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Pour honorer saint Ferdinand III de Castille (2)

Publié le 01 juin 2010 par Hermas

Pour honorer saint Ferdinand III de Castille (2) Plutôt que d’être à la fois un roi et un saint, Ferdinand III fut un saint roi, c'est-à-dire un séculier, un homme de son siècle, qui a atteint la sainteté dans l’exercice de sa charge.

Ce fut un homme de mortification, un pénitent, à l’instar de tous les saints, mais le meilleur témoignage de sa sainteté, en dehors de tout projet panégyrique, c’est la critique historique la plus froide, les documents, les chroniques, les faits contenus dans les actes juridiques, qui attestent d’une vie toute entière consacrée au service de son peuple pour l’amour de Dieu, avec un tel soin, une telle constance et un tel sacrifice que l’on en est stupéfié. Saint Ferdinand, pour cette raison, conquiert le cœur de tous les historiens, de ses contemporains immédiats aux nôtres. Physiquement, il est mort à la suite des longs labeurs qu’il a dû s’imposer pour mener, sur tous les fronts de son royaume, une tâche qui, à la considérer dans son ensemble, paraît impossible. Peut-être est-ce là une des formes du martyre les plus agréables à Dieu.

Nous voyons ainsi atteindre la sainteté un homme qui fut marié deux fois, eut treize enfants, fut un conquérant, un gouvernant, un homme de justice, un sportif, un homme de cour, un troubadour, un musicien. Plus encore, par les mystérieuses voies de la providence divine, nous honorons en lui, sur les autels, un homme qui était le fils illégitime d’un mariage royal incestueux, annulé par le grand pape Innocent III, celui d’Alphonse IX de León avec sa nièce Bérengère, fille d’Alphonse VIII, héros de la bataille de Las Navas (1).

Pour honorer saint Ferdinand III de Castille (2)
Ferdinand III eut sept fils et une fille de son premier mariage avec Béatrice de Souabe, la princesse allemande que les chroniqueurs décrivent comme « très bonne, belle, savante et pudique » (optima, pulchra, sapiens et pudica), petite-fille du grand empereur croisé Frédéric Barberousse, puis, sans difficulté politique de succession familiale, il épousa la française Jeanne de Ponthieu, dont il eut encore cinq enfants. Au milieu d’une société courtisane très relâchée, sa mère Bérengère lui conseilla de se marier sans attendre, à l’âge de vingt ans, et plus tard elle lui conseilla de se remarier. Le choix de cette seconde épouse revint à Blanche de Castille, mère de saint Louis.

Ce serait pure conjecture que de se demander s’il aurait embrassé l’état ecclésiastique à défaut d’être roi (étant rappelé que les Cortes de León lui avaient déjà prêté serment alors qu’il n’avait que dix ans, peu après la séparation de ses parents). La vocation vient de Dieu et Il l’a voulu ce qu’il fut. Il l’a voulu saint roi. Saint Ferdinand est un très grand exemple, l’un des plus exemplaires de l’histoire, d’une sainteté séculière.

(à suivre)
Traduction hermas.info © _______________
(1) La bataille de Las Navas de Tolosa, qui eut le 16 juillet 1212, est l'une des plus prestigieuses victoires des armées chrétiennes lors de la Reconquista. Note du traducteur.

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