14 AOUT 1918
Chaque poème ― un enfant de l'amour,
Un enfant éternel, démuni de tout,
Un premier-né ― posé près
De l'ornière, en plein vent.
L'enfer au cœur, l'auteur au cœur,
― Le paradis et la honte ― Qui
Est le père ? Un tzar, peut-être ?
Peut-être un tzar ― peut-être un voleur.
14 août 1918
Les poèmes poussent,
des étoiles,
des roses,
Et de la beauté
― inutiles pour la vie familiale.
Quant aux couronnes
et aux apothéoses ―
Une seule réponse
― d'où cela me vient-il ?
Nous dormons ―
et puis, au travers des dalles de pierre,
L'hôte céleste
avec ses quatre pétales.
Ô monde, comprends !
Le chantre ― dans son sommeil ―
Découvre les lois de l'étoile
et la formule de la fleur ―.
Marina Tsvétaïeva, L'Offense lyrique & autres poèmes, Éditions Farrago/Éditions Léo Scheer, 2004, pp. 164-165.
MARINA TSVÉTAÏEVA
Source
■ Marina Tsvétaïeva
sur Terres de femmes ▼
→ 20 décembre 1915
→ 21 juillet 1916/Lettre de Marina Tsvétaïeva
→ 19 novembre 1921
→ Amazones
→ Cessez de m'aimer
→ J'aimerais vivre avec vous
■ Voir aussi ▼
→ le site Marina Tsvetaeva
Retour au répertoire de août 2010
Retour à l' index de l'éphéméride culturelle
Retour à l' index des auteurs