tôt ou tard, mon appartement ressemblera surement à un stand de la foire à l’ail, mais il y a des perfusions dont on se passerait bien volontiers. Finalement on a trouvé un protocole, mieux que le spasfon et l’avafortan réunis : on va diminuer les doses quotidiennes, jusqu’au sevrage.

Après le crépuscule, la promesse de l’aube.