L'inexplicable classe du Bad Lieutenant

Bad Lieutenant ou comment réconcilier une calvitie bien déclarée, des lombaires douloureuses, un manque de classe flagrant et un bon vieil esprit sex, drugs & rock'n'roll.
Bad Lieutenant, c'est avant tout l'histoire d'un mec un peu barré et surtout mal barré, une coiffure aussi digne qu'un mauvais toupet, le dos en vrac, des dettes jusqu'au cou et un costard en toc. Sauf que ce n'est pas que ça. C'est aussi l'histoire d'un mec dont la meuf, accessoirement péripatéticienne, pourrait prétendre à un poste de Secret Angel, d'un mec qui se tape des petites bourgeoises bien roulées à peine majeures à leur sortie de boîte, d'un mec qui d'un simple regard peut déclencher des désirs sado-maso chez une fliquette pas mal foutue. En bref, c'est l'histoire d'un mec tellement cheap qu'il est en fait terriblement classe. Est-ce grâce à son gros calibre, son badge ou la dope qu'il fume, sniffe et ingurgite du matin au soir? Il est dur de le déterminer mais dans tous les cas, seul un Nic Cage en pleine forme pouvait incarner avec grâce le lieutenant et ses trips tout en iguanes et autres reptiles. Herzog frappe très fort pour son retour et impose sans forcer une demi-douzaine de répliques et scènes cultes à des Bad Camels pourtant pas faciles à impressionner.On a donc affaire à un très bon Herzog avec un très bon Cage et des seconds rôles solides : entre autres, un Val Kilmer bouffi et un Xzibit bling-bling sortis de derrière les fagots et une Eva Mendes réduite à ce qu'elle sait le mieux faire, se taire et exhiber son corps, qui contrairement à son jeu, est d'une qualité indiscutable... Bref, plus qu'une chose à ajouter, check it out bitches!