Magazine Journal intime

Bienvenue dans ma tribu

Publié le 23 août 2010 par Anaïs Valente
bienvenue0.jpgJ’ignore si vous avez regardé (et aimé) cette émission, mais moi oui.  Une sorte de télé-réalité durant laquelle trois familles françaises s’immergent durant trois semaines dans des contrées lointaines et perdues : en Ethiopie, en Papouasie et en Amazonie.

Une émission que j’ai trouvée passionnante car elle a le mérite de me présenter des contrées que je ne découvrirai jamais, peur des oiseaux de métal oblige.  Même si, bien sûr, Rendez-vous en terre inconnue reste ma préférée du genre, plus respectueuse, moins "clash", moins TF1 quoi...

En Papouasie.  Chez les Hulis, une tribu de guerriers.  Tout n’est pas facile, puisque la famille est immédiatement séparée, le père d’un côté, la mère et ses filles de l’autre.  Le père s’intègre rapidement.  Chez lui, en France, il est chômeur et se sent inutile.  Ici, il va réaliser à quel point il peut être heureux dans la simplicité.  Pour les femmes, l’adaptation sera plus lente, mais leur gentillesse simplifiera les choses.  Elles doivent bosser comme des dingues, car là-bas, l’homme chasse puise se repose, la femme trime toute la journée (titchu, saloperie de pays).  Gaëlle, la mère, malgré son désespoir d'être loin de son homme, s’attache rapidement aux femmes, se fait maquiller pour les cérémonies, leur apprend à profiter un petit peu plus de la vie, via une partie de jeux notamment.  Emouvant. Même les deux filles ne ménagent pas leurs efforts pour faire partie de la tribu et travaillent comme des forcenées pour aider leurs hôtes.  On les sent heureux.  Et puis le chef, comprenant la souffrance des femmes d’être séparées de leur homme, accepte de les réunir.  Une belle aventure.  Partir est un déchirement pour les français. Limite s’ils ne resteraient pas vivre là-bas, et je ne serais pas étonnée qu’ils restent en contact avec la tribu, voire y retournent un jour…

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En Amazonie.  Chez les Zaparas.  La vie est plus complexe pour cette sympathique famille, immédiatement confrontée au problème alimentaire.  Manger la chicha, un truc bizarre à base de racines prémâchée et de crachats, n’est pas ragoûtant.  Idem pour les vers à la Koh Lanta.   Et la tortue.  Mais la famille est motivée, et même la fille, qui a des difficultés d’adaptation, fait tout pour tenir le coup.  Jusqu’à manger du singe, chassé par la tribu durant des heures et ramené par son père, fier comme artaban.  Ne pas le manger serait un affront, ils le savent tous.  Le respect de leur tribu d’accueil est leur leitmotiv.  Et c’est réciproque, puisque la tribu tente de leur faciliter la tâche dès le début, par exemple en les emmenant en pirogue jusqu’à la « salle de bains », là, tout en bas.  Une aventure réussie.  Une magnifique aventure.

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En Ethiopie.  Chez les Surmas.  Ça commence très mal, puisque la famille refuse la séparation hommes / femmes.  D’emblée, l’agressivité de tous est palpable et j’ai des envies de meurtres.  Emmanuel, le père, est tellement hautain que j’en ai la nausée.  Et la famille de tout refuser : boire la bière de l’amitié, boire le sang avant la « bataille traditionnelle » intervillages (ou à tout le moins faire semblant d’y tremper ses lèvres), se maquiller la peau pour ladite bataille.  Les éthiopiens, par contre, ont accepté sans broncher de donner des œufs, pourtant destinés à devenir des poules censées les nourrir, et à manger l’omelette qui leur sera proposée.  Mais les français restent sur leur piédestal, ils sont réticents et réfractaires à tout et je me demande s’ils n’auraient pas mieux fait de regarder une émission sur l’Ethiopie à la TV, cela aurait été plus simple pour eux.  Même la mère prend un air dédaigneux pour refuser de porter une robe en peau d’animal lors d’un mariage.  Et je me surprends à lui hurler « mais rentre chez toi connasse ».  Et puis je hurle au père qui refuse de boire la bière, signe d’amitié, et toise son hôte de son air supérieur et ignoble « sale ordure, tu traumatises toute une tribu ».  Et de me demander : mais keskils sont venus foutre là si c’est pour refuser toute immersion ?  Aaaaaaaaaaaaaaaah, des claques, j’ai envie de leur foutre des claques.  En hommage, Charlotte, la mère, est rebaptisée, mais sa seule réaction est de protester en ajoutant qu’elle garderait son prénom.  Ben évidemment, mais aie conscience de l’honneur que l’on te fait, pffffffff.  Des claques.  Entendant pour la première fois leur nom de famille lors de la dernière émission, je réalise que ce sont des « redede ».  Et franchement, ben ils feraient bien d’apprendre la politesse et le respect, ces redede de mes deux.  Nadinou, tu es un saint d’avoir supporté cet immonde Emmanuel, sa pimbêche de femme Charlotte et leurs petits merdeux de gosses.  Bon, y’a juste un moment où la mère, sans doute prise de folie passagère, accepte de danser au mariage et s’intègre enfin un peu, ainsi qu’un autre moment où les femmes se montrent leurs trucs de beauté, maquillage pour les françaises, scarification pour les ethiopiennes.  Ouf, tout de même… mais tout de même… des claques je vous dis.

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Trois expériences différentes.  Deux familles pleines de bonté, qui vivent l’expérience à fond malgré les quelques difficultés, une famille qui sera restée quasi toujours spectactrice de son aventure.  Dommage.

Après tout ça, TF1 proposait l’inverse : les membres des tribus viennent vivre en France cinq jours.  Pas de bol, lors de la rediffusion du vendredi, zont zappé cette partie.  Sont nuls chez TF1.  Dommage, ça aurait été sympa à voir aussi… pauvres tribus tout de même, catapultées en France, quéén galère...


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