Magazine Humeur

Ethio-pics

Publié le 12 juillet 2010 par Icipalabre

100 oeuvres, 20 artistes … Une exposition d’art contemporain d’Afrique de l’Est, jamais vue en France,  s’invite au festival Sun Art de Lourmarin (Vaucluse).

Affiche de l'exposition ETHIOPICS
Le projet de l’exposition ETHIO-PICS est né en 2009 de la rencontre des responsables de l’association ODC -organisatrice du Festival SUN ART de Lourmarin-, Hélène Buisson et Jean Folly Kpodar,  et de Jean-Michel Neher, fondateur de l’association ICI PALABRE. Destiné à témoigner de la modernité d’une Afrique de l’Est encore méconnue par bien des aspects, il s’inscrit dans la continuité des actions menées par ces deux structures  en faveur de la création artistique africaine et des arts visuels en particulier.
S’invitant du 8 au 18 juillet 2010 sur les cimaises de l’espace Henri Bosco de Lourmarin,  cette exposition est aussi le résultat d’une démarche entreprise depuis plusieurs années par Ici Palabre et dont l’objectif est d’optimiser la visibilité des artistes contemporains de la Corne de l’Afrique sur la scène internationale. Constituée au fil de rencontres, de voyages et d’investigations qui ont duré plus de cinq ans, cette collection d’oeuvres d’art encore jamais vues en France, compte près d’une centaine de tableaux réalisés par une génération montante de créateurs, jeunes artistes émergents et talents confirmés, tous originaires de ces pays qui s’étendent des sources du Nil Bleu aux confins de l’Ogaden, des vastes plaines de l’Omo aux rives de la Mer Rouge, le long de la célèbre Rift Valley que la recherche anthropologique a qualifié de «berceau de l’humanité». 
A Addis Abeba, Hargeisa, Mogadisho, Djibouti, Khartoum… métropoles immenses et cosmopolites où syncrétisent Afrique et Orient, espaces singuliers qui fécondent une intermédiarité culturelle fascinante, lieux de projections et de fantasmes… là-bas, dans ces villes-monde, fabrique d’illusions, des artistes déclarés, «autodidactes visionnaires» ou étudiants diplômés, tout à la fois «enracinés» dans un territoire, curieux des interactions planétaires et libres de leurs choix esthétiques, semblent tisser les liens invisibles d’une «africanité» décomplexée.

Homme et pyramide, Islam Alabdeen, 2010

Islam Zian Alabdeen
Homme et pyramide, techn. mixte, 40X40, 2010
Conscients des filiations, complices des généalogies, ils n’en échappent pas moins désormais  aux idées reçues, aux historiographies post-coloniales et aux amalgames d’une critique ethnicisante, speculum agrée qui s’est trop longtemps contenté d’observer la part d’exotisme, d’authenticité et de folklore de cette production artistique, omettant de la considérer d’abord pour ce qu’elle est.


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