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Nouveau look pour une nouvelle année

Publié le 10 mars 2010 par Gaby
Nouveau look pour une nouvelle annéeTwo Doors Cinema Club - What You Know
J'ai 24 ans. C'est fait, je ne peux plus retourner en arrière. Et je suis allé chez le coiffeur pour fêter ça. (en vrai, c'est plus une coïncidence qu'autre chose, mais il fallait que je trouve un titre).
J'ai toujours un grand plaisir à aller chez le coiffeur. A raconter les pensées qui me trottent dans la tête après une coupe étudiante à 40€, une coupe en suédois ou une coupe qui-fait-plaisir-à-la-coiffeuse-espagnole-mais-pas-à-moi. Et cette fois-ci n'échappe pas à la règle.
C'était pas mal. Non, vraiment, c'était bien. A la base, j'ai toujours une certaine estime pour les coiffeurs qui t'offrent le café. C'est quand même bein plus sympa, et c'est pas pour le prix que ça coute ...
En général, ça commence par une question. "Y a quelqu'un qui s'occupe de vous d'habitude ?". Chez moi, il n'y a pas de "d'habitude", je hais l'habitude. Surtout dans la coiffure. Avec tous mes déménagements, je retrouve rarement le même salon, et encore plus rarement la même coiffeuse. J'aime ça. Et puis c'est pas comme si je demandais une coiffure tordue réalisable uniquement par Jean-Louis David.
S'en suit un temps d'hésitation sur le sens d'enfilage de la blouse tendue par une jeune fille aux cheveux rouges et reflets violets (sans doute est-ce un code pour se repérer entre coiffeuses dans la rue). La jeune femme est charmante, souvent stagiaire, et demande "la température ça va ?" au dessus de notre tête. En général, on est tellement bien à se faire masser le cuir chevelu qu'on répond oui. Peut-importe la température. Le sentiment de bonheur est à ce moment au maximum. On ne pense à rien, on est coupé du monde. Il en faut peu pour qu'on s'endorme. On a l'impression que rien ne pourrait boulverser l'équilibre du petit salon de la rue Jean Jaurès.
Nouveau look pour une nouvelle année© Arpad Anderegg
Puis la jeune fille laisse la place à sa patronne, de 20 ans son ainée. Les rôles sont bien répartis, chacune sa tâche. Elle nous installe, demande ce qu'on veut et parfois on a droit à un journal où on apprend qu'un prince scandinave va se marrier avec une star de la télé réalité Allemande. Et ça commence.
Les lames froides des ciseaux nous frôlent la nuque. Les premiers clac-clac résonnent autour de oreilles qui prient pour ne pas être dans leurs passages. Ça coupe, ça taille. On s'inquiète un peu mais c'est trop tard pour reculer. Le fond musical est assuré par Chérie FM, Nostalgie ou RTL2 dans les salons branchés. La jeune stagiaire connait les paroles du Roi Soleil par coeur, elle balaye les cheveux de mémé Paulette qui vient de partir.
Un quart d'heure plus tard c'est terminé, une brosse nous retire les derniers cheveux restés sur le nez. Le verdict du miroir-dans-le-miroir tombe. Ça va. Ça va pas. Dans tous les cas, on dit que c'est bien. Voire "c'est parfait" quand la coiffeuse est jolie. C'est faux, bien évidemment, aucun coiffeur ne peut lire dans nos pensées ce qu'on veut réellement. Et générallement, quand c'est terminé, une fois le coin de la rue dépassé, on se regarde dans la vitrine d'un fleuriste et on passe la main dans ses cheveux pour retrouver une coupe convenable.
Parfois, quelques jours plus tard on achète un instrument de massage pour la tête à Nature & Découvertes, dans l'espoir de retrouver le sentiment de bonheur qu'on connait au salon. Jamais on ne ressent le même plaisir, surtout si on l'utilise soi-même. Le coiffeur a un métier d'avenir, on en aura toujours besoin. Dans n'importe quel pays, à n'importe quel âge. Par moment, je pense même que ça devrait être remboursé par la sécurité sociale.
Allez ... dans deux mois je remets ça.

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