Magazine Journal intime

Hordelou (Guetteur > bribes)

Publié le 31 mai 2010 par Thywanek
C’est une poudre fine. Une fumée levée d’une eau de terre blonde. Un souffle de chaleur qui agrège un sable de cendre filtré des mausolées où sommeillent des princes. Cela dort. Et tu regardes. A l’ombre caressée des grands arbres remplis de clins d’yeux miroitants. C’est un méandre d’un cours invisible à l'écart des fournaises dont les rumeurs lointaines lui sont demeurées étrangères.
Ce n'est plus un tableau, ni de toi, ni de rien, ni de lui, de cela, qu'un souffle sous la toile fait respirer d'une insensible vie comme la trace infiniment muette, infiniment éloignée, perdue et qui perdure pourtant, infiniment tendue, pseudopode fébrile vers les grandes vallée désolées, la trace inconsolable d'innocente puissance réduite en solitude.
Guerrier sans lame et sans larme. Cherchant dans un repos qu'il travestit de marbre les sérénités folles d'ancêtres impalpables. Dissimulant sous sa paupière à peine tremblante les songes dérobés aux orfèvres auteurs. Un bras plié en aile nue, empêchée, reposoir de sa tête enclose de silence.
Des voix au delà des flots qui tonnent, vocifèrent, se moquent. Des voix. Celles qui ont dévoré déjà son devenu. Gavé de plomb ton désir. Emmagasiné des petits chants entêtés par dessous tes croissances advenues dans des invitations à céder. Celles qui t'ont acheté les beaux habits du monde où l'on se meut en pardessus.
Les corruptions des réponses précipitées. Les vilains entendements. Les sagesses notariales. Les maîtres de banques aux morgues souveraines qui ont partout commis le rapt des promis contre de sales gloires. Les renonciateurs qui versent dans les yeux des étoiles de suie. Les sacrificateurs qui cuisinent les coeurs pour les soumettre aux lois de totems vampires.
Tu vois. L'île dérive. Arrachées dans la fureur de fractions de siècles introuvables aux landes qui se poursuivent en tumultes d'empires. S'attachent et se défont en désastres avides. S'assemblent et se lassent en quête de néant. Se mêlent et s'assassinent pour des dévotions de glace.
Et tu t'inclines encore, aube après aube, préparé chaque nuit, chaque matin de moins sous ta peau qui gribouille, dans l'indécente foi que l'enfance t'a léguer, que tu nommes parfois avec étranglement, reliquat de ton heure où tout a pris sa forme où tout s'est déformé.
Tu guettes. Les passages des radeaux, mastabas aux codes érodés, que les courbes du cosmos font paraître par saisons devant toi. Tu tritures tes détresses avec quelquefois, dans certains laps d'ennui plus vacillant de torpeur que d'autres, ce soin maniaque où tu déplaces, où tu replaces, sur un autel imaginaire, un petit peuple d'objets inutiles, aux origines effilochées, que tu ne sais plus comment garder, pourquoi jeter.
C'était un parfum. Et il te rit de là-bas, sur un visage serti dans le givre précieux d'un matin de janvier, à la vitre contre laquelle l'haleine s'affole. Tout avait les apparences des choses simples et ordinaires. Tout commandait seulement d'être là. Le temps à venir n'était que passerelles dans la brume vers des lieux décalqués et leurs cocons gentiment grimés en communs accessibles.
Un poisson agonisant, étripé dans une nuée clandestine, pour y traquer le froid dont toute vie s'effraie. Ou s'accommode. Ou s'enfuit. Ou se délivre. Ou s'absout à l'aide des règles d'un jeu d'images arlequines. Tu lisais jusqu'aux odeurs de la putréfaction. Ton sommeil plongeant reculait dans les fosses marines. Ta peur curieuse frémissait d'horreur.
Une saison de lave écrasait les chemins. Tu allais comme vont les aveugles pensées. Fluettes et penchées pour qu'on ne les voit pas lorsqu'il se croisait ici et là de joyeux prisonniers de l'extérieur béat. Quoiqu'il en soit tu existais si peu. Pourquoi tout déranger sur les pas sans empreintes d'une pente ordinaire.
Les statues de demain n'ont figures de rien. On a cherché à voir et on a pas fait plus que propager un mode conjuratoire pour mimer l'insondable et le collectionner.
A cela seul survit l'invocation des oeuvres fluides et encore innommables. Dont tout est espéré dans l'anse sans matière qui se tient en repos suspendu dans un galop saisi sur un gouffre grouillant.
Poussière de porcelaine. Vapeur des landes fécondes. Paroles étirées le long de durées légendaires.
Là, le réceptacle. Une paume bagage emplie d'un grain d'ambre dans la résine desquels des filaments corpuscules sont figés depuis le début du temps.
En liras-tu un jour le chiffre épanoui dans ta bouche chantante. Sentiras-tu leurs entrelacs se dérouler et danser dans ta chair.
Sentir de cet état qu'on dit être folie, où tu te presses à être une fontaine pauvre, une pâture de caillasse, un repas de bois mort, un lit de sang séché, déguisant sous l'aride l'âge délirant d'une liqueur en fusion qui deviendra éther ou retournera au fossile pour autant que le ciel n'a rives ni regard, outre quelques étapes dont les bords spéculés sont des jouets fascinants qui jamais ne suffisent.

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