Magazine Humeur

Marie dans l'Evangile de saint Jean (1)

Publié le 10 juin 2010 par Hermas

« Et le Verbe s’est fait chair »

Jean l’évangéliste est différent des trois autres. Son Evangile est écrit alors qu’il était déjà à un âge avancé, vers la fin du I° siècle, et alors que l’Eglise dite « primitive » était en plein essor malgré les persécutions. Pierre et Paul étaient morts martyrs, les autres Apôtres s’étaient dispersés dans le monde pour annoncer la Bonne Nouvelle aux Nations et avaient eux aussi donné le témoignage de leur sang pour le Seigneur. Mais l’Evangile de Jean garde la fraîcheur d’un témoignage datant d’hier, avec des détails d’une grande précision. De plus, chose précieuse, il nous fait part de ses réflexions, lui qui a été gratifié des visions qu’il a rapportées dans l’Apocalypse, et de la présence de la Sainte Vierge chez lui. Il voit avec des « yeux d’aigle », ce que les autres n’ont pas pu voir : dans un miracle, le signe d’une réalité bien plus grande qui reste cachée et incompréhensible pour le moment ; dans une parole de Jésus, la signification que Jésus lui-même y mettait, à propos du Temple notamment.
Il raconte sept « miracles » ou signes comme il les appelle. Son Evangile commence par les sept premiers jours du ministère public de Jésus, et se termine par les sept derniers jours du ministère de Jésus. Il nous fait part du premier « signe », à Cana de Galilée, dont les autres évangélistes ne parlent pas, et aussi du Lavement des pieds. Mais il ne raconte pas l’Institution de l’Eucharistie. A quoi bon, la communauté chrétienne participait régulièrement à la « fraction du pain ». En revanche, il  nous rapporte le Discours sur le Pain de Vie, qui est l’explication claire et concrète de ce que Jésus fera et dira lors de la Dernière Cène. Et aussi la pêche miraculeuse, après la Résurrection, avec sept disciples.
Jean ne mentionne pas le nom de Marie, mais il la présente deux fois, en utilisant ce titre « La Mère de Jésus » (Cana, Jean 2,1) : au début du ministère public de Jésus, lors des Noces de Cana, alors que « l’Heure n’est pas encore venue » ; et à la fin de la vie de Jésus : « Près de la Croix de Jésus se trouvaient sa Mère, la sœur de sa Mère… ». (Jean 19, 25) : l’Heure était en effet venue pour son Fils de passer de ce monde à son Père.
Jean mentionne une troisième fois la présence de « sa Mère » qui ne le quitte pas, aussitôt après les Noces de Cana : « il descendit à Capharnaüm, lui, ainsi que sa mère et ses frères et ses disciples, et ils n'y demeurèrent que peu de jours » (Jean 2, 12). Ce qui, montre bien que Marie sa Mère l’a accompagné dès le début, et l’a suivi jusqu’au bout.
Mais ces deux récits méritent que nous nous y arrêtions quelque peu, même si j’en ai déjà parlé précédemment (cf. Hermas mai 2009 Marie Mère de la Mission). On ne cessera jamais de creuser ces textes sans y trouver la nourriture pour nos âmes. En effet indique la Bible de Jérusalem (1956, page 1399, note g ): « Marie est présente au premier miracle qui révèle la gloire de Jésus, et de nouveau à la Croix. Par une intention manifeste, plusieurs traits se répondent dans les deux scènes ».

(à suivre)


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