Magazine Journal intime

Les pigeons et moi, c'est une grande histoire d'amour (et une minute blonde involontaire permanente)

Publié le 30 juin 2010 par Anaïs Valente

Dieu sait que j'aime les animaux.

Même les pigeons.

Enfin, je les aimais. Jusqu'à ce qu'ils fassent tout pour se faire haïr, les vilaines bêtes.

C'était l'été, il faisait chaud et je me baladais, bras nus, en ville, ignorant tout du danger qui se profilait à l'horizon.  Pas de surprise, bien sûr, vous l'aurez deviné.  Un specimen moqueur a plané au-dessus de moi, visé, tiré, et patatras, une énorme fiente bien baveuse sur le bras.  Ma première fiente de pigeon.  Sur le bras droit.  Esske ça porte bonheur de recevoir une crotte de pigeon sur le bras droit ?  J'ai encore le souvenir de cette sensation de chaleur, du fou rire qui a suivi, du regard dégoûté des passants (en plein après-midi ensoleillé, y'avait foule), du mouchoir que j'ai désespérément cherché pour limiter les dégâts et de la maigre consolation de savoir qu'il aurait pu viser mon Tshirt, le vilain pas beau.  Et l'odeur, que dire de l'odeur.  J'ai toujours cru qu'une crotte de pigeon ça ne sentait rien.  Ne me demandez pas pourquoi.  Je sais qu'une crotte de chien, ça pue.  Je sais qu'une crotte humaine, ça pue.  Donc la logique veut que les crottes de pigeons puent aussi.  Et je vous le confirme.  Une crotte de pigeon, ça pue.  Une odeur particulièrement écoeurante, répugnante.  

Des recettes de pigeon à me fournir ?

C'était l'été, il faisait chaud et je mangeais en bonne compagnie, allanguie en terrasse, ignorant tout du danger qui se profilait à l'horizon.  Toujours pas de surprise, bien sûr.  Un specimen moqueur s'est installé sur le toit, a pris position, visé, tiré, et patatras, une énorme fiente qui amorce sa descente.  Elle eût pu tomber d'un coup sec, paf, dans mon assiette.  Mais c'eût été trop beau.  Elle a donc préféré, cette fiente, rebondir d'abord sur l'auvent du restaurant, avant d'exploser en dizaines de petits paquets de fientes qui sont ensuite tombées, parsemant mon assiette et mon verre.  Malheureux hasard, nous étions plusieurs, mais je fus la seule victime.  Ben voyons.  Sale bête.  Mais la plus sale bête, ce fut la serveuse, qui n'a même pas proposé de me rapporter une autre boisson fraîche.  Après tout, est-ce ma faute si ce pigeon a élu domicile sur le toit de l'établissement ?  Décidément, le client n'est plus roi, ma bonne Dame (petite page d'anti-pub, c'est au Passé Simple à Namur, qu'on laisse le client se débrouiller avec la fiente de pigeon qui atterrit dans l'assiette et le verre).

Des recettes de pigeon à me fournir ?

C'était hier, il faisait chaud et je mangeais ma mauvaise tartine au fromage en me promenant en ville.  J'aime pas le pain.  Et j'aime pas le fromage.  Alors le pain au fromage, c'est décidément pas ma tasse de thé, mais on peut pas se nourrir exclusivement de lasagnes et de hamburgers ma bonne dame.  J'arrive donc au pire morceau de la tartine : la croûte.  Je l'approche sans appétit de mes lèvres non charnues (on rêve toutes de lèves charnues qui ne demandent qu'à être embrassées, mais en ce qui me concerne, faudrait les gonfler au silicone ou les mordiller sauvagement pour les rendre appétissantes), lorsqu'un pigeon gourmand s'envole, se précipite sur moi et tente de me piquer mon frugal repas.  Je sens encore la caresse de sa plume sur ma main et le souffle provoqué sur mon visage par le battement de ses ailes.  Bête animal.  S'il l'avait demandée poliment, je la lui aurais volontiers donnée, ma croûte.

Alors, tout bien réfléchi, j'aime plus trop les pigeons...

Une illu de Titoun, illustratrice pétillante que je vous invite à découvrir.

TUP 2



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