Petit frère

Petit frère

Il y a des choses dans ce pays, qui n’ont pas valu leur peine, à cause de la lâcheté et de la perfidie de certains. Comme tout au monde, personne n’est sensé oublier ceux qui ont péri pour leur couleurs, pour leur patrie, pour leur terre. Mais ici, dan s ce bled où les hommes d’honneur se font très abordables, coté prix, il existe une race de lèches bottes, des gens qui ont la mémoire courte et la main longue, longue pour dérober même un souvenir.

Des gens qui te parlent de démocratie, de droits de l’homme, qui défendent les insanités les plus écoeurantes, qui érigent les pantins en césars, mais ne se retournent jamais pour regarder ceux qui ont vraiment aimé ce pays, ceux qui ont laissé leur vie comme tribut à l’émancipation, à l’intégrité et à l’unité de cette terre qui nous est si chère quoi qu’il advienne.

Petit frère, notre père n’est pas mort pour rien, et si ce n’est que pour les valeurs que son geste peut nous inculquer, si ce n’est que pour la mémoire de sa générosité, son génie et son abnégation que nous somme là, ce n’est pas une perte, mais un gain. Un gain qui nous dédommage de sa perte et de tous les droits que refuse ce pays de nous donner, des droits dérobés par des mains avides, ce virus qui gangrène notre terre et nous fait, parfois, regretter d'être nés Marocains!

Si personne aujourd’hui ne se souvient des martyrs du Sahara et des autres qui ont versé le sang pour le bien de cette terre ou pour la fierté d'y appartenir, nous sommes là pour commémorer ces gens, nous somme la preuve vivante qu’il y a bien eu et qu’il y aura des hommes dans ce pays. Et crois-moi, tant qu’il y aura des femmes comme maman, il y aura toujours des hommes intègres ici bas.