Magazine Journal intime

J'ai testé une soirée caille-raoké

Publié le 15 décembre 2007 par Anaïs Valente
A la Star Ac, ben y zarrêtent pas de dire aux candidats "elle était nulle ta prestation, carrément digne d'un karaoké".  Alors, comme j'aime chanter (même si je chante comme un grillon asthmatique), j'ai voulu en savoir plus sur les soirées karaoké.
Comme ils ont vendu notre Péniche (ô rage ô désespoir), un bar karaoké flottant assez sympa, nous vlà parties, entre copines (ben oui quoi, on va pas se ridiculiser devant des grands bruns ténébreux célibataires, faut pas pousser), dans une autre boîte karaoké de la région, le Golden (en espérant que cela ne signifie pas que la boîte est réservé à l'âge d'or, savoir le troisième âge).  Déjà ce nom est tarte et me rappelle vaguement le Nickel Odéon, une boîte ringarde et dite gay qui existait dans ma ville y'a plusieurs décennies ma bonne Dame.  Ceci dit je ne jette pas la pierre, je garde un souvenir impérissable d'un anniversaire délirant fêté au Nickel Odéon, où nous étions seuls sur la piste, y'a au moins… ben vingt ans.  Tout ça ne nous rajeunit pas.
Pour être certaines d'oser chanter, on prend un bon apéro qui tient au corps et aux neurones avant de partir.  Mes deux neurones s'entrechoquent joyeusement, totalement grisés.  Puis on part.  
Alors je vous le dis tout de go : bienvenue dans blaireaux et pouffiasses land.  Avec mon petit pull noir, mon jeans et mes bottes, j'ai l'air d'être prête à émigrer au pôle nord.  Au Golden ma bonne Dame, on est dénudé un max.  La mode semble être aux jupettes noires et bottes brunes.  Rien à faire, je déteste cette association de couleurs.  Autre phénomène de mode encore plus marquant : le total look white (écrire "blanc", c'est ringard, ma bonne Dame).  Peu importe le sexe, peu importe l'âge, peu importent les kilos de cellulite, le total look white est incontournable en 2007 au Golden, qu'on se le dise.  A la rigueur, un petit top en treillis noir qui saucissonne le tout est autorisé, qu'on se le dise aussi. Ajoutez à cela un maquillage à la truelle, une coupe de cheveux standardisée pour toutes (longueur dans la nuque, frange dans les yeux), et vous imaginez le topo, qu'on se le dise encore.    
Mais vous me direz, où est le karaoké ?  Je l'ignore.  Je distingue bien un écran de télé éteint, mais de karaoké, aucune trace.  Qu'importe, on est venues pour s'amuser, on va s'amuser.  Coûte que coûte.  Alors on danse.  On danse sur les démons de minuit (d'ailleurs, tant que j'y suis, si quelqu'un peut compléter cet extrait "j'veux un disque, de funky musique…" – passque moi je comprends, depuis vingt ans "for brosse à dents", mais ça doit pas être correct, si ?).  On danse sur la musique dans la peau.  On danse sur les sunlights des tropiques.  On danse même sur Rianna (doit y avoir un H quelque part non ?).  Qui a dit "de la musique de blaireaux".  Ok, je le concède.  Je suis donc, moi aussi, un blaireau.  Qu'on se le dise.
Au bout de quelques heures de trémoussements frénétiques, on se remémore notre envie de karaoké.  C'est vrai quoi, on avait envie de chanter, à la base.  Alors je m'informe "scusez M'sieur, il est où le karaoké ?".  Il me grommelle quelque chose qui ressemble à "dans l'autre salle".  Je n'ose demander où est l'autre salle, pas envie de l’énerver, il a pas l’air commode le M’sieur.  Ce n'est qu'à notre départ, au moment de récupérer nos manteaux au vestiaire, que je remarque un ancien local poubelles transformé en "caille-raoké".  Température moyenne : 10 degrés.  Seul moyen de se réchauffer : se ridiculiser sur scène, en manteau et écharpe.  Tant qu'à être ridicules, on chante "le zizi" de Pierre Perret.  Pas si démodé que ça, "le zizi"… puisqu'il était à la Star Ac ce vendredi, le petit Pierre Perret.  Et la boucle est bouclée.  

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