Magazine Journal intime

Born To Be Wild

Publié le 04 juin 2010 par Sebika

HOT STUFFS

Born To Be Wild

Adieu Dennis...

Il y a les jours avec… et les jours sans.
Cette semaine était plutôt avec… Deux soirées sympas pour fêter le départ d’un ami… Soirées où l’on se dit : « Mince, si j’avais su, on l’aurait fait plus souvent »… Toujours trop tard.

Ajourd’hui – presqu’hier – fut un jour sans. Un de ces jours qui vous rappellent à vos imperfections. Qui font remonter les vieux démons.
Réveil – pas trop tôt, après une petite nuit. Un de ces réveils difficiles où l’on se sent aussi fatigué que la veille au coucher. Un de ces jours où le cerveau ne répond qu’à moitié, où les jambes sont cotonneuses mais où l’on sait qu’il vaut mieux ne penser à rien et faire machinalement ce qu’on a à faire.

A mon arrivée à l’IUFM, je croise une jeune femme en pleurs. Probablement une rescapée d’une colle de Lettres modernes… au sort douloureux. Je compatis et avance d’un pas rapide… pour essayer de rattraper le temps perdu.
Dans la salle de colles il n’y a pas grand monde… mais les collègues de lettres sont quelque peu bruyantes : et vas-y que je papote, et vas-y que  je claque la porte, que j’entre et que je sors… vas-y que je tousse *tousse* *tousse* (oui, là je suis mauvaise, mais c’est tout de même dérangeant pour qui souhaite se concentrer et qui tâche de faire fonctionner un cerveau  vide.)
Préparation lente… plan difficile à venir… contenus foireux.

Colle qui se déroule comme cela devait : exposé trop court et gros démon qui revient à la surface. Je suis une coquille vide. Devant moi un jury de trois personnes (que je sais bienveillantes)… des questions qui arrivent, auxquelles je n’ai rien à répondre. Je ne comprends pas ce qu’on me demande… Je ne sais pas exprimer ce que je voudrais dire, je ne me rappelle de rien. RIEN. Le vide. Comme à chaque fois que je dois formuler des argumentations construites à l’oral. Que ce soit devant un jury ou pour débattre avec autrui.
Alors ça oui, par écrit pour moi, tout a toujours été plus simple. L’oralité est  ma grande faille. Ma vallée de la mort. Ma mort cérébrale. Le moment où je me sens comme la pire des dernières abruties sur Terre… ce moment que je connais si bien. Mon moment.
Alors sinon, oui… je sais très bien argumenter à l’oral lorsqu’il s’agit de plaisanter. Ca, pas de soucis, ça n’entraîne pas de jugement de valeur. Pour toutes les autres questions, je sais juste me taire, voire me défiler. Je ne sais pas… je ne sais plus. Le grand vide intersidéral. Un problème de taille qui m’a toujours posé problème et qui vient contrecarrer mes plans d’avenir.
Yeux brouillés. Tentative de rester digne… J’encaisse, j’encaisse… et les larmes ont ma peau une fois de plus. De trop.
Humiliation devant toute ma promo.
Honte.
Vide.

Sortie de l’IUFM en pleurs. Je croise de futurs enseignants… qui vont peut-être passer une colle ? Et la boucle est bouclée. Pensée pour la jeune femme du début d’après-midi.
Envie de communiquer avec des proches. Plus de batterie, portable éteint.

Métro. Je m’installe pour un long trajet. Yeux bouffis. Jeune homme parfait en face de moi. Charmant, teint légèrement hâlé comme il faut, avant-bras magnifiques aux douces et parfaites veines saillantes…
Larmiches aux coins des yeux. Yeux bouffis. Je me sens grosse, moche et tellement vide.
Jeune homme qui ne me remarque pas – merci jeune homme, j’ai évité une humiliation supplémentaire…

Je n’existe pas.

Retour chez moi. Chaleur. Déjeuner à 15h45.
Pleurs.
Réseaux sociaux. Quelques petits riens réconfortants…
Jeux à la con.
Tentative d’oubli. (Mais t’es pas dupe, hein, ma fille… tu sais bien que tu devrais bosser. Mais ce qui merde, c’est TOI. Toi. Et même pas tes connaissances/compétences.)

00h23. Je poste ce billet absurde et larmoyant.
Je comble le vide d’absurdités, en écoutant l’OST d’Easy Rider.

Demain sera un autre jour.
Demain, cet autre hier.


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