Magazine Humeur

Vendredi saint

Publié le 02 avril 2010 par Hermas

Le 7 avril de l’an 30 : l’Heure est arrivée. Cette Heure tant désirée, dont Jésus parle dès son premier signe, lors des noces de Cana. Les Paroles de Jésus à ses Apôtres quand il leur annonce en ces termes sa Passion pour la troisième fois, vont s’accomplir :

Matthieu, chapitre 20°

17. 

Devant monter à Jérusalem, Jésus prit avec lui les Douze en particulier et leur dit pendant la route :

18. 

« Voici que nous montons à Jérusalem, et le Fils de l'homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes ; ils le condamneront à mort

19. 

et le livreront aux païens pour être bafoué, flagellé et mis en croix ; et le troisième jour, il ressuscitera. »

Avec Marie sa tendre Mère, avec Jean son disciple bien-aimé, suivons, le cœur contrit et repentant, empreint d’une peine profonde devant les souffrances du Fils de Dieu fait homme, notre Sauveur sur la Voie Douloureuse, vers le Sacrifice de sa Vie qu’il va accomplir sur la Croix, pour nous, pécheurs. Seigneur, ayez pitié de nous ! Kyrie eléison !

a-copie-2

La Flagellation

Jean, chapitre 19°

1. 

Alors Pilate ordonna de prendre Jésus et de le flageller.

2. 

Les soldats, tressant une couronne avec des épines, la lui posèrent sur la tête, et ils le revêtirent d'un manteau de pourpre ;

3. 

et ils s'avançaient vers lui et disaient : « Salut, roi des Juifs ! » Et ils le giflaient et le frappaient de coups.

La Crucifixion (visions de Catherine Emmerich)

XLI. Jésus crucifié et les deux larrons

Le choc terrible de la croix, qui s'enfonçait en terre, ébranla violemment la tête couronnée d'épines de Jésus et en fit jaillir une grande abondance de sang, ainsi que de ses pieds et de ses mains. Les archers appliquèrent leurs échelles à la croix, et délièrent les cordes avec lesquelles ils avaient attaché le corps du Sauveur pour que la secousse ne le fit pas tomber. Le sang, dont la circulation avait été gênée par la position horizontale et la compression des cordes, se porta avec impétuosité à ses blessures : toutes ses douleurs se renouvelèrent jusqu'à lui causer un violent étourdissement. Il pencha la tête sur sa poitrine et resta comme mort pendant près de sept minutes. Il y eut alors une pause d'un moment : les bourreaux étaient occupés à se partager les habits de Jésus, le son des trompettes du Temple se perdait dans les airs, et tous les assistants étaient épuisés de rage ou de douleur. Je regardais, pleine d'effroi et de pitié, Jésus, mon salut, le salut du monde : je le voyais sans mouvement. presque sans vie, et moi-même, il me semblait que j'allais mourir. Mon coeur était plein d'amertume, d'amour et de douleur : ma tête était comme entourée d'un réseau de poignantes épines et ma raison s'égarait ; mes mains et mes pieds étaient comme des fournaises ardentes ; mes veines, mes nerfs étaient sillonnés par mille souffrances indicibles qui, comme autant de traits de feu, se rencontraient et se livraient combat dans tous mes membres et tous mes organes intérieurs et extérieurs pour y faire naître de nouveaux tourments. Et toutes ces horribles souffrances n'étaient pourtant que du pur amour, et tout ce feu pénétrant de la douleur produisait une nuit dans laquelle je ne voyais plus rien que mon fiancé, le fiancé de toutes les âmes, attaché à la croix, et je le regardais avec une grande tristesse et une grande consolation. Son visage, avec l'horrible couronne avec le sang qui remplissait ses yeux, sa bouche entrouverte, sa chevelure et sa barbe, s'était affaissé vers sa poitrine, et plus tard il ne put relever la tête qu'avec une peine extrême, à cause de la largeur de la couronne. Son sein était tout déchiré ; ses épaules, ses coudes, ses poignets tendus jusqu'à la dislocation ; le sang de ses mains coulait sur ses bras. Sa poitrine remontait et laissait au-dessous d'elle une cavité profonde ; le ventre était creux et rentré. Ses cuisses et ses jambes étaient horriblement disloquées comme ses bras ; ses membres, ses muscles, sa peau déchirée avaient été si violemment distendus, qu'on pouvait compter tous ses os ; le sang jaillissait autour du clou qui perçait ses pieds sacrés et arrosait l'arbre de la croix ; son corps était tout couvert de plaies, de meurtrissures, de taches noires, bleues et jaunes ; ses blessures avaient été rouvertes par la violente distension des membres et saignaient par endroits ; son sang, d'abord rouge, devint plus tard pâle et aqueux, et son corps sacré toujours plus blanc : il finit par ressembler à de la chair épuisé de sang. Toutefois, quoique si cruellement défiguré, le corps de Notre Seigneur sur la croix avait quelque chose de noble et de touchant qu'on ne saurait exprimer : oui, le Fils de Dieu, l'amour éternel s'offrant en sacrifice dans le temps, restait beau, pur et saint dans ce corps de l'Agneau pascal mourant, tout brisé sous le poids des péchés du genre humain.

Le teint de la sainte Vierge, comme celui du Sauveur, était d'une belle couleur jaunâtre où se fondait un rouge transparent. Les fatigues et les voyages des dernières années lui avaient bruni les joues au-dessous des yeux.

v

Jean chapitre 19° :

16. 

Alors (Pilate) le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus.

17. 

Et il sortit, portant sa croix, et vint au lieu dit du Crâne - ce qui se dit en hébreu Golgotha -

18. 

où ils le crucifièrent et avec lui deux autres : un de chaque côté et, au milieu, Jésus.

19. 

Pilate rédigea aussi un écriteau et le fit placer sur la croix. Il y était écrit : « Jésus le Nazôréen, le roi des Juifs ».

20. 

Cet écriteau, beaucoup de Juifs le lurent, car le lieu où Jésus fut mis en croix était proche de la ville, et c'était écrit en hébreu, en latin et en grec.

Jean chapitre 19°

25. 

Or près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala.

26. 

Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d'elle, le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils».

27. 

Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Dès cette heure-là, le disciple l'accueillit chez lui.

Debout, la Mère douloureuse
Serrait la Croix, la malheureuse,
Où pendait son pauvre enfant.

Les sept Paroles de Jésus en croix

1." Père, pardonne-leur, car il ne savent ce qu'ils font" (Luc 23. 34)
2. " Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis " (Luc 23. 43)
3. " Femme, voilà ton fils… Voilà ta mère! (Jean. 19. 26, 27)

4. " Eli, Eli, lamma sabachtani "… Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? " (Mt. 27. 46; Mc 15. 34)

6. " Tout est accompli " (Jean 19. 30)
7. " Père, je remets mon esprit entre tes mains! " (Luc 23. 46)

 

La mort de Jésus

Jean chapitre 19°

28. 

Après quoi, sachant que désormais tout était achevé pour que l'Écriture fût parfaitement accomplie, Jésus dit : « J'ai soif. »

29. 

Un vase était là, rempli de vinaigre. On mit autour d'une branche d'hysope une éponge imbibée de vinaigre et on l'approcha de sa bouche.

30. 

Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « C'est achevé » et, inclinant la tête, il remit l'esprit.

ECCE LIGNUM CRUCIS IN QUO SALUS MUNDI PEPENDIT

VENITE ADOREMUS

Voici le Bois de la Croix auquel a été suspendu le Salut du Monde

Venez, adorons-Le

Jésus est descendu de la Croix et remis à sa Mère

Jean chapitre 19°

38. 

Après ces événements, Joseph d'Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par peur des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Pilate le permit. Ils vinrent donc et enlevèrent son corps.

39. 

Nicodème - celui qui précédemment était venu, de nuit, trouver Jésus - vint aussi, apportant un mélange de myrrhe et d'aloès, d'environ cent livres.

40. 

Ils prirent donc le corps de Jésus et le lièrent de linges, avec les aromates, selon le mode de sépulture en usage chez les Juifs.

41. 

Or il y avait un jardin au lieu où il avait été crucifié, et, dans ce jardin, un tombeau neuf, dans lequel personne n'avait encore été mis.

42. 

A cause de la Préparation des Juifs, comme le tombeau était proche, c'est là qu'ils déposèrent Jésus.

Fac me tecum pie flere,
Crucifíxo condolére,
Donec ego víxero

Que je pleure en bon fils avec toi,
Que je souffre avec lui sur la Croix
Tant que durera ma vie !

L’ADORATION DE LA CROIX LE VENDREDI SAINT

Moment solennel où le célébrant découvre la

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Croix pour la présenter qui viennent en procession pour l’adorer. Les chants qui accompagnent l'adoration de la Croix sont d’une grande beauté émouvante. Il y a d'abord les Impropères, ou reproches que le Messie adresse aux Juifs. Les trois premières strophes de cette Hymne plaintive sont entrecoupées parle chant du Trisagion, ou prière au Dieu trois fois Saint, dont il est juste de glorifier l’immortalité, en ce moment où il daigne, comme homme, souffrir la mort pour nous. Cette triple glorification, qui était en usage à Constantinople dès le V° siècle, a passé dans l'Eglise Romaine qui l'a maintenue dans la langue primitive, se contentant d'alterner la traduction latine des paroles. Le reste de ce beau chant est du plus haut intérêt dramatique. Le Christ rappelle toutes les indignités dont il a été l'objet de la part du peuple juif, et met en regard les bienfaits qu'il a répandus sur cette nation ingrate. Lisons-les avec un cœur ému devant ces plaintes du Seigneur qui est tut Amour pour nous, et qui ne reçoit de nous qu’injures ou indifférence

LES IMPROPÈRES.

Popule meus, quid feci tibi, aut in quo contristavi te ? Responde mihi. Quia eduxi te de terra Aegypti : parasti crucem Salvatori tuo.

Agios o Theos.

Sanctus Deus.

Agios ischyros

Sanctus fortis.

Auios athanatos, eleison imas.

Sanctus immortalis, miserere nobis.

Quia eduxi te per desertum quadraginta an-nis : et manna cibavi te, et introduxi  te in  terram satis bonam :

parasti crucem Salvatori tuo.

Agios o Theos, etc.

Quid ultra debui facere tibi, et non feci ? Ego quidem plantavi te vineam meam speciosissi-mam : et tu facta es mihi nimis amara : aceto namque sitim meam potasti : et lancea perforasti latus Salvatori tuo.

Agios o Theos, etc.

Ego propter te flagellavi Aegyptum cum primogenitis suis : et tu me flagellatum tradidisti.

Popule meus, quid feci tibi, aut in quo contristavi  te ?  Responde mihi.

Ego eduxi te de Egypto, demerso Pharaone in mare Rubrum : et tu  me tradidisti principibus sacerdotum.

Popule meus.

Ego ante te aperui mare : et tu aperuisti

lancea latus meum.

Popule meus.

Ego ante te praeivi in columna nubis:et tu me duxisti ad praetorium Pilati.

Popule meus.

Ego te pavi manna per desertum : et tu me duxisti alapis et flagellis.

Popule meus.

Ego te potavi aqua salutis de petra : et tu me potasti felle et aceto.

Popule meus.

Ego propter te Chananaeorum regea percussi : et tu percussisti arundine caput meum.
Popule meus.

Ego dedi tibi sceptrum regale: et tu dedisti capiti meo spineam coronam.
Popule meus.

Ego te exaltavi magna virtute :   et tu   me  suspendisti in patibulo crucis.
Popule meus.

O mon peuple, que  t'ai-je fait ?En quoi t'ai-je affligé? Réponds-moi. Est-ce parce que je t'ai tiré de la terre d'Egypte que tu as dressé une croix pour ton Sauveur ?

Dieu saint.

Dieu saint.

Saint et fort.

Saint et fort.

Saint et immortel, ayez pitié de nous.

Saint et immortel, ayez pitié de nous.

Est-ce parce que, durant quarante ans, j'ai été ton conducteur dans le désert, que je t'y ai nourri de la manne, que je t'ai ensuite introduit dans une terre excellente ; est-ce pour ces services que tu as préparé une croix à ton Sauveur ?

Dieu saint, etc.

Qu'ai-je dû faire pour toi, que je n'aie pas fait? Je t'ai plantée comme la plus belle de mes vignes, et tu n'as eu pour moi qu'une amertume extrême ; car dans ma soif tu m'as donné du vinaigre à boire, et tu as percé de la lance le côté de ton Sauveur.

Dieu saint, etc.

Pour l'amour de toi, j'ai frappé l'Egypte avec ses premiers-nés ; toi, tu m'as livré à la mort, après m'avoir flagellé.

O mon peuple, que t'ai-je fait ? en quoi t'ai-je affligé? Réponds-moi.

Je t'ai tiré de l'Egypte, et j'ai submergé Pharaon dans la mer Rouge : toi, tu m’as livré aux princes des prêtres.

O mon peuple.

Je t'ai ouvert un passage dans la mer : toi, tu m'as ouvert le liane avec une lance.

O mon peuple.

J'ai marché devant toi dans une colonne de nuée : toi. tu m'as meneau prétoire de Pilate.

O mon peuple.

Je t'ai nourri de la manne dans le désert: j'ai reçu de toi des soufflets et des coups de fouet.

O mon peuple.

Je t'ai abreuvé de l'eau salutaire sortie du rocher : dans ma soif, tu m'as présente du fiel et du vinaigre.

O mon peuple.

A cause de toi j'ai exterminé les rois de Chanaan : toi, tu m'as frappe à la tète avec un roseau.

O mon peuple.

Je t'ai donné le sceptre de la royauté : toi, tu as mis sur ma tête une couronne d'épines.

O mon peuple.

Je t'ai élevé en déployant une  haute  puissance : toi, tu m'as attache au gibet de la croix.

O mon peuple.

Les impropères sont suivis de cette Antienne solennelle, dans laquelle le souvenir de la Croix vient s'unir à celui de la Résurrection pour la gloire de notre divin Rédempteur.

Crucem tuam adoramus Domine : Nous adorons votre Croix, Seigneur ; nous célébrons et glorifions votre sainte Résurrection ; car c'est par la Croix que vous avez rempli de joie le monde entier.

Ps. Que Dieu ait pitié de nous et qu'il nous bénisse; qu'il fasse luire sur nous la lumière de son visage, et qu'il nous envoie sa miséricorde

Puis, on entonne cette Hymne que Mamert Claudien composa au VI° siècle, en l'honneur de l'arbre sacre de notre rédemption. Une des strophes, divisée en deux, sert de refrain pendant la durée de ce cantique.

HYMNE.

Crux fidelis , inter omnes » (Pange Lingua gloriosi, Lauream certaminis) :

O Croix, notre espérance, arbre unique et noble entre tous, aucune forêt n’en produit qui t’égale, en fleurs, en feuillage et en fruits.

*Ô bois aimable, ô clous sacrés, qui portez un fardeau si précieux.

Chantons, ma langue, la couronne du glorieux combat ; célèbre le noble triomphe dont la Croix est le trophée, et la victoire que le Rédempteur du monde remporta dans sa propre immolation.

 

On répète: O Croix, notre espérance, arbre unique et noble entre tous, aucune forêt n’en produit qui t’égale, en fleurs, en feuillage et en fruits.

Le Créateur, compatissant au malheur que la séduction enfanta pour le premier homme notre père, précipité dans la mort pour avoir mangé d'un fruit funeste, daigna dès ce jour désigner le bois pour réparer le désastre causé par le bois.

On répète : Ô bois aimable, ô clous sacrés, qui portez un fardeau si précieux.

Tel fut le plan divin dressé pour notre salut, afin que la sagesse y déjouât la ruse de notre cauteleux ennemi, et que le remède nous arrivât par le moyen même qui avait servi pour nous faire la blessure.

On répète: O Croix, notre espérance, arbre unique et noble entre tous, aucune forêt n’en produit qui t’égale, en fleurs, en feuillage et en fruits.

Lors donc que le temps marqué par le décret divin fut arrivé, celui par qui le monde a été créé fut envoyé du trône de son Père, et avant pris chair au sein d'une Vierge, il parut en ce monde.

On répète : Ô bois aimable, ô clous sacrés, qui portez un fardeau si précieux.

A sa naissance, on le couche dans une crèche ; c'est de là qu'il fait entendre ses vagissements ; la Vierge-Mère enveloppe de langes ses membres délicats ; les mains et les pieds d'un Dieu sont captifs sous les bandelettes, comme ceux des autres enfants.

 

On répète : O Croix, notre espérance, arbre unique et noble entre tous, aucune forêt n’en produit qui t’égale, en fleurs, en feuillage et en fruits.

Après avoir vécu six lustres, le temps de sa vie mortelle approche de son terme ; c'est librement qu'il est descendu pour être notre Rédempteur ; et le jour est venu où cet Agneau est élevé sur l'arbre de la Croix, pour y être immolé.

 

On répète: Ô bois aimable, ô clous sacrés, qui portez un fardeau si précieux.

C'est là qu'on l'abreuve de fiel dans son agonie ; là que les épines, les clous, la lance, déchirent son corps délicat ; l'eau et le sang s'épanchent de sa plaie; la terre, la mer, les astres, le monde tout entier, reçoivent ce jet qui les purifie.

On répète: O Croix, notre espérance, arbre unique et noble entre tous, aucune forêt n’en produit qui t’égale, en fleurs, en feuillage et en fruits.

Arbre auguste, laisse fléchir tes rameaux; soulage, en pliant, les membres tendus de l'Agneau ; amollis cette dureté que la nature t'avait donnée, et sois un lit plus doux pour le corps du souverain Roi.

On répète : Ô bois aimable, ô clous sacrés, qui portez un fardeau si précieux.

Seule tu as été trouvée digne de porter entre tes bras la victime du monde ; pour ce monde naufragé, tu as été l'arche qui le ramène au port, toi qui fus inondée du sang divin de l'Agneau.

On répète : O Croix, notre espérance, arbre unique et noble entre tous, aucune forêt n’en produit qui t’égale, en fleurs, en feuillage et en fruits.

Gloire éternelle à l'heureuse Trinité; honneur égal au Père, au Fils, au Paraclet ; louange de la part de tous les êtres à celui qui réunit la Trinité à l'Unité. Amen.

On répète : Ô bois aimable, ô clous sacrés, qui portez un fardeau si précieux.

La Liturgie de l'antique Eglise Gallicane nous fournit, dans l’Office de None (15 heures, heure de la mort de Jésus) cette éloquente et touchante prière :

O heure salutaire de la Passion ! heure de None, signalée par la plus grande des grâces, ô la plus célèbre des heure ! A ce moment , ô notre Epoux aimé,  donnez-nous le baiser du haut de votre Croix, après avoir triomphé par elle. Nous l'implorons, ce baiser ; accordez-nous le salut qui vient de vous seul, admirable triomphateur , qui conduisez votre char avec tant de noblesse, Dieu clément , notre glorieux champion ! Dites-nous : Hommes, je vous envoie le salut ; reprenez vos forces et combattez vaillamment ; soyez fermes et robustes. O Christ qui pénétrez nos cœurs, daignez leur parler. Vous qui aujourd'hui avez accompli une telle œuvre, ne pouvez-vous la renouveler à ce moment ? Oui, vous le pouvez ; car vous êtes tout-puissant. Vous le pouvez ; car vous êtes plein d'amour; et votre puissance s'élève au-dessus de nos pensées. Rien ne vous est impossible, ô Dieu tout-puissant! Vous qui êtes remonté triomphant vers le Père, avec lequel vous demeurâtes toujours, et qui est avec vous une même chose, Jésus très aimé, donnez-nous votre baiser; car votre baiser est doux, et vos caresses plus délicieuses que le vin, plus suaves que les meilleurs parfums. Votre nom est une essence odorante ; les jeunes filles qui représentent les âmes vous ont donné leur amour ; les cœurs droits vous aiment, et vous les entraînez après vous. Votre lit  est couvert de fleurs ; son pavillon est la Croix. C'est à cette heure que vous arrivez d'Edom, c'est-à-dire de votre Croix, vos vêtements ayant changé de couleur à Bosra. Après avoir foulé  seul le grand pressoir, vous monterez au ciel; les Anges et les Archanges diront : Quel est celui qui arrive de Bosra, avec ses vêtements dont   la  couleur est changée ? A cette demande : Pourquoi votre vêtement est-il  empourpré ? vous répondrez : A moi seul j'ai foulé le pressoir, et, de toutes les nations, nul homme n'a partagé mon travail. Oui, votre corps, ô Sauveur, a été pour nous empourpré ; vous avez lavé votre tunique dans le vin, et votre manteau dans le sang de la grappe. Vous qui êtes le seul Dieu , vous avez été crucifié pour nous, que l'antique prévarication avait livrés à la mort ; vos blessures ont guéri les blessures innombrables que nous avaient faites nos péchés. O Christ crucifié, dans votre bonté faites-nous part de votre rédemption, avec ceux qui vous sont le plus chers. Dieu plein de miséricorde, sauvez-nous; vous qui régnez avec le Père et le Saint-Esprit, en l'unité, à jamais, dans les siècles des siècles.

Chantons aussi dans nos cœur l'Hymne  solennel de la Croix : Vexilla Regis prodeunt : « Salut ô Croix, notre unique espérance ! »

Vexilla   Regis  prodeunt,
Fulget    Crucis    mysterium,
Qua Vita mortem pertulit,
Et morte vitam protulit.

Quia vulnerata lanceae

Mucrone diro, criminum

Ut nos lavaret sordibus,

Manavit unda et  sanguine.

Impleta sunt quae concinit
David fideli carmine,

Dicendo nationibus:
Regnavit a ligno Deus.

Arbor decora  et fulgida.
Ornata Regis purpura,Electa digno stipite,
Tam sancta membra tangere.

Beata cujus brachiis
Pretiumpependit saeculi:
Statera tacta corporis,
Tulitque praedam tartari.

O Crux ave, spes unica,
Hoc Passionis tempore,
Piis adauge gratiam,

Reisque dele crimina.

Te, fons  salutis, Trinitas,

Collaudet omnis spiritus:

Quibus Crucis victoriam

Largiris, adde praemium.

Amen.

L'ÉTENDARD du Roi s'avance ; voici briller le mystère de la Croix, sur laquelle celui qui est la Vie a souffert la mort, et par cette mort, nous a donné la vie.

C'est là que, transpercé du fer cruel d'une lance. son côté épancha l'eau et le sang,

pour laver la souillure de nos crimes.

Il s'est accompli, l'oracle de David qui,

dans ses vers inspirés, avait dit aux nations: Dieu a régné par le bois.

Tu es beau, tu es éclatant, arbre paré de la pourpre du Roi;  noble tronc appelé à l'honneur  de toucher des membres si sacrés !

Heureux es-tu d'avoir porté suspendu à tes bras celui qui tut le prix du monde ! Tu es la balance où fut pesé ce corps, notre rançon tu as enlevé à l'enfer sa proie.

Salut, ô Croix, notre unique espérance ! En ces jours de la Passion du  Sauveur, accrois la grâce  dans le juste, efface le crime du pécheur.

Que toute âme vous glorifie, ô Trinité, principe de notre salut ! vous nous donnez la victoire par la Croix; daignez y ajouter la récompense.
Amen.

Et terminons cette Journée Sainte dans un recueillement profond, en récitant ces quelques strophes empruntées à la Liturgie de l'Eglise Grecque, en l'Office du grand Vendredi :

Aujourd'hui est attaché à la Croix celui qui a suspendu la terre au-dessus des eaux. On met une couronne d'épines à celui qui est le roi des Anges ; on revêt d'une pourpre dérisoire celui qui a étendu les nuages sur le ciel. On donne un soufflet à celui qui, dans le Jourdain, a rendu la liberté à Adam. L'Epoux de l'Eglise est perce de clous ; le fils de la Vierge est traversé d'une lance; nous adorons vos souffrances, ô Christ ! Manifestez-nous aussi votre glorieuse résurrection.

 

La brebis voyait traîner son agneau à la mort ; Marie affligée suivait avec les autres femmes ; elle s'écriait : Mon fils, où allez-vous ? pourquoi cette marche si rapide ? Y a-t-il encore des noces à Cana, et vous y rendez-vous en hâte pour y changer de nouveau l'eau en vin ? Irai-je avec vous, mon fils, ou vous attendrai-je? O Verbe , dites-moi une parole ; ne passez pas sans me répondre, vous qui, dans votre naissance, m'avez conservée chaste, ô mon fils et mon Dieu !

 

Chacun des membres de votre corps sacré a souffert son outrage à cause de nous, ô Christ ! La tête a enduré les épines ; le visage, les crachats ; les joues, les soufflets ; la bouche, le vinaigre mêlé de fiel ; les oreilles, d'impies blasphèmes ; le dos, des coups de fouet ; la main, le roseau ; le corps tout entier, l'extension violente sur la Croix ; les membres, les clous ; et le côté, la lance. Vous qui avez souffert pour nous, qui par votre souffrance nous avez rendus à la liberté, qui par vos travaux pour les hommes nous avez élevés en vous abaissant , Sauveur tout-puissant , ayez pitié de nous !

 

Aujourd'hui la Vierge sans tache vous considérant sur la Croix, ô Verbe, était émue de douleur dans ses entrailles maternelles. Une blessure amère transperçait son cœur, et du fond de son âme désolée elle s'é criait d'un ton plaintif: Divin Fils, hélas ! lumière du monde , hélas ! pourquoi avez-vous disparu de mes regards, Agneau de Dieu ? L'armée des Esprits bienheureux était saisie de terreur. Seigneur que nul ne peut comprendre , gloire a vous !

 

Lorsque vous êtes montés sur la Croix, Seigneur, la crainte et le tremblement se répandirent sur toute créature. Vous avez défendus à la terre d'engloutir ceux qui vous crucifiaient, et vous avez permis à la tombe de rendre ses captifs. O Juge des vivants et des morts, vous êtes venu pour donner la vie et non la mort. Ami des hommes, gloire à vous !


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