Magazine Humeur

Neurasthénie

Publié le 18 février 2010 par Acidbubbles

Parfois une récidive peut s’avérer bien plus dangereuse que la dépression elle-même. Parce qu’insidieuse, rampante, latente, lancinante… La blessure devient un compagnon de route, en somme. La cicatrisation est une sorte de Graal. Le truc qu’on recherche par-delà mers et montagnes, en ayant l’amertume de ressentir qu’on se fait rouler dans la farine. Mais on poursuit la quête malgré tout, parce que l’espoir endort, et que le sommeil abrutit. « Heureux, les simples d’esprit ».

Les effets persistent alors que la cause a disparu depuis bien longtemps. C’est la rémanence. Ma fatigue chronique persiste. J’ai aussi réussi à me claquer une bonne lombalgie qui risque bien de me priver de sport pendant quelques jours. Plus de dose quotidienne d’endorphines, donc. Je crois que je suis dépendant aux endorphines. J’ai jamais autant fait la gueule que depuis ces derniers jours.

J’ai l’impression de tourner à deux à l’heure, même si je suis conscient des multiples tâches auxquelles je m’attèle quotidiennement dans mon boulot. Mais cette impression persiste, celle d’être revêtu d’un gilet de plomb en plein été. Celle de n’avoir pour seule issue que de se s’épuiser physiquement, histoire que cette putain de boule au ventre n’ait plus l’énergie nécessaire pour continuer de grossir. J’ai rarement eu autant de perspectives encourageantes (et alléchantes) sur le plan professionnel qu’en 2010. Et l’année ne fait que commencer. Mais je m’en fous. Je suis devenu une mécanique qui exécute, expédie, classifie.

J’ai besoin d’euphorie, d’endorphines, de planer un peu. Histoire pour une fois de ne pas me lever le matin en traînant le poids de la veille.

Je suis bien entouré, c’est un fait, je ne devrais pas me plaindre. Mais je ne parviens à l’apprécier à sa juste valeur. Je sens bien que je suis prêt à relever tous les défis, à affronter tous mes fantômes. Je ne parviens seulement pas à savoir exactement contre quoi je dois me battre.

Piste n°1 : pour avoir été victime de ma dépendance affective, je rejette avec véhémence tout ce qui, de près ou de loin, pourrait bien me conduire à rechuter. Comme pour évacuer définitivement ce poison psychologique qui me coule dans les veines. Et je suis en bonne voie. J’en ai marre d’être excessif. La théorie du chaos incarnée, l’équilibre par les extrêmes. Tu parles d’un équilibre. Il est où, le juste milieu? Il est où, bordel ?!

A moins que… Un jour peut-être, mon équilibre viendra-t-il d’ailleurs ? C’est sûrement pas en comptant là-dessus que je vais devenir quelqu’un d’accompli, d’auto-suffisant, en état d’équilibre naturel. Je suis peut-être destiné à passer ma vie sous perfusion affective.

Petite annonce : grand malade mental cherche son déambulateur.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Acidbubbles 16 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine