Magazine Journal intime

Je hais la posss'

Publié le 13 avril 2010 par Anaïs Valente

Etant donné que mon facteur me hait, je vous en ai déjà parlé et reparlé, j'ai longtemps mis un petit mot sur ma boîte aux lettres, l'invitant à déposer tout colis ou pli épais chez mes voisins, qui sont plus souvent chez eux que moi chez moi, et qui ont la gentillesse d'accepter le processus.  Gentillesse, oui, passqu'une fois, le colis était si énooooorme qu'il remplissait leur living.  Et pour cause, c'était un grand sac de voyage bourré de cadeaux, le tout dans une boîte en carton de la taille d'un cercueil.  Je vous jure.

Donc, durant longtemps, mes voisins faisaient office de boîte postale, et mon facteur acceptait ça.  Passque bon, c'était pratique pour lui, de pas devoir repartir avec son brol, c'était nin pour me faire plaisir, je l'avais bien compris.  Même si à l'époque, je ne le haïssais pas encore comme maintenant, faut dire.  Et lui pareil.  Car oui, il me hait, il ne me dit jamais bonjour quand je le croise.  Vous me direz « ben toi non plus ».  Mais si, j'ai tenté, sans réponse.  Et quand je le croise, je le regarde, histoire de voir s'il va me regarder, me sourire, me dire bonjour et tout et tout.  Ben nada.  En plus, il n'est ni brun ni ténébreux alors bon hein ma foi, j'insiste pas.

Le drame de mon existence, c'est que mes voisins sont maintenant débordés d'activités, ce qui fait qu'ils sont de moins en moins souvent là.

Et un beau jour, je m'en souviens comme si c'était hier, un colis arrive pour moi.  Bien sûr, je suis au taf et j'ignore que le colis doit arriver chez moi, car pour la petite histoire il s'agit des CD de la BOF de Sex and the City (dont certains ont été offerts via ce blog, d'ailleurs), que je suis supposée recevoir au bureau (car je fais tout livrer au bureau, où mon facteur est génial, oui, il existe donc des facteurs géniaux).  Mais l'expéditeur s'est trompé et a inscrit mon adresse privée.

Donc j'ignore tout du drame qui se noue.

Mais en rentrant chez moi, ma voisine me signale l'arrivée d'un colis.

Curieuse comme une petite fouine en manque de scandales, je me rends immédiatement chez elle, et je découvre mon colis.  Des CD tout cholis.

A ce moment là, j'ignore encore tout du drame qui s'est noué.

Et je l'aurai ignoré jusqu'à mon dernier souffle, si ma voisine ne m'avait précisé, juste pour info « tu sais, on l'a trouvé dehors, sur notre seuil ».  Kwaaaaaaaaaaaaaa ?  Dehooooooooooors ?  A la merci des cambrioleurs, de la pluie qui mouille et qui rouille, du soleil qui brûle et qui décolore, des ados avides de CD, des chiens qui pissent et des facteurs ayant fini leur tournée, animés par un désir de vengeance (si, y'en a, je vous le certifie).

Mon sang ne fait qu'un aller-retour et dès le lendemain, je prends ma plus belle plume pour écrire à la Possss', car la possss' belch' est notre amie, et on peut lui écrire pour toute remarque, y'a un service du tonnerre pour la clientèle, alors pourquoi se priver.

Je demande donc à la Possss' de rappeler à mon facteur adoré que s'il peut déposer mes colis chez mes voisins, je lui interdis formellement de les laisser traîner dehors, non mais, de qui se moque-t-on à la Possss', scrogneugneu ?

Etonnamment, je reçois une réponse, que je vous copie en intégralité, fautes incluses, c'est plus rigolo hein.  C'est écrit par une femme :

« J'ai bien reçu votre lettre du XXX (pour préserver l'anonymat des protagonistes, ni la date ni l'année ni l'heure ni la ville ni le nom du facteur ne sont mentionnés) dans laquelle vous m'expliquer (hum ça pue déjà le reflux gastrique) recevoir vos colis sur votre seuil ! (pas mon seuil, celui de mon voisinage, mais soit)

J'ai questionné le facteur qui distribue votre courrier et celui qui s'occupe des colis. Cependant aucun de mes deux agents se souviennent (argh ça y est j'ai la nausée) avoir abandonné quoi que se (sic ça y est je vomis) soit sur le pas de votre porte. Etait ce (le trait d'union, c'est pour les chiens qui courent après les facteurs ?) bien 1 colis livré par la poste ?

Si ce problème venait toute fois (aaaaargh je revomis) à ce (je meurs étouffée par mon vomi) reproduire, merci de m'en tenir informé (transsexuelle, la responsable de la Possss' ?). »

Reste à espérer que les compétences postales ne sont en rien liées aux compétences orthographiques... sinon la Gelbique est foutue.  Bon, hein, on fait tous des fautes, mais de telles fautes dans une lettre officielle et tout et tout, provenant d'une administration et tout et tout, non, franchement, c'est nin possip' et tout et tout.

Mais, finalement, Anaïs, t'as que ce que tu mérites.  A-t-on idée de supposer un seul instant qu'un colis postal, avec un timbre poste, et une oblitération postale ait été livré par la Possss'.  Voyons, n'importe qui aurait pu le livrer, euh, au hasard, un pigeon voyageur, une cigogne en mal de bébé, une diligence, un prince charmant sur cheval blanc, un délégué en chair et en os de la maison de disque...

Je pensais que cette lettre, c'était le comble de la mauvaise foi.  Je le pensais vraiment.  Je n'ai donc pas répondu.  A quoi bon répondre à ce genre d'inepties ridicules pleines de fautes ? 

Je le pensais donc.  Jusqu'à hier...

Quand un lecteur de ce blog m'a conté son expérience :

« J'entends ma boîte qui fait clong clong (ben oui, c'est une vieille boîte avec un couvercle en aluminium, ça fait un bruit de ferraille)
Je me lève prestement tel un fauve et je bondis vers la boîte (comprenez, j'enfile mes pantoufles mollement pour ramper jusque la boîte...) où je trouve... un avis de passage du facteur qui ne m'a pas trouvé chez moi et qui repassera demain. Ben tiens... J'ouvre la porte pour apercevoir la camionnette de la poste filer grand train vers le bout de la rue (celui avec un bistrot où les vélos de la poste poussent contre les lampadaires).
J'empoigne mon téléphone pour expliquer la situation. Et j'ai ce dialogue ubuesque :
"- C'est pas possible monsieur, la poste ne passe pas dans votre rue
- Et mon courrier, il apparaît comme par magie dans ma boîte ?
- Exactement !" »

Le comble, ce n'est donc pas ce que j'ai vécu, le comble, c'est ce que mon lecteur a vécu.  Mais le comble du comble, c'est que nous vivons dans le même quartier... avons le même facteur, le même livreur et sans doute la même responsable de la Possss', qui fait preuve d'une mauvaise foi identique vis-à-vis de tous les citoyens namurois, semble-t-il...

Ça me rappelle un dialogue récent avec un employé infect de l'Acina, ça...  La mauvaise foi crasse, qu'il s'agisse d'un site web plein d'erreurs qui n'en sont soi-disant pas car j'ai qu'à pas cliquer sur le lien cliquable, ou d'un employé de la poste qui certifie que le facteur ne va soi-disant pas dans une rue, ça me sidère.

Je suis sidérée, c'est ainsi.



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