Magazine Journal intime

Douleurs Et Courbatures. (Avec Une Petite Morale A La Fin.)

Publié le 09 décembre 2007 par Mélina Loupia
Bien. Pensais pas que ça arriverait si tôt. C'est vrai, mal partout, pliée en15 en décembre, alors que la carte de la propagation de l'épidémie n'a pas encore été diffusée et que les salles de classe ou les open spaces des grandes boites de publicité ou de communucation ne sont pas encore désertées, au profit des salles d'attentes, j'avoue que je suis très surprise d'avoir tous les symptômes. Depuis ce matin, je tente d'oublier que j'ai un dos. De sa naissace au dessus de mon bassin à sa tête en dessous de la mienne, suivant le sens du regard, il ne se résume qu'à une longue plainte. "Aïe". J'ai dû prononcer cette onomatopée plus de fois en 12 heures que depuis que je sais le dire. Pourtant, j'ai dormi comme un bébé. Couchée plus tôt que d'habitude, laissant Copilote travailler ses gammes sur Ténérife, je lui ai préféré Muriel Barbery, Renée et Paloma. La tête calée sur 3 oreillers, la lampe de Dan posée par terre, le papier, les mots et moi. La veille, dans la même position, j'achevais de trouver la vie de Brad-Pitt pas si insignifiante que ça. Trois jours auparavant, c'est Bénédicte qui m'a portée vers le sommeil. Ce matin, plutôt vers midi, j'ai bien senti, en dépliant mon corps comme une lettre d'amour lue et relue, que soit Copilote était venu se coucher finalement à mes côtés et n'avait pas osé me réveiller en me chavirant, soit la grippe faisait de moi sa première victime,soit enfin j'avais passé la nuit à labourer un champ de maïs à la main. Aucun des trois finalement, Copilote n'avait aimé que l'intérieur de ses paupières, je n'avais pas de fièvre et pas de boue sur mes chaussettes. D'autant plus que c'est pas le mois du labour, dit le calendrier qui serait plus à celui de la récolte des Nordman. Alors je me suis demandée, tout le reste de la journée maussade qui vient de se perdre dans la nuit, ce qui pouvait bien me mettre dans ce piteux état. Je me suis déplacée à la manière des mamies dont je me moquais de l'arc-boutant du corps quand j'étais enfant et que je les aidais à porter leur panier à roulettes après que l'épicier les avait chargés. Si quelqu'un me cherchait dans la maison, il n'avait qu'à tendre l'oreille. "Aïe putain mais bordel c'est pas possible d'avoir le dos en vrac." "J'ai envie d'éternuer, ne pas éternuer, se pincer le nez, boire...AtchaaaAAAAA... AÏE putaiiiiiiiiiiiin." "Pourquoi la pédale de la poubelle aujourd'hui, elle fonctionne pas? Jérémy? Tu veux bien m'ouvrir la poubelle que je me jette dedans?" J'ai appelé les doigts de Copilote à l'aide, tout comme l'aspirine et les gels décontractants, mais personne n'a su calmer le mal. Alors, de guerre lasse, je me suis allongée sur Ténérife, avec un bijou de papier glacé. 3 heures durant, j'ai parcouru l'anthologie de Genesis. 3 heures durant, j'ai adopté toutes les combinaisons que mes 2 bras et mes 2 jambes me permettaient pour rendre la lecture confortable. En chien de fusil. En lotus. Sur les coudes. Assise. Sur le dos. Sur le ventre. Quand c'était pas la nuque qui se rebiffait, c'était les mains qui s'engourdissaient ou les jambes qui cédaient. Dans toutes les positions, j'avais mal. Mais le mal, je l'avais dans les mains. Le mal, c'était les mots que je lisais. Le mal, c'était le papier que je carressais. Le mal, c'était la couverture que je tordais. Le mal, c'était le livre que je lisais. Le mal, c'était que je réalisais qu'en une semaine, je m'étais remise à lire. Depuis je ne sais plus combien de temps finalement, excepté Ron cet été que j'ai dévoré assise, en 2 après-midi, je n'avais plus le réflexe du papier. Depuis le même temps, seuls mes yeux et le clic de mes doigts sur la souris travaillaient pour moi. Un peu comme quand on décide, sur un mauvais pari, de se remettre au vélo après trop d'années d'oisiveté et qu'on se tape carrément le parcours de santé du canton d'une traite. Les sensations sont retrouvées, la joie, le plaisir, la redécouverte dopent l'esprit au point de ne pas entendre les souffrances du corps. Alors ce soir, je ne vais pas tenter de déceler ce qu'un hérisson a d'élégant, le temps que la tension du dos s'apaise D'autant plus que ce soir, j'ai pas le coeur à la fête littéraire. Ce soir, j'ai encore mal. Mais mal au coeur. Blessée.Eric, dont je lis le blog depuis maintenant je ne sais plus combien de temps, a répondu à un de mes commentaires. J'ai ouvert grand mes yeux, pour ne pas dire que c'est eux qui se sont ouverts grands tous seuls tant ce qu'il m'a dit m'a noyée de tristesse, de colère, d'incompréhension et de tout ce qui peut faire monter l'adrénaline jusqu'à ce que la tête m'en tourne. Sans doute ma réaction peut-elle paraître excessive, j'avoue qu'elle m'a moi-même surprise. Un peu comme  quand on est un enfant, qu'on apporte un bouquet de fleurs et qu'on se fait gronder pour avoir volé les fleurs dans un jardin privé. Mais j'étais loin de m'attendre à une telle réaction de sa part. Bien que je ne le connaisse qu'au travers de ce qu'il écrit et que nous ne jouons lui et moi absolument pas dans la même catégorie, j'aime toujours aller voir ce qu'il se passe chez lui. Et comme les réactions sont permises, je ne me prive pas. Dans l'ensemble, lorsqu'un de ses contenus m'interpelle, je l'écris. Dans le cas contraire, je me contente de lire et de me dire que ça ne me concerne pas, et ça va pas plus loin. Comme il le dit si justement, les blogs ne sont pas des espaces dédiés aux attaques ou règlements de compte. Voilà pourquoi lorsque j'ai lu sa réponse, j'ai tenté d'obtenir d'avantage d'informations par mail. Il ne s'agissait surtout pas de jeter de l'huile sur le feu pour faire plaisir aux autres, puisque la tendance serait actuellement à casser de la Zette. J'espère que cette fois, il comprendra le sens que j'ai voulu donner à ma réaction. Quoi qu'il en soit, je continuerai de le lire car la morale dans cette histoire c'est que même si le lire ce soir m'a fait mal au coeur, j'aime toujours autant son blog. Tout comme demain, je reprendrai le livre que je suis en train de lire, même si j'ai encore mal au dos. A l'heure H qu'il est, j'ai choisi d'en parler ici, sur mon blog.Il ne s'agit pas d'un règlement de compte, puisque le compte est réglé. Voilà pourquoi c'est dit ici, je ne souhaite pas plus en parler, et avec quiconque d'autre que lui eventuellement.Nous en avons parlé par mail, chacun  s'est expliqué à sa façon. Alors pour une fois, même s'ils sont ouverts, il se peut que je modère les commentaires s'il y en a. Je ne souhaite pas réveiller la polémique ou les serres aiguisées de quelques vautours qui ne cherchent rien d'autre ici que le mal à dire et colporter de leur sombre envol.

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