Si tu me trouves...

J’irai crier sous ta fenêtre, j’irai me rouler à ta porte. Je dormirai sur ton toit, comme une gargouille bienveillante. Je tuerai le père, pour le réinventer. Je deviendrai ton enfant, parfois, par simple besoin de me rassurer. J’éventrerai tes démons, et je pisserai sur leurs tombes. Je serai tout, sans rien avoir, mais serai capable de t’y faire croire. Je te confisquerai, pour préserver d’une main de fer ta liberté. J’ignore encore où tu es, et encore plus où on va.

Non, en fait… Tu sais quoi ? Si tu existes, reste loin de moi. A moi aussi, il m’arrive de rêver de dimanches matins différents. Tu vois le soleil se lever, vers l’est ? Je te suggère d’aller marcher un peu vers l’ouest, et tu verras que le jour durera un petit peu plus longtemps, aujourd’hui. Moi je crois que j’ai oublié un truc, là bas, de l’autre côté. Je reviendrai, ne t’inquiète pas, je prendrai mon temps. J’espère seulement que d’ici là, tu seras partie.

Parce que d’abord j’ai ressenti. Se rendre compte après coup que la seule chose qui apaise est d'entendre ces voix, trop rarement. Et parce qu’ensuite, j’ai tranché. Se recentrer sur soi, sur ce qui compte. Savoir ne s'entourer que de ceux qui savent tout ce qu'on n’a pas le courage de dire au reste du monde. Ceux qui tolèrent mes absences, et ignorent respectueusement mes secrets.

J’ai pris cette résolution, et personne d’autre désormais n’en fera plus partie. A part, peut-être, celui que je n’ai plus revu depuis bien trop longtemps. J’entends par là: moi-même.

Good night, and good luck.