Magazine Humeur

Jeudi de l'Ascension

Publié le 13 mai 2010 par Hermas

L’ASCENSION DE NOTRE SEIGNEUR JESUS CHRIST

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Dans le plan de Dieu, il n’y a pas de place pour le hasard. Tout se déroule selon ce qu’il a prévu, et tout ce qu’il a prévu, nous déclare le Livre de la Genèse, à plusieurs reprises, dans le récit de la création (Genèse, chapitre premier), « était bon », « cela était très bon ».

La Bible est peu connue des fidèles catholiques, mis à part les textes de la liturgie des dimanches et fêtes, et, pour ceux qui peuvent assister chaque jour à la Messe, c’est l’occasion d’entendre la Parole de Dieu qui ne descend jamais en nous sans y laisser quelque chose, un enrichissement, la connaissance de Dieu, de son Amour de sa Miséricorde :

Luc chapitre 24 (aux disciples d’Emmaüs)

25. 

Alors il leur dit : «  O cœurs sans intelligence, lents à croire à tout ce qu'ont annoncé les Prophètes !

26. 

Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire ? »

27. 

Et, commençant par Moïse et parcourant tous les Prophètes, il leur interpréta dans toutes les Écritures ce qui le concernait.

Dieu ne cesse de parler aux hommes, Parole de Dieu, que nous devons nous efforcer de connaître, de méditer, de vivre, pour Le connaître. Depuis Abraham, Dieu a annoncé  son plan d’Amour et de Rédemption aux hommes, et déjà, bien auparavant, à Adam et Eve, en annonçant « l’inimitié entre la Femme, sa Descendance et le Serpent qui aurait la tête écrasée pour avoir voulu, dans son orgueil fou, détruire la plan de Dieu ».

« Dieu a parlé par les prophètes » (Credo), et les Evangélistes se sont efforcés, saint Matthieu en particulier, de nous montrer la réalisation de ces « annonces », dont la réalisation dépasse largement l’espérance. C’est pourquoi il est nécessaire d’avoir un contact fréquent et intime avec la Parole de Dieu, sans rien négliger. Dieu, ne parle pas pour ne rien dire : Sa Parole est Vérité, et, bien souvent, de petits « détails » dans les Saintes Ecritures, présentent une  réalité grandiose, quelque chose qui pourrait nous échapper, mais que saint Jean, par exemple, ne manque jamais de citer, pour nous aider à comprendre.

Il est ainsi des textes dans les Ecritures qui peuvent paraître insignifiant, des moments qui peuvent sembler être le fait du hasard : il n’en est rien ; tout est Révélation de Dieu.

Le livre de l’Ecclésiastique chapitre15, verset 14-15, par exemple, cité durant la liturgie du temps de Noël :

Dum medium silentium tenerent omnia, et nox in suo cursu medium iter haberet, omnipotens Sermo tuus, Domine, de caelis a regalibus sedibus venit

14. 

Alors qu'un silence paisible enveloppait toutes choses et que la nuit parvenait au milieu de sa course rapide,

15. 

du haut des cieux, ton Verbe tout-puissant s'élança du trône royal,

Le texte sacré nous place en plein cœur de la nuit, à MINUIT. Et c’est à ce moment que le VERBE TOUT PUISSANT DE DIEU s’élance du trône royal pour « habiter parmi nous » : la naissance à Bethléem, en plein de cœur de la nuit.

Comment ne pas penser aux paroles du premier chapitre de saint Jean :

Jean, chapitre 1°

1. 

Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu.

2. 

Il était au commencement avec Dieu.

9. 

Le Verbe était la lumière véritable, qui éclaire tout homme ; il venait dans le monde.

14. 

Et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.

Comment ne pas penser aussi aux paroles du Prophète Isaïe, qui trouvent à Noël leur pleine réalisation ?

Isaïe, chapitre 9°

2. 

9:1 Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, sur les habitants du sombre pays, une lumière a resplendi.

6. 

9:5 Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu le pouvoir sur ses épaules et on lui a donné ce nom : Conseiller-merveilleux, Dieu-fort, Père-éternel, Prince-de-paix :

L’annonce, la réalisation, à minuit, comme l’annonçaient les Saintes Ecritures

L’Ascension

Les quarante jours renvoient à la durée du Déluge, à la "montée" de Moïse au Sinaï, pour y recevoir les Tables de la Loi, aux quarante jours de Jésus du désert, et à la durée entre la naissance d'un garçon et les relevailles de la mère (la fête de la Présentation de Jésus par exemple). L’Ascension est fêtée un jeudi (en comptant le jour de Pâques), tout comme le Jeudi Saint où Jésus a institué la très sainte Eucharistie, et comme la Fête-Dieu, où l’Eglise, portant son Seigneur en procession dans les villes et les village, rend hommage au Corps et au Sang du Christ, Verbe fait chair qui habite parmi nous.

L’Ascension du Christ

Quarante jour se sont écoulées depuis la Résurrection. Le temps est accompli pour le Verbe de Dieu de retourner auprès de son Père, pour envoyer le Saint-Esprit. Nous avons trois récits de la Résurrection. Le premier donné par Marc, avec le dernier repas de Jésus avec ses disciples et sa sainte Mère qui sait, à n’en point douter, que son divin fils va remonter dans la Gloire. Les deux autres sont donnés par saint Luc, dans son Evangile d’abord, puis dans les Actes des apôtres. Les deux récits se complètent. Lisons avec soin ces récits, qui sont « Parole de Dieu. » Ils contiennent les dernières consignes du Seigneur à ses Apôtres et ses derniers moments de sa vie sur notre terre :

Marc chapitre 16° :

14. 

Enfin il se manifesta aux Onze eux-mêmes pendant qu'ils étaient à table, et il leur reprocha leur incrédulité et leur obstination à ne pas ajouter foi à ceux qui l'avaient vu ressuscité.

15. 

Et il leur dit : « Allez dans le monde entier, proclamez l'Évangile à toute la création.

16. 

Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; celui qui ne croira pas, sera condamné.

17. 

Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom ils chasseront les démons, ils parleront en langues nouvelles,

18. 

ils saisiront des serpents, et s'ils boivent quelque poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux infirmes et ceux-ci seront guéris. »

19. 

Or le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé  au ciel et il s'assit à la droite de Dieu.

20. 

Pour eux, ils s'en allèrent prêcher en tout lieu, le Seigneur agissant avec eux et confirmant la Parole par les signes qui l'accompagnai

Pendant qu’ils étaient à table avec Jésus, pour la dernière fois, ils le questionnaient encore… Les pauvres… Ils n’avaient pas encore compris :

Actes, chapitre premier

1. 

J'ai consacré mon premier livre, ô Théophile, à tout ce que Jésus a fait et enseigné, depuis le commencement

2. 

jusqu'au jour où, après avoir donné ses instructions aux apôtres qu'il avait choisis sous l'action de l'Esprit Saint, il fut enlevé au ciel.

3. 

C'est encore à eux qu'avec de nombreuses preuves il s'était présenté  vivant après sa passion ; pendant quarante jours, il leur était apparu et les avait entretenus du Royaume de Dieu.

Luc chapitre 24° :

45. 

Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures,

46. 

et il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait et ressusciterait d'entre les morts le troisième jour,

47. 

et qu'en son Nom le repentir en vue de la rémission des péchés serait proclamé à toutes les nations, à commencer par Jérusalem.

48. 

De cela vous êtes témoins.

49. 

« Et voici que moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Vous donc, demeurez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la force d'en-haut. »

50. 

Puis il les emmena jusque vers Béthanie et, levant les mains, il les bénit.

51. 

Et il advint, comme il les bénissait, qu'il se sépara d'eux et fut emporté  au ciel.

52. 

Pour eux, s'étant prosternés devant lui, ils retournèrent à Jérusalem en grande joie,

53. 

et ils étaient constamment dans le Temple à  bénir Dieu.

Actes chapitre 1° :

4. 

Alors, au cours d'un repas qu'il partageait avec eux, il leur enjoignit de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'y attendre ce que le Père avait promis, » ce que, dit-il, vous avez entendu de ma bouche :

5. 

Jean, lui, a baptisé avec de l'eau, mais vous, c'est dans l'Esprit Saint que vous serez baptisés sous peu de jours. »

6. 

Étant donc réunis, ils l'interrogeaient ainsi : « Seigneur, est-ce maintenant, le temps où tu vas restaurer la royauté en Israël ? »

7. 

Il leur répondit : « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et moments que le Père a fixés de sa seule autorité.

8. 

Mais vous allez recevoir une force, celle de l'Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. »

9. 

A ces mots, sous leurs regards, il s'éleva, et une nuée le déroba à  leurs yeux.

10. 

Et comme ils étaient là, les yeux fixés au ciel pendant qu'il s'en allait, voici que deux hommes vêtus de blanc se trouvèrent à leurs côtés ;

11. 

ils leur dirent : « Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ? Celui qui vous a été  enlevé, ce même Jésus, viendra comme cela, de la même manière dont vous l'avez vu s'en aller vers le ciel. »

12. 

Alors, du mont des Oliviers, ils s'en retournèrent à Jérusalem ; la distance n'est pas grande : celle d'un chemin de sabbat.

Après le repas, Jésus les emmena jusque Béthanie. Le groupe de cent-vingt personnes, conduit par Jésus, accompagné de sa très sainte Mère, de ses disciples, traverse la vallée de Josaphat, passe le torrent de Cédron, et se dirige sur la pente du mont des Oliviers. Ce torrent, dont le Messie dans ses humiliations avait bu l'eau bourbeuse, est devenu aujourd'hui le chemin de la gloire pour ce même Messie. On laisse sur la gauche le jardin qui fut témoin de la plus terrible des agonies, cette grotte où le calice de toutes les expiations du monde fut présenté à Jésus et accepté par lui. Après avoir franchi un espace que saint Luc mesure d'après celui qu'il était permis aux Juifs de parcourir le jour du Sabbat, on arrive sur le territoire de Béthanie, cet heureux village où Jésus, dans les jours de sa vie mortelle, recherchait l'hospitalité de Lazare et de ses sœurs.

Selon une tradition qui remonte aux premiers siècles du christianisme (Constit. apost. lib. V, cap. XIX. 3), il était l'heure de midi, (l'heure à laquelle Jésus avait été élevé sur la croix), et alors, jetant sur l'assistance un regard de tendresse qui dut s'arrêter avec une complaisance filiale sur Marie, il éleva les mains et les bénit tous. A ce moment ses pieds se détachèrent de la terre, et il s'élevait au ciel (Luc. XXIV, 51). Les assistants le suivaient du regard ; mais bientôt il entra dans une nuée qui le déroba à leurs yeux (Actes 1,9).

« La terre avait perdu son Emmanuel. Quarante siècles l'avaient attendu, et il s'était rendu enfin aux soupirs des Patriarches et aux vœux enflammés des Prophètes. Nous l'adorâmes, captif de notre amour, dans les chastes flancs de la Vierge bénie. Bientôt l'heureuse mère nous le présenta sous l'humble toit d'une étable à Bethléhem. Nous le suivîmes en la terre d'Egypte, nous l'accompagnâmes au retour, et nous vînmes nous fixer avec lui à Nazareth. Lorsqu'il partit pour exercer sa mission de trois ans dans sa patrie terrestre, nous nous attachâmes à ses pas, ravis des charmes de sa personne, écoutant ses discours et ses paraboles, assistant à ses prodiges. La malice de ses ennemis étant montée à son comble, et l'heure venue où il devait mettre le sceau à cet amour qui l'avait attiré du ciel en terre par la mort sanglante et ignominieuse de la croix, nous recueillîmes son dernier soupir et nous fûmes inondés de son sang divin. Le troisième jour, il s'échappait de son sépulcre vivant et victorieux, et nous étions là encore pour applaudir à son triomphe sur la mort, par lequel il nous assurait la gloire d'une résurrection semblable à la sienne. Durant les jours qu'il a daigné habiter encore cette terre, notre foi ne l'a pas quitté ; nous eussions voulu le conserver toujours ; et voici qu'à cette heure même il échappe à nos regards, et notre amour n'a pu le retenir ! Plus heureuses que nous, les âmes des justes qu'il avait délivrées des limbes l'ont suivi dans son vol rapide, et elles jouissent pour l'éternité des délices de sa présence » (Dom Guéranger, l’Année liturgique, l’Ascension).

minuit - midi

« Suivons-nous-mêmes aussi (Jésus) ; mais avant de fixer nos regards sur le radieux Midi qui éclaire son triomphe, revenons un moment par la pensée à son point de départ. C'est à Minuit, au sein des ténèbres, qu'il éclata tout à coup dans l’étable de Bethléem. Cette heure nocturne et silencieuse convenait au début de sa mission. Son œuvre tout entière était devant lui, et trente-trois années devaient être employées à l'accomplir. Cette mission se déroula année par année, jour par jour, et elle allait touchant à sa fin, lorsque les hommes, dans leur malice, se saisirent de lui et l'attachèrent à une croix. On était au milieu du jour, lorsqu'il parut élevé dans les airs ; mais son Père ne voulut pas que le soleil éclairât ce qui était une humiliation et non un triomphe. D'épaisses ténèbres couvrirent la terre entière ; cette journée fut sans midi. Quand le soleil reparut, il était déjà l'heure de None. Trois jours après, il sortait du tombeau aux premiers rayons de l'aurore ».

« Aujourd'hui, à ce moment même, son œuvre est consommée. Jésus a payé de son sang la rançon de nos péchés, il a vaincu la mort en ressuscitant glorieux ; n'a-t-il pas le droit de choisir pour son départ l'heure où le soleil, son image, verse tous ses feux et inonde de lumière cette terre que son Rédempteur va échanger pour le ciel ? Salut donc, heure de midi deux fois sacrée, puisque tu nous redis chaque jour et la miséricorde et la victoire de notre Emmanuel ! Gloire à toi pour la double auréole que tu portes : le salut de l'homme par la croix, et rentrée de l'homme au Royaume des Cieux ! » (D’après Dom Guéranger, op. cit.).

Hymne de l'Office du soir l'Eglise grecque qui, cherche à rendre les magnificences du mystère.

Lorsque tu fus arrivé, ô Christ, sur le mont des Oliviers, afin d'accomplir la volonté du Père, les Anges célestes furent dans l'étonnement, et les esprits infernaux frémirent. Les disciples éprouvaient un sentiment de bonheur mêlé de crainte, tandis que tu leur parlais. En face, à l'Orient, un nuage apparaissait semblable à un trône préparé ; le ciel dont les portes étaient ouvertes se montrait dans toute sa beauté ; et la terre allait apprendre comment Adam, après sa chute, pourra remonter encore. Mais tout à coup tes pieds s'élèvent dans les airs, comme si une main les soutenait, ô Christ ! ta bouche répète des bénédictions aussi longtemps que ses accents se font entendre; le nuage te reçoit, et bientôt le ciel lui-même. Telle est l'œuvre sublime que tu as opérée, Seigneur, pour accomplir le salut de nos âmes.

La nature d'Adam qui était tombée jusque dans les profondeurs de la terre, cette nature que tu as renouvelée, ô Dieu, tu l'élèves aujourd'hui avec toi au-dessus des Principautés et des Puissances. Dans ton amour pour elle, tu l'établis là même où tu résides; dans ta compassion, tu te l'étais unie, tu avais souffert en elle, toi qui es impassible : et à cause de ses souffrances que tu as partagées, tu l'associes aujourd'hui à ta gloire. Les esprits célestes se sont écriés : « Quel est cet homme éclatant de beauté, et qui n'est pas seulement un homme, mais un Dieu-homme, ayant les deux natures ? » Cependant, d'autres Anges au vol rapide et vêtus de longues tuniques, descendaient vers les disciples et leur disaient : « Hommes de Galilée, Jésus, homme-Dieu, qui vient de vous quitter, reviendra Dieu-homme, pour juger les vivants et les morts, et pour faire part à ceux qui croient en lui du pardon et de sa grande miséricorde. »

Lorsque tu fus enlevé dans la gloire aux regards de tes disciples, ô  Christ Dieu, un nuage reçut ton humanité. les portes du ciel s'élevèrent, le chœur des Anges tressaillit d'allégresse et les Vertus célestes criaient avec transport: « Princes, élevez vos portes, et le Roi de gloire entrera. »

Cependant, tes disciples dans la stupeur disaient : « Ne vous séparez pas de nous, ô bon Pasteur, mais envoyez-nous votre Esprit très saint, pour diriger et affermir nos âmes. »

Après avoir accompli dans ta bonté, Seigneur, le mystère qui avait été  caché aux siècles et aux générations, tu es venu sur le mont des Oliviers avec tes disciples, ayant avec toi celle qui t'a enfanté, ô créateur et auteur de toutes choses! Il était juste que celle qui, dans ta Passion, avait souffert plus que tout autre dans son cœur maternel, fût appelée à jouir aussi plus que tout autre du triomphe de ton humanité. Nous donc qui entrions en participation de sa joie dans ton Ascension, Seigneur, nous glorifions ta grande miséricorde envers nous.


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