Magazine Journal intime

Web 3'07 : Yes, We'Re In Paris!

Publié le 11 décembre 2007 par Mélina Loupia
Aussi longtemps que je me souvienne, lorsque, derrière mon tapis roulant, je voyais arriver leurs teints diaphanes, leurs paniers en osier sous le bras débordant de produits exclusivement frais, bio et chers, les envahisseurs anglois, c'était parcequ'ils avaient été gentiment invités à aller " At ze caisse of the girl qui parle english là bas", par mes collègues de tiroir. Là, je les voyais me scruter, avec un large sourire rassuré, ils allaient à nouveau se sentir chez eux, le temps du paiement  en espèces européennes. Quant à moi, je n'y voyais là aucune autre occasion que celle de parfaire ma culture shapkespearienne et make themselves at home. Ainsi, je prenais un malin plaisir à leur parler fluently et sans accent, genre je me la raconte, je mets bien la langue entre mes dents pour prononcer les diphtongues comme une londonienne de souche. Après quoi, j'attendais qu'on me félicitât pour ma prononciation frisant la perfection. Et j'étais souvent surprise. Si ceux qui avaient acheté la cave de papi dans les années 90, tels des pionniers, appréciaient que je fis l'effort de leur rendre les courses confortables, et me gratifiaient de leurs congratulations et du plasir qu'ils avaient à venir m'entendre chanter leur île, en revanche, ceux d'entre eux qui étaient encore entre plâtre et ciment et affrontaient avec les plus grandes difficultés le labyrinthe de l'administration de leur nouvel Eldorado, ne semblaient pas sensibles à ma prose identique à la leur. Alors je m'amusais. "Hello, ouelcome in zis plaillsse, aill am Mélina and naillsse tou mit you, zats maillke sree uundraid iouroz plise have iou got iour fidélity card plize? -Ohhhhh what a lovely accent you have, this is soooooooooooo nice to hear french people talking un english we looooove that soooooo much, you're so lovely!" Et le filon était inépuisable, soit j'étais née à Londres ou Dublin, soit j'avais appris l'anglais jusqu'en 3ème et le leur baragouinais avec la touche audoise. Aujourd'hui, cette joie est révolue, encore qu'une gentille famille écossaise vient de s'installer en bas de chez moi et que je vais pouvoir à nouveau tester ma petite combine. I bait iou zé ouil love maill accent from saous of France. Un peu comme depuis ce matin, je ne me lasse pas d'écouter la conférence du Web 3'07. Un pur bonheur. Ouailcome tou Pariss, folks! Vinvin, Loïc, please, don't even think about change your accent, it's soooooooooooo lovely.

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