Nous sommes au regret de...

J'aime bien Dino Buzzati !
J'ai bien entendu étudié, entre autres, "Le K" au lycée comme les trois quarts de mes congénères et j'avais été étonnée (je n'irais pas jusqu'à parler de "révélation", ce serait excessif !) du style décalé, iconoclaste de l'auteur.
J'aime le style de la nouvelle en littérature en général.
J'aime aussi le cynisme.
Buzzati est friand des deux.

Flou ayant lu "Nous sommes au regret de...", il y a quelques temps, m'a donné envie.

Ici, il ne s'agit pas à proprement parler d'un recueil de nouvelles mais plutôt d'un recueil de notes, de fragments de journaux intimes (que Buzzati a tenu presque toute sa vie), de petites nouvelles.
Les deux introductions, hommages à l’auteur, écrites par Domenico Porzio et Yves Panafieu, sont superbes et font une bonne esquisse de l'écrivain italien.

Pour le livre à proprement parler, c'est assez déstabilisant car il n'y a pas vraiment d'esprit de corps.
Je m'explique, il y a de courtes nouvelles, voire des morceaux de textes sans début ni fin, des idées posées dans un journal intime, des notes diverses et variées sur ce que l'auteur a croisé dans son quotidien ou dans son imagination, donc il faut abandonner toute idée de cohérence ou de réflexe de lecture.
En revanche, une fois qu'on a laissé tout ça au vestiaire, on peut apprécier la plume de Buzzati et se laisser emporter dans le livre.
On se laisse aller à la découverte de l'esprit de l'auteur...
Ca donne la sensation délicieuse d'être dans les coulisses de l'Oeuvre.
Par moments, on se demande si on est dans la réalité ou dans sa création.
Par moments, on arrive au bout du "chapitre" au moment où on commençait à saliver de connaître la suite (qui n'a jamais peut-être été envisagée sauf par nos envies de lecteurs).
Par moments, on arrive au bout du "chapitre" alors qu'on en est encore à se demander où il veut nous mener.
C'est vraiment une lecture étrange mais un livre que j'ai bien apprécié.
En revanche, je ne sais si je saurais le conseiller car, encore une fois, c'est très particulier... mais ça vaut le coup !

A bientôt !
La Papote