Magazine Journal intime

"Félicitation vous avez une tumeur !" Dr. Gregory House

Publié le 14 juillet 2010 par Bestofd

Je suis comme mon père, j'ai une sainte horreur des hôpitaux et de la chose médicale en général. Je déteste avaler des cachets quels qui soient et si ces satanés antihistaminiques existaient en implant sous la peau, je serai la première candidate !(j'exagère à peine).Il y a un peu plus de quinze jours sur mon trajet professionnel, en essayant d'éviter de tomber, je me suis fracturé le pouce et j'ai terminé ma pause dej dans un taxi me conduisant aux urgences.J'avais prévu de vous parler de cette fameuse journée, et puis une fois en convalescence je me suis dit que c'était tout de même plus agréable de vous parler de mes flâneries dans le parc et de mes lectures sur internet ou des magazines.Ce jour là j'ai été conduite à l'hôpital le plus proche de mon domicile: L'hôpital Tenon dans le 20ème arrondissement... Je m'étais jurée de ne même plus penser au peu que j'en ai vu et bien entendu de ne jamais y retourner, mais l'un de mes contact facebook à posté le lien d'un article relatant le suicide d'un employé de l'hôpital.
Lire qu'Oumar Diakité un employé de 34 ans s'est jeté sous une rame de métro juste après avoir déposé ses enfants à l'école m'a fait un drôle de choc, bien au delà de la peine et de la compassion que l'on peut éprouver dans ce cas là.Je me suis demandé si j'avais croisé cet homme ce jour là...Je me suis demandé si c'était à lui que j'avais demandé de m'indiquer le métro le plus proche et à qui j'avais adressé un "Merci" un peu crispé et désespéré.J'ai du rester en tout et pour tout 20 minutes, du côté des urgences. J'ai fait un tour aux toilettes qu'un malade sur une civière a eu l'amabilité de m'indiquer parce que la dame préposée à l'accueil étant dans une conversation passionnante avec une patiente sur les formalités administratives à remplir pour changer de nom sur sa pièce d'identité. Elle lui expliquait avec moult exemple qu'il était possible d'adopter un nom d'usage. Comme Johnny Halliday ou comme...ensuite j'ai décroché, mon pouce me lançait trop et chaque minute qu'elle passait avec cette femme au lieu de m'enregistrer sur la (longue) liste d'attente me faisait l'effet de coups de massue sur ledit pouce.Je suis donc allée aux toilettes et là je me suis souvenue que vers la fin de ma deuxième année j'envisageais de me spécialiser plus tard dans le droit médical, parce que les maladies nosocomiales c'était forcément un truc qui rapportait...Quand je suis sortie des toilettes, la dame de l'acceuil était encore en mode "mairie". J'ai voulu l'interrompre en m'avançant vers elle mais une dame avec son conjoint et sa petite fille m'ont emmboité le pas: L'homme tenait sa main dans un torchon sanguinolent. En faisant du bricolage il s'était sectionné le pouce et celui-ci n tenait plus "qu'à un fil". Mais la dame a quand même tenu à terminer sa conversation.Un médecin est alors arrivé et a appelé une personne censée être là mais elle n'était pas là. Sans grande conviction. Cela m'a fait le même effet qu'un commissaire priseur officiant dans une vente aux enchères à laquelle il ne peut malheureusement pas participer et prononce le mot "adjugé" plutôt rapidement.La dame de l'accueil a alors daigné enregistrer le pouce en lambeau. La femme semblait très affolée, mais la dame de l'accueil qui avait sûrement vu d'autre, lui a dit qu'il y aurait beaucoup d'attente et que si c'était "urgent", le médecin en passant l'aurait pris directement.Il ne me semble pas qu'il l'est même vu, trop occupé à chercher ce fameux monsieur X.C'est alors que des pompiers qui avaient l'air beaucoup plus volontaires ont fait irruption dans la salle, en compagnie de monsieur X. Un SDF qui fatigué d'attendre "son tour", avait manifestement décidé de se trouver une autre planque. Malheureusement son état de santé la rattrapé à quelques mètres de l'hôpital et on l'a retrouvé inanimé dans le caveau.Le médecin commissaire priseur a alors jugé bon de le voir immédiatement.J'ai commencé à me poser sérieusement des questions et a trouvé la station debout particulièrement inconfortable quand une dame m'a demandé si elle pouvait passer avant moi parce que c'était vraiment "Urgent".J'ai regardé autour de moi, aperçu la peau du visage arraché d'une femme sous un pansement de fortune, le monsieur allongé sur sa civière avec un pied d'éléphant et je suis partie en quête de la sortie.Une heure plus tard j'étais au centre de santé de mon quartier à espérer que les résultats de la radio ne seraient pas trop catastrophiques.Deux jours plus tard j'étais dans la salle grande et éclairée du service Urgences main de l'hôpital Saint Antoine. J'ai du patienter près de trois heures avant que le médecin puisse s'occuper de moi, mais entre temps ma tension a été prise et j'ai pu avaler des pages et des pages de mon bouquin, écouter de la musique dans mon ipod et somnoler un peu.
Je n'ai pas bien compris ou pas bien digéré l'énorme disparité qu'il y a d'un hôpital à l'autre.Bien entendu il y a un milliard d'explications possible, mais dans un pays développé cela ne devrait pas exister.De la même façon qu'en moins d'un an 4 employés du même hôpital ne devraient pas se suicider.Je refuse de croire que tout ceci n'est qu'une coïncidence.
Si comme moi ce qui se passe dans ce pays vous file souvent le cafard, allez vous remonter le moral au palais des glaces avec l'équipe de comédiens complètement déjantée du spectacle la Clinic, dont le metteur  en scène Eric Métayer semble avoir constaté les même "anomalies" que moi. Je l'ai vu cet hiver et le spectacle se poursuit visiblement jusqu'en septembre.

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