Magazine Humeur

Lecture à voix haute

Publié le 06 août 2010 par Droledeprincesse

3 little hearts

« J’ai aimé une femme… (…)

Je l’ai aimée plus que tout. Plus que tout… Je ne savais pas qu’on pouvait aimer à ce point… Enfin, moi en tout cas, je croyais que je n’étais pas… « programmé » pour aimer de cette façon. Les déclarations, les insomnies, les ravages de la passion, c’était bon pour les autres tout ça. D’ailleurs, le seul mot de passion me faisait ricaner. La passion, la passion ! Je mettais ça entre hypnose et superstition, moi… C’était presque un gros mot dans ma bouche. Et puis, ça m’est tombé dessus au moment où je m’y attendais le moins.

Je… J’ai aimé une femme.

Je suis tombé amoureux comme on attrape une maladie. Sans le vouloir, sans y croire, contre mon gré et sans pouvoir m’en défendre, et puis… (…)

Et puis je l’ai perdue. De la même manière. »

- J’ai aimé une femme… Je ne te parle pas de Suzanne, je te parle d’une autre femme. J’avais rouvert les yeux. - Je l’ai aimée plus que tout. Plus que tout… Je ne savais pas qu’on pouvait aimer à ce point… Enfin, moi en tout cas, je croyais que je n’étais pas… « programmé » pour aimer de cette façon. Les déclarations, les insomnies, les ravages de la passion, c’était bon pour les autres tout ça. D’ailleurs, le seul mot de passion me faisait ricaner. La passion, la passion ! Je mettais ça entre hypnose et superstition, moi… C’était presque un gros mot dans ma bouche. Et puis, ça m’est tombé dessus au moment où je m’y attendais le moins. Je… J’ai aimé une femme. Je suis tombé amoureux comme on attrape une maladie. Sans le vouloir, sans y croire, contre mon gré et sans pouvoir m’en défendre, et puis… Il se raclait la gorge. - Et puis je l’ai perdue. De la même manière. « …Je l’ai aimée plus que tout. Plus que tout… Je ne savais pas qu’on pouvait aimer à ce point… Enfin moi en tout cas, je croyais que je n’étais pas… programmé pour aimer de cette façon. Les déclarations, les insomnies, les ravages de la passion, c’était bon pour les autres, ça. D’ailleurs le seul mot de la passion me faisait ricaner. La passion, la passion! Je mettais ça entre hypnose et superstition, moi… C’était presqu’un gros mot dans ma bouche. Et puis ça m’est tombé dessus au moment où je m’y attendais le moins. Je…J’ai aimé une femme. Je suis tombé amoureux comme on attrape une maladie. Sans le vouloir, sans y croire, contre mon gré et sans pourvoir m’en défendre… » « … J’aimais cette femme. J’aimais cette Mathilde. J’aimais le son de sa voix, son esprit, son rire, son regard sur le monde, cette espèce de fatalisme des gens qui se sont beaucoup promenés. J’aimais son rire, sa curiosité, sa discrétion, sa colonne vertébrale, ses hanches un peu saillantes, ses silences, sa douceur et… tout le reste. Tout… tout. Je priais pour qu’elle ne puisse plus vivre sans moi. Je ne pensais pas aux conséquences de notre histoire. Je venais juste de découvrir que la vie était beaucoup plus gaie quand on était heureux… » « …Elle me fascinait…J’aurais voulu que le monde s’arrête de tourner. Que cette nuit ne finisse jamais… Je ne voulais plus la quitter. Au bout de combien de temps oublie-t-on l’odeur de celui qui vous a aimée ? Et quand cesse-t-on d’aimer à son tour ? J’aime être avec toi parce que je ne m’ennuie jamais. Même quand on ne se parle pas, même quand on ne se touche pas, même quand on n’est pas dans la même pièce, je ne m’ennuie pas. Je ne m’ennuie jamais. Je crois que c’est parce que j’ai confiance en toi, j’ai confiance en tes pensées. Tu peux comprendre ça ? Tout ce que je vois de toi et tout ce que je ne vois pas, je l’aime. Pourtant je connais tes défauts. Mais justement, j’ai l’impression que tes défauts vont bien avec mes qualités Je me disais : « Allez, il faut pleurer une bonne fois pour toutes. Tarir les larmes, presser l’éponge, essorer ce grand corps triste et puis tourner la page. Penser à autre chose. Mettre un pied devant l’autre et tout recommencer. » On me l’a dit cent fois. Mais pense à autre chose. La vie continue. Pense à tes filles. Tu n’as pas le droit de te laisser aller. Secoue-toi. Oui, je sais, je le sais bien, mais comprenez-moi je n’y arrive pas. D’abord qu’est-ce que ça veut dire, vivre ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Mes enfants, mais qu’ai-je à leur offrir ? Une maman qui boite ? Un monde à l’envers ? Je veux bien me lever le matin, m’habiller, me nourrir, les habiller, les nourrir, tenir jusqu’au soir et les coucher en les embrassant. Je peux le faire. Tout le monde peut. Mais pas plus

Il y a quelques semaines, Canal + diffusait Je l’aimais, le film adapté du roman éponyme d’Anne Gavalda. La confession d’un père à sa belle-fille à propos d’un amour perdu et interdit.

Je l'aimais film

Je me souviens de la séance de cinéma durant laquelle j’ai découvert ce film, mis en scène par Zabou Breitman.

Je me souviens avoir eu envie de prolonger le silence et l’émotion de la séance avec le roman que je n’avais pas lu jusque là. Alors, dès le lendemain, je me suis procuré celui-ci et l’ai parcouru d’un seul trait, avec lenteur, un crayon à la main pour souligner mes passages préférés.

Je l’aimais est une histoire amoureuse dévorante. Une histoire qui raconte un amour dévastateur mais lâche, fait de questionnements, d’allers et retours sans issue et d’inévitables impasses. Une histoire banale somme toute. L’histoire de la passion amoureuse. L’histoire de deux vies qui se croisent, qui s’entremêlent et qui se loupent.

La fameuse histoire du bonheur reconnaissable au bruit qu’il fait en s’enfuyant, de Prévert…

Daniel Auteuil et Marie-Josée Croze interprètent les deux personnages principaux de cette histoire d’amour étrangement simple  aux accents saillants et douloureux… L’histoire d’un homme qui passe à côté d’une femme. L’histoire de deux amoureux qui finissent par se quitter. L’histoire banale d’un amour interrompu.

« J’aimais cette femme. J’aimais cette Mathilde. J’aimais le son de sa voix, son esprit, son rire, son regard sur le monde, cette espèce de fatalisme des gens qui se sont beaucoup promenés. J’aimais son rire, sa curiosité, sa discrétion, sa colonne vertébrale, ses hanches un peu saillantes, ses silences, sa douceur et… tout le reste. Tout… Tout. Je priais pour qu’elle ne puisse plus vivre sans moi. Je ne pensais pas aux conséquences de notre histoire. Je venais juste de découvrir que la vie était beaucoup plus gaie quand on était heureux… »

Je l’aimais est ponctué des mots d’amour d’un homme à une femme. De déclarations qui arrivent trop tard. Car l’homme perd cette femme dont il aura été éperdument amoureux. Il l’a perd en sachant qu’il continuera à l’aimer, toute sa vie durant. Il la laisse s’en aller et lui échapper parce qu’il n’a pas la force de choisir. Parce que ce renoncement lui semble plus simple. Alors elle s’en va…

« Les yeux mi-clos et le coeur au bord des lèvres, je songeais au désastre qu’avait été ma vie. Le bonheur était là et je l’avais laissé passer pour ne pas me compliquer l’existence »…

Je l’aimais est l’histoire d’un amour unique dont le destin tragique ressemble à tellement d’autres…

Il y a des textes qu’on n’oublie pas…

J’ai pris beaucoup de plaisir à lire le roman après avoir vu le film. Je crois que l’inverse n’aurait pas été vrai. En effet, comment ne pas être déçu lorsque les scènes d’un film ne nous mènent pas là où notre imagination nous a conduit lors de la lecture ?

De la même façon, je ne suis pas allée voir l’adaptation du livre au théâtre de l’Atelier l’hiver dernier.

Sans doute la peur de voir s’envoler les images et ma façon à moi de conserver ce souvenir intact… Un souvenir un jour partagé par amour lors d’une lecture à voix haute. Une histoire relue cet été. Il y a des textes qu’on n’oublie pas, des textes qui nous parlent plus que d’autres et qui ne nous quittent pas. Il y  a des textes comme ça…

« Le bonheur était là et je l’avais laissé passer pour ne pas me compliquer l’existence. c’était si simple pourtant. Il suffisait de tendre la main. Le reste se serait bien arrangé d’une façon ou d’une autre. Tout finit par s’arranger quand on est heureux, tu ne penses pas ? »


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