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Dernières nouvelles du continent de plastique du Pacifique

Publié le 27 mars 2010 par Jcr3
siocomm R SEAPLEX-09-532 Les chercheurs ont capturé des poissons et des invertébrés en incluant un myctophid (le haut), le poisson volant (le milieu) et le calmar (le fond) mélangé dans avec les morceaux de plastique.

Je vous propose cette traduction d'un long article en anglais, de Yuba.net, réalisée avec l'aide de Voilà. Le patch se situe bien dans le grand siphon du pacifique Nord et vous l'avez appris en lisant Topinambours et billevesées, le blog du labour les pieds dans la rosée. A noter que pour Le Monde et Itélé le patch se situe dans l'Atlantique Nord... Ils se trompent! Ce qui devrait inciter à une certaine prudence quant au reste de leurs contenus...


« L'été dernier, quelques minutes avant de quitter le port, en partance vers le siphon de l'océan Pacifique nord, Miriam Goldstein, qui dirigeait l'expédition scientifique, a été franche sur ce que nous risquions d'observer pendant notre séjour sur ce qui est désormais convenu d'appeler le Grand patch d'ordures du Pacifique nord.


Le projet SEAPLEX (Scripps Environmental Accumulation of Plastic Expedition) a été conçu pour prendre la mesure de l'ampleur du problème. Il est tout à fait possible, insistait Miriam Goldstein, qu'en dépit de la préparation et des voyages précédents, nous ne trouvions pas de plastique dans le siphon.

Après moins d'une semaine de voyage, ses inquiétudes s'envolaient dans les embruns. Le plastique était effectivement là, dans le siphon, et il y en avait beaucoup. Ici, au milieu de l'océan, à mille miles de la terre, le plastique était tout autour du bateau. Les détritus faisaient taches. Ici, un seau qui surnage ; là, un morceau de chaussure.

Aujourd'hui, les chercheurs sont dans la phase d'analyses. Ils espèrent apporter des réponses sur l'impact du plastique sur les écosystèmes et les animaux. Ces données pourront servir à alerter l'opinion publique sur un problème d'environnement inédit, qui prend de l'ampleur et qui pourrait transformer tous les siphons océaniques en décharges flottantes. [ndlr (et lr c'est moi) : d'où l'erreur des journalistes subventionnés].

Du plastique dans un Désert Biologique

D'un point de vue touristique, les voyageurs ont assisté à des spectacles naturels d'une splendeur sans égal. Les eaux bleu-vif, transparentes, les couchers du soleil pourpres et cramoisis, les nuits noires ébène sous un dôme d'étoiles, apparemment à la portée de mains, qui recouvre le navire.

La vie marine observée du bateau était spectaculaire : Sunfish, albatros, même un calmar vampire effrayant. L'endroit pourtant considéré comme un désert biologique par les scientifiques. Il y a de la vie marine, mais pas d'écosystèmes robustes et productifs comme ailleurs, explique la direcrice d'expédition, à cause d'un manque d'aliments. Il y a très peu de grands poissons dans la région, simplement parce qu'il n'y a rien à manger pour eux.

Le siphon nait de la rotation de la terre et de la force générée (force de Coriolis [wiki]) qui pousse le vent dans dans le sens des aiguilles d'une montre en cercle autour de l'Océan Pacifique Nord. Cette force génère d'autres siphons dans le Pacifique Sud aussi bien que dans les autres océans, l'eau s'accumule dans le milieu, en créant un tourbillon, une zone de convergence.

La plupart des marins évitent le siphon, et son éloignement explique que l'endroit ait été jusque là sous-étudié. Les vents déplacent de la nouvelle eau chargée de détritus dans le milieu de la zone de convergence, dans laquelle les nouveaux débris s'accumulent, expliquent les chercheurs.

Les filets mantas, du nom de la raie, ont remonté des échantillons de plastique à chaque remorquage (Plus de 100 sur 1 700 miles). La chose qui nous a le plus choqué a été juste de prendre conscience de la quantité de plastique qui se trouve là-bas, confiait Miriam Goldstein. Nous avons trouvé beaucoup de plastique parce qu'il y en a beaucoup. Le plus consternant est qu'il y a certaines créatures stupéfiantes, juste au-dessous de cette couche épaisse de débris, regrette-elle, Voici un écosystème spontané où peu de personnes se rendent et il y a ce truc flottant par dessus, c'est un signe de la société industrielle.

un véhicule pour le bisphenol A

De retour au port, les chercheurs ont discuté des enseignements du voyage, faisant le tri entre les faits et les mythes qui circulent sur le continent d'ordures : Oui, ils ont bien trouvé des masses de débris plastique dans le siphon, mais il ne s'agit pas d'une ile de déchets, à proprement parlé (un comble pour des ordures) comme il est communément décrit.

Il n'est pas possible de marcher dessus. Il y a effectivement une énorme quantité de grands morceaux, mais la majorité est composée de morceaux de plastique de la grandeur d'un ongle ou plus petits, dispersés à travers des milliers de m3 d'eau océanique. Quant à la grandeur du continent, "deux fois le Texas" comme annoncé, Miriam Goldstein préfère attendre que des explorations ultérieures en analysent la grandeur, Si de telles limites peuvent être déterminées.

Pour le chercheur Davison, le "spécialiste du poisson" de l'équipe, les échantillons ont déjà produit des retours probants. Après avoir disséqué les estomacs de plus de cent échantillons. Il a fait la preuve directe que les poissons pélagiques du siphon telles que les myctophids ou poissons lanternes, ingèrent effectivement du plastique. Même en faible proportion, cela soulève des questions sur les conséquences de son apparition dans la chaîne alimentaire.

Les polluants sont potentiellement malfaisants pour le poisson, confirme Davison, nous ne mangeons pas directement ces poissons, mais ceux que nous mangeons s'en nourrissent et ils pourraient constituer un véhicule pour des toxines comme le bisphenol A [wiki], avec toutes les implications possibles sur la santé humaine.

Doug Woodring, l'homme d'affaires, écologiste, cofondateur du Projet Kaisei, qui a financé en partie l'expédition, a commencé à formuler des solutions à ce problème des plastiques. Notamment par des encouragements à utiliser de nouveaux emballages biodégradables.

Comme la plupart des membres de l'expédition, je m'attendais à trouver une masse de matière plastique, dans le siphon. Je me rends maintenant compte du rôle que joue le soleil dans la décomposition de la matière, qui se dégrade et se disperse, a t-il déclaré, encore 90 % du plastique utilisé n'est pas recyclé !

[Ndlr : Rappelons au passage que les emballages biodégradables sont réalisés notamment à base de patates trans' BASF. Sans voir le mal partout, le type du projet Kasei pourrait aussi bien être un lobbyiste de Monsanto, et le patch, un cheval de troie pour les OGM...*]

*Soudain un ange passa et avec lui l'impression que la nasse était sur le point de se refermer, que les filets étaient tendus et que chaque choix entrainait l'échec. The game is over, comme y disait Double V, et c'est bien les Bérus qui avaient raison : dans ce monde purulent c'est l'échec permanent... ne reste qu'à attendre le mat.



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