Magazine Journal intime

Je hais la poss', mais j'adoooore mon facteur

Publié le 16 avril 2010 par Anaïs Valente

Et là vous vous dites « mais keskelle radote l'Anaïs, elle arrête pas de dire que son facteur est nul de chez nul archi nul hypra nul, comme les chaussettes archi sèches de l'archiduchesse ».

Ouiiiiiiiiiiii, vous avez raison.

Mais c'est mon facteur à la maison.

Aujourd'hui, après avoir haï la poss' belch' jeudi, vendredi, lundi, mardi, mercredi et jeudi, il est temps de rendre hommage au facteur que je croise chaque jour au bureau.  Il est temps.  Après du je râle je râle je râle, voici du j'aime la vie (même si c'est une folie).

Parce qu'au bureau, en tout cas depuis cinq ans (j'aurai 15 ans d'ancienneté ce mois-ci, horreur et putréfaction, mais j'avoue ne pas avoir de souvenirs précis des facteurs des dix premières années), on a toujours eu des facteurs sympas.  Le premier l'était, mais il a changé de fonction et je ne le croise qu'occasionnellement, quand je quitte le taf et qu'il termine sa tournée.  Mais il était sympa.

Et le nouveau facteur, il est hyper sympa.

D'abord, il est content car il arrive très tôt, et moi aussi.  Je suis la première arrivée au bureau, donc il ne trouve pas porte close.  Ça met de bonne humeur, c'est clair.

Et puis, je lui a bien expliqué que mon bureau à moi, c'était celui-là bas, qu'on ne voit pas tellement il est à l'horizon, au loin.  Et même que quand il sonne, je dois me lever, traverser tout mon bureau, traverser le couloir, tourner, traverser l'autre couloir, descendre une première volée d'escaliers (10 ? 11 ? faudrait que je compte), faire un 180 degrés, descendre une seconde volée d'escaliers (9 ? 10 ? promis demain je compte), faire quelques pas jusqu'à l'accueil, me pencher au point de me déchirer le dos et pousser sur l'ouvre-porte.  Et enfin, il peut entrer.  Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige, qu'il gèle... il doit m'attendre.  Et il m'attend.  Avec le sourire.

Et avec une patience d'ange, vu que parfois, durant mon trajet, je pousse en vitesse une pointe jusqu'à la cuisine, histoire d'y déposer ma tasse et mon assiette pour mon petit déjeuner que je préparerai une fois qu'il sera parti (et que j'aurai ouvert le courrier, dont une partie livrée erronément, mais aujourd'hui je râle pas j'ai dit).  Je perds donc 5 secondes de plus, mais chuuuuuuut, ne le lui répétez pas, il attend déjà tellement...

Mais s'il ne faisait qu'attendre, ce serait un facteur comme beaucoup d'autres : un facteur poli.

Mon facteur, il n'est pas que poli.  Il est gentil.  Il apporte de la bonne humeur le matin, même si le lundi, on se dit « vous allez bien ? », « ben comme un lundi », tandis que le vendredi, on se dit « vous allez bien ? », « ça va toujours le vendredi », rituels immuables.

Et à force de se croiser chaque matin, mon facteur et moi, on se met à discuter.  

Un jour, on a discuté piano.  Ne me demandez pas comment on en est arrivés au piano, alors qu'en général on parle de « trois recommandés à signer siouplait », « pas de recommandés aujourd'hui », « attention, vendredi on fait le pont, je ne serai pas là », « oups, la semaine prochaine je suis en congé, vous devrez venir plus tard apporter le courrier ».  Mais on a discuté de piano.  Du fait que je fais du piano.  Que ça le tenterait.  Que, non, chuis pas trop vieille (non mais), même si c'est difficile.  Et d'autres trucs que je ne répéterai pas ici, c'est sa vie quoi.

Puis un autre jour, on a discuté Amazon.  Que c'était génial depuis les frais de port gratuit, qu'il en livrait des tonnes, de colis Amazon, que lui-même passait des tas commandes.  Et moi aussi.  J'ai même lancé une petite blague la semaine dernière « attention, si demain vous n'apportez pas mon colis, que j'attends avec une impatience impatiente, je ne signe pas les recommandés, nananère ».  Et le lendemain, j'étais en bas, nez collé à la porte (depuis, y'a un rond gras sur la porte), l'attendant.  Même que j'ai ouvert avant qu'il ne sonne.  Et on a rigolé.  Et j'ai eu mon colis : le DVD le pianiste, le CD de Lady Gaga (riez pas, j'adoooore), et trois livres (le mec de la tombe d'à côté - ou qelque chose du genre, la nostalgie de l'ange et le dernier petit Gavalda, une réédition, chouettes moments en vue hein...).

Puis un autre jour, il m'a dit « ben vous aimez lire vous c'est fou ».  A force de voir tous les plis qui me parvenaient, il se posait des questions, le facteur.  Alors j'ai parlé des articles que j'écrivais pour vous sur les livres.  Et j'ai confirmé que oui, j'adore lire. 

Mardi, d'ailleurs, j'ai eu mon pli de XO, le dernier Musso, yessssssssssss.  Et « yessssssss », je l'ai hurlé devant mon facteur, il était tout étonné (il me connait encore mal, même s'il a compris que j'étais du genre hystériquement fofolle).  Je lui ai dit que le premier envoi avait été volé entre la France et la Gelbique, scrogneugneu.  Alors, il a compris combien ma joie était intense.  Là, je termine un autre livre génial (Intrusion, je vous en parlerai bientôt), puis je plonge dans Guillaume.

Et puis, il est discret, mon facteur, car il ne m'a jamais fait remarquer l'étrangeté du fait que parfois, sur les enveloppes qui me sont destinées, y'a Anaïs Valente, et parfois y'a... enfin, mon vrai nom quoi, celui de ma carte d'identité.  Jamais il ne s'en est étonné.

Alors, ben chaque matin, mon facteur et moi, on taille une bavette.  Et puis on se dit « bonne journée, à demain ».  Rituel immuable.  Et c'est super cool.

Dans ces moments-là ben j'aime la posss'.



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