Magazine Journal intime

Quitter le monde

Publié le 16 mai 2010 par Veronique_m
C'est ce que j'ai fait, le temps d'un court séjour au bout de la terre, à Tofino.
On entend vite parler de Tofino quand on arrive en Colombie-Britannique, mais il peut s'écouler beaucoup de temps avant qu'on y mette les pieds. J'ai des amis qui vivent ici depuis plusieurs années et n'y sont jamais allés. Pour ma part, j'en ai découvert les charmes le temps d'un trop court week-end il y a 5 ans, et depuis, c'était toujours sur ma liste d'endroits à revisiter, mais l'occasion ne s'est jamais présentée.
C'est que c'est loin, Tofino. Il faut aller prendre un ferry qui vogue jusqu'à Nanaimo sur l'île de Vancouver, en 1h40. Ensuite la longue route pour traverser l'île et atteindre sa côte Ouest. Et là, l'océan. Partout. Tofino, petit village où les surfeurs s'en donnent à coeur joie, où on peut aller voir les baleines, se baigner dans des sources chaudes, ou bien tout simplement marcher des heures durant sur des plages qui n'en finissent plus, seul au monde ou presque.
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J'ai fait dans le minimaliste pour ce voyage, parce que les vraies vacances arrivent bientôt et qu'il était surtout question de me détendre, pas de me la jouer grand luxe. Donc, voyage en bus et dodo à l'auberge de jeunesse!
Départ au Pacific Central près de Science World, aux aurores le lundi matin. En attendant le bus, je tape la causette avec un jeune qui vient d'un tout petit village de Terre-Neuve et s'en va travailler à Campbell River pour l'été, de l'autre côté du pays. Il dit bonjour à tout le monde et laisse monter les mamies avant lui dans le bus, trop sympa.
Et la longue route commence, mais j'ai tout mon temps... Le voyage est bien tranquille, jusqu'à ce qu'une mamie, une autre, monte dans le bus à Nanaimo. Certains font la grimace quand ils voient monter des familles avec enfants en bas âge dans les bus ou avions, moi j'avoue, ce sont les mamies qui me font peur. Elles ont tellement besoin de socialiser, c'en est effrayant. Celle-ci a été pire que tout. Une anglaise qui vit à Toronto depuis des années, a tout vu tout fait, et a enseigné toute sa vie. Et c'est pas maintenant qu'elle va s'arrêter d'expliquer à qui veut (ou ne veut pas) l'entendre comment le monde tourne, non mais... Elle jette son dévolu sur un type pas loin de moi, et c'est parti, jusqu'à la fin du voyage, elle ne se taira que le temps de prendre une gorgée d'eau dans sa vieille bouteille en plastique.
Mon iPod me sauve, je m'isole dans la musique, et ne peux quand même m'empêcher de rire quand je la vois prendre des photos (avec flash) du paysage, enfin, surtout de l'intérieur du bus. Des millions de photos pourries sont prises chaque jour, elle a fait sa contribution, merci.
Je ris moins par contre quand je l'entends dire en arrivant qu'elle aussi va passer quelques jours dans l'auberge de jeunesse. Il ne me reste qu'à prier de ne pas me retrouver dans le même dortoir qu'elle, sinon, il risque d'y avoir un meurtre... Il est dit que j'aurai de la chance (si on veut), je me retrouve à la place avec 3 mecs. Deux surfeurs sympas et respectueux, le troisième un idiot de première, petit français fils à papa qui "fait" l'Amérique du Nord, en pantalon blanc s'il vous plaît. Passons...
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Le temps de poser mes affaires, je ressors aussitôt et part me promener dans les rues, peu nombreuses, de Tofino. Il fait beau, les surfeurs sont de sortie, les gens s'interpellent d'une voiture à l'autre et partent dans de grands éclats de rire, y'a pas à dire, ça sent les vacances... Je file me chercher un moyen de locomotion un peu plus rapide que mes seuls pieds, chez Eco-everything qui loue des vélos, entre autres choses. Ma première promenade ne tardera pas, je m'en vais illico sur Chesterman Beach à quelques kilomètres de là, sur les conseils de la loueuse de vélos. Je ne le regretterai pas, c'est tout simplement magnifique.
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Je suis tellement enthousiaste que je décide de garder mon vélo pour plus longtemps. Je me verrais bien faire un long voyage comme ça...
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Et là, sur la plage, je n'arrête pas de me répéter que j'avais raison, qu'il fallait que je vienne là. La plage, immense, vide, sauvage mais accueillante, est là pour moi et m'apaise instantanément. Je marche, souris, respire, oublie le monde et sa vanité...

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