Magazine Humeur

J’ai vécu un drame (mais ça va mieux)

Publié le 10 juin 2010 par Elis

 mousse_Linus_GelberJe suis toujours en stage chez les rois du nucléaire. Toujours pas irradiée (mais j’ai toujours pensé qu’un des critères de sélection à l’embauche avait été mon absence de Thyroïde, ce qui fait de moi une potentielle non-victime d’accident de radioactivité… enfin j’me comprends).

La semaine dernière nous avons subit un non-événement : nous avons déménagé ! Perso j’avais un carton à faire c’était pas trop fatiguant. Le psychopathe n’avait pas le temps de terminer les siens, j’ai proposé avec toute la gentillesse et la mansuétude qui me caractérise d’empaqueter le contenu de son caisson, c’est à dire que j’ai tout foutu en vrac dans un carton, j’ai fait pipi dedans, j’ai mis du scotch et inscrit sur le carton « Mlle Psychopathe – bureau 650 ». Le pire c’est qu’il m’a remercié.

Bref, le lundi matin j’arrive devant mon nouveau bureau, fébrile devant tant de nouveauté, et impatiente à la fois de faire la tartignolle parce que le psychopathe n’est plus avec moi (en gros cela me donne une immense capacité de dauber sans qu’il m’entende). Et là c’est le drame : « Ah oui E l i s, on t’a pas dit, y’a pas de machine à café ! » (y’avait pas non plus de toilettes ce jour là mais bizarrement, ça m’a paru moins crutial).

Mon monde s’écroule.

Quel abruti de la lune a pu concevoir des nouveaux bureaux, prévoir les badges, changer les clés électroniques, remettre chaque ordi à sa place en 1 nuit et oublier la fucking machine à café ? Je défaille. On m’informe après réanimation qu’il y a une machine à café 2 étages en dessous. Je me rue.

Mais là mes amis, pour aller au 4ème étage prendre son café, je vous le donne en mille, il faut passer un sas du genre des trucs à décontamination comme quand j’ai visité la centrale. Mes collègues me confirment que, cette fois, pas besoin de se mettre en culotte… Pour autant, je suis, bien évidemment restée coincée dans le sas 5 bonnes minutes (à cause d’une sombre procédure de badge).

Quand j’ai eu enfin pigé le truc pour passer le sas sans appelé les pompiers, j’ai pu profiter pleinement de la machine à café du 4ème, jusqu’à épuisement des cartouches (elle n’était pas dimensionnée pour autant de monde), et depuis : le drame ! Plus de ragot, plus de bons mots, ma vie perdait son sens (d’ailleurs vous avez sûrement remarqué que je n’avais même plus le cœur à écrire). Je dépérissais.

Et ce matin, arrivant de bon matin, vers 11h., Clafoutis, ma voisine s’est ruée sur moi, haletante (elle est enceinte, elle est un peu chaloupée quand elle court) : « Ca y est !!!! ». Nous nous sommes ruées vers l’autel de la médisance flambant neuf. Elle est belle, si vous la voyiez… Toute rutilante, avec ses touillettes en bois recyclé et son café bio / commerce équitable. Et ça s’est fait comme si rien n’était arrivé, naturellement nous avons reparlé stratégie de comptoir, philosophie de garde-robe, spéculation sur les prochains départs, le père du bébé de Rachida, Zaia, aux-chiottes-la-coupe-du-monde… la vraie vie quoi !

(et dire que je dois quitter ce monde de Bisounours dans 15 jours…)


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