Magazine Journal intime

Envole-moi...

Publié le 27 mai 2010 par Tazounette

paix intérieure

Hier, pour la première fois depuis deux ans et demi nous avons reconnu que peut-être le travail était fini.

Elle m’a demandé comment je vivais les séparations « en général ».

Ni bien, ni mal. Avec nostalgie. J’ai du mal à quitter. A me dire « plus jamais ». A dire au-revoir.

Et puis en songeant à tout le bienfait de ce travail, l’émotion m’a gagnée. Et j’ai laissé aller mes larmes…

Pourquoi ?

Parce ce travail m’a permis la plus belle des rencontres. La mienne.

J’ai trouvé ce cheminement incroyable. J’ai aimé dérouler les pelotes emmêlées, tirer les fils et dénouer les nœuds.

J’ai aimé comprendre d’où je venais, comprendre les pourquoi qui m’avaient mené jusque là. Comprendre que ce n’était pas une fatalité, qu’il y avait des raisons à cela. Bien des raisons.

J’ai aimé pardonné à tous. Oter et éloigner de moi toute cette colère que je remuais depuis tant et tant d’années, sans comprendre ni ses tenants, ni ses aboutissants.

J’ai aimé aller au cœur de mes tourments de petite fille ou de femme et comprendre que j’étais la seconde comme j’ai été la première. Avec maladresse, comme je pouvais « parce que… ». J’ai aimé remonter le fil pour soigner la petite fille et apaiser la femme du même coup, comme un tour de magie où l’objet disparaît pour mieux réapparaître ailleurs, sans savoir si c’est le même ou un autre…

J’ai pleuré parce que c’est ma façon à moi de quitter. Vivre la séparation, vivre la fin intensément en me remémorant tout le bon de ce choix-là, sans être ni pressée de l’issue, ni vouloir continuer quelque chose qui n’aurait plus la profonde utilité d’antan.

Je sais que je n’en ai plus besoin. Que mes pelotes sont dénouées, rangées. Je sais aussi que plus rien ne pourra me faire entrer à nouveau dans les brouillards d’autrefois. J’ai mon socle désormais bien solide. Plus personne ne pourra me mettre à mal. J’ai appris l’indulgence envers moi-même. J’ai trouvé l’estime en cours de route et la confiance en corollaire. Je sais désormais que je peux regarder tout le monde bien en face, en gardant les épaules droites sans cette peur qui autrefois me paralysait. Je n’ai plus besoin de me faire toute petite.

J’existe. Je suis.

Bien dans mes bottes. Bien dans ma vie. Bien dans mon corps (même si j’apprends à faire avec tous les jours, cette indulgence-là étant bien plus compliquée que l’autre).

Je n’ai plus peur de demain. Mon demain à moi sera rayonnant et pas seulement parce que j’ai un homme merveilleux à mes côtés et des filles incroyables. Simplement parce que je sais que ma route est au creux de mes mains, de mon cœur et de ma tête.

Je sais que je peux tout entreprendre. Il y a tant de routes possibles pour moi, désormais. Même si je n’en ai qu’une en vue (celle du cœur), je sais qu’au niveau professionnel par exemple, si je ne fais pas une chose, j’en ferai une autre, ou une autre et je n’ai pas peur de ce que je choisirai. J’ai confiance en moi.

Et connaître cette multitude. Attendre de trouver LE projet. Chercher, changer d’avis, réfléchir, peser, recommencer. C’est grisant.

Je suis née ici. Dans son studio aménagé coquettement. A raison d’une séance par semaine.

Petit à petit je me suis dépliée, défroissée. J’ai cessé de m’excuser, de vouloir passer inaperçue, de m’effacer.

Je suis née grâce à elle. Petit oisillon trop fragile. Et puis, petit à petit, à force de déplier, d’apaiser les tourments d’autrefois, de comprendre les liens entre proche passé et lointain souvenirs, l’oiseau a pris confiance.

J’ai le cœur lourd de la quitter. De savoir que mes semaines ne seront plus rythmées par ces épanchements, ces recherches avides, ces événements à creuser, à remettre à l’endroit.

J’ai appris à voler. Je vais pouvoir le faire sereinement de mes propres ailes. Sans plus craindre ni les vents contraires, ni les tempêtes. J’ai tout en main pour croire en moi.

Je sais que c’est le moment. Que je n’ai plus besoin d’elle, désormais. Encore quelques séances une fois par mois, toutefois, pour ne rien brusquer.

Et dans une semaine, le divorce !

Dans 2 ou 3 semaines, la signature pour l’appartement. Notre prochain nid à tous les 4 !

Dans 3 semaines j’aurais 35 ans.

Le plus bel âge. La vie commence pour moi. Elle n’a jamais été aussi belle.

Et jamais au grand jamais, je n’ai autant eu envie de m’y frotter qu’aujourd’hui. De plonger en son cœur, d’y boire la tasse, d’en ressortir, d’en rire.

VIVRE.

AIMER.

SCRAPPER (quand même !!!)

Et rien d’autre !

… Si ! Un peu de soleil pour la Belgique, s’il vous plaît !

Edit : Promis après j'arrête de vous saoûler avec ma zen attitude !!! 


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