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Trésors du Cap Corse

Publié le 03 juin 2010 par Araucaria
Petit clin d'oeil à un de mes amis lecteurs, natif des hauteurs d'Erbalunga, il se reconnaîtra...
Sur la côte - Côte de  Bastia © Dominique SIMON - Photo l'Internaute - Cap Corse -
La grande promenade bastiaise est le tour du Cap corse qui est comme une grosse tête de tortue s'avançant hors de l'île. Ce coin alpestre est ciselé par la mer et par les hommes. Les Capicorsini sont gens laborieux, sérieux, audacieux. Bon nombre d'entre eux sont partis sans rien et sont revenus millionnaires. Ils vont surtout dans l'Amérique du Sud. Leur activité est infatigable. D'un roc ils font un jardin. Ils sont nés parmi les rochers, devant la mer. Le granit leur a donné le goût des filons précieux, la mer le désir de l'aventure.
Pietranera, dont les maisons sont étagées sur une pente de vignes et de jardins; Erbalunga et sa vieille tour, le couvent de Santa Catalina, qui date du XIVe siècle, entre les marines fleuries de Sisco et de Pietracorbara, cette dernière au pied du mont Alticcione; la tour di Losse, grise et branlante, à l'ombre du Calancone; Santa Severa; la sereine marine de Meria, si poétique, et Maccinaggio, toujours le long d'une mer qui semble inquiète. Puis, la route tourne à gauche, s'engage dans les terres jusqu'au col de Serra, le col des vieux moulins, d'où l'on voit, tout au fond, le beau paysage de Saint-Florent, au bord de son golfe. Et l'on descend vers Pino, entre la montagne de Minervio et la mer, vers les marines de Giottani, de Marinca, la pointe de Canelle, enfin Nonza. Ce village, que domine une antique tour carrée, se trouve au haut d'une falaise bistre à pic. Des maisons très vieilles se penchent sur la mer. Cependant, près de ces fantômes de pierres, prospèrent des jardins charmants et des cédratiers. On m'a raconté la légende de Nonza qui ne pouvait manquer d'en avoir une avec une telle figure.
Au temps où les Romains régnaient dans l'Ile de Corse, ils y persécutaient les Chrétiens. Julia, de Nonza, était si belle que l'onde, où elle se mirait, frissonnait de volupté. On lui donnait toutes les vertus. Et elle était chrétienne. Jalousée, on la dénonça. Alors elle fut martyrisée, parce qu'elle ne voulut pas retourner au paganisme. Elle fut atrocement mutilée. On lui trancha les deux seins que l'on jeta parmi les rochers. Aussitôt il en jaillit deux sources jumelles qui coulent encore abondamment. La tradition veut qu'elles soient miraculeuses.
On retourne à Bastia, par Saint Florent, si paisible et si frais. Non loin, on peut voir des ruines, celles de l'antique Nebbio que saccagèrent les Sarrazins. Mais l'église byzantine de Santa Maria di l'Assunta est restée.
A Oletta, il y a un couvent de Franciscains et le dolmen du Gualdoso. C'est une bourgade très pittoresque. Enfin le col de Teghime et sa descente vers Bastia toute en lacets. (*)
Lorenzi de Bradi - La Corse Inconnue - Payot -
(*) De nos jours, il est bien plus courant de rentrer sur Bastia en  empruntant la départementale n° 81 qui passe par Patrimonio et Barbaggio, au milieu des vignobles et qui rejoint le col de Teghime. A Patrimonio on découvre une superbe église de pierres, récemment restaurée, on peut  aussi y voir un menhir. C'est un enchantement de circuler sur cette route en fin d'après-midi, on y a alors une vue plongeante sur la plaine plantée de vignes, et l'on y assiste à un superbe coucher de soleil au dessus des Agriates en delà du golfe de Saint-Florent.
Depuis Teghime où il y a un monument aux morts en hommage aux goumiers, on peut découvrir les deux mers...

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