Magazine Journal intime

Le choco en dernier.

Publié le 01 juin 2010 par M.
Les gens sont si froids, on se croirait dans un congélateur. Mon oreiller baigne dans le silence et moi, je ne sais pas trop. J'ai des amis tellement talentueux, tellement spirituels, tellement sûrs d'eux, moi je renverse les bouteilles d'encre. De toute façon ça ne ressemble plus à rien. Quel jour on est ? Ah, ça alors, ça fait 140 messages contre 224 jours où j'avais mieux à faire. Dingue. Pas de bataille, pas de coin chaleureux. Un congélateur j'te jure, j'ai les doigts gonflés. Les engelures. J'arrête les films avant le moment où le héros rentre et tout le monde est content. Je ne peux pas être un vrai héros, j'ai pas de maison faite pour avoir envie de rentrer. Snob guindée dans mon crâne, j'écoute des requiem crépitants au lieu des voix qui voudraient bien que je passe boire un coup. Ça ne m'amuse plus d'être ce personnage là : moi même imperturbable. Non, ça ne me fait plus rire, c'est has-been mec. Je suis ébranlée, mais sans public. Sauf le conseil des guerre des bestioles réunies en cercle sur le dessus de lit. J'attends les jours de permission sans réellement moufter, ça ne changerait rien tu vois ; gueuler ou pas, chialer ou pas, être triste ou joyeux, ça n'a pas d'influence sur les fondations indémodables de la réalité - alors j'attends mon tour. J'attends qu'il fasse beau. J'attends de pouvoir dire quelque chose. Le compositeur qui grêle a le nom de mon ancien lycée. Ou bien l'inverse, enfin tu vois ce que je veux dire : des fois, je me réveille le matin et je suis vieux dans ma tête. Puis j'essaie de me rendormir, mais c'est pas évident. Dans les années 90, j'ai attendu de grandir pour qu'un genre de miracle m'offre une chair toute nouvelle, j'ai du me tromper d'heure ; au final, je n'aurais jamais changé. Bonjour, excusez moi, j'ai les dents de travers ! Et sinon tu veux mon poing dans ta gueule, hein. Ce n'est pas mon brave, que je prends tout ça à la légère, c'est juste que j'en suis bien consciente : ça ne me tuera pas. On ne meurt pas à vingt ans de jouer à l'adulte, on convulse seulement. Un peu. Sous le rebord des fenêtres. Comment j'ai dit ça déjà ? Nous sommes sauvages et nous voulons aimer. Comme personne n'aime. Et pour nous il n'y aura ni enfer, ni paradis, disait le voyou sous sa capuche, avant de se la fermer pour des siècles. C'est bien ce non-lieu là que je gratte sous mes ongles. Et j'y pense moi aussi en regardant la nuit qui grogne, un café trop clair dans les mains et la tête penchée vers la droite. Je pense tout le temps, je ne sais pas m'arrêter vraiment, c'est rien que la bande d'arrêt d'urgence, sans urgence : on se croirait dans un congélateur. Et partout mes petits gosses imaginaires se la racontent en bombant le torse. Veux-tu être mon micro-ondes ? qu'ils bafouillent. Et ils y croient dur comme de la ferraille qui ne rouille pas, même en hiver.

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