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Arrêtez de fumer : récit de mon Vietnam !

Publié le 24 août 2010 par Louloute01

maitena.jpg Il y a très exactement 35 jours de cela, j'ai pris la décision d'arrêter de fumer. Sans grande raison, il faut bien l'avouer, pas le genre de truc déterminé où tu fais un compte à rebours, où tu en fumes 42 dans le week-end qui précède, non, juste que j'arrête souvent une semaine l'été, lorsque je pars en vacances.

Je partais le mercredi, j'ai décidé d'arrêter dès le lundi, pom pom pom... presque en sifflotant finalement !

J'avais oublié à quel point tu en chies !

En fait, j'ai tellement ramé les premiers jours que j'ai décidé de m'arrêter pour de bon, pour toujours en fait.

Au début, tu ne peux pas avancer avec ça en tête, tu te raccroches à l'idée que bientôt tu en allumeras une, que la semaine suivante ou celle d'après, tu retrouveras ta petite tétine ! Et tellement l'épreuve est difficile, tu te dis que tu ne veux la vivre qu'une fois !

C'est là que tu prends conscience que tu t'es bien droguée en douce ces dernières années...

Le premier jour, tu as tellement faim qu'il faudrait un camion entier de choucroute pour te rassasier. En fait, tu n'aimes pas la choucroute ! Enfin, pas au mois de juillet. Moi j'ai attaqué dur, j'ai fait un pique-nique avec des amis (non-fumeurs) le soir même. Le premier verre sans cigarette est tellement fade !!!

Le second jour, t'as moins faim. T'as moins faim mais t'as envie de mordre ! Ton boss, les vieux dans la rue, le chauffeur de bus, le gamin qui crie, tes clients, tout le monde semble se liguer contre toi pour te casser les noix ! Alors tu mâches ! De 9h à 19h tu mâches !

Tu ne fais que ça la première semaine : avoir envie de tuer des gens et mâcher.

La nuit, je rêvais que je fumais. Je rêvais que je fumais et que la première était dégueulasse et que je m'en voulais à mort de ne pas avoir tenu le coup ! Le matin, je pensais à ça dès que j'ouvrais les yeux. Et puis j'ai commencé à n'y penser que dans la salle de bains, puis seulement devant mon petit dej, et enfin plus.

Enfin plus vraiment. Je dévisageais les fumeurs dans la rue. Tout à l'heure encore j'ai pensé en voyant une belle blonde mince fumer "et elle, tu crois qu'elle va en crever, qu'elle finira par cracher ses poumons et qu'on lui mettra un petit tuyau dans la gorge".

Oui je sais, c'est ignoble.

L'ignoble m'a beaucoup aidé dans cette histoire. Ma copine Lou m'a envoyée assez de vidéos anti-tabac pour vous faire avaler votre briquet. Tapez "risques tabac" dans Google et amusez-vous bien dans les images et les vidéos surtout.

Mais dire que je m'en suis sortie (enfin, que je m'en sors) toute seule serait bien galvaudé !

Les gens, comptez sur des gens !! Même une seule personne, une qui hélas vous servira d'exutoire, de censeur. Quand vous n'en pouvez plus, vous la regardez bien dans les yeux en disant "je vais craquer là, je vais m'en allumer une, je suis prête à me prostituer pour une taffe".

Moi j'ai emmerdé la moitié de la terre. Je le disais à tout le monde, tout le temps, comme ça j'étais certaine que personne ne me laisserait en allumer une petite discrètement.

Effets secondaires : la bouffe, of course. Je me suis laissée un mois et j'ai ré-attaqué mon ami WW, mais ça faisait longtemps que je voulais à nouveau perdre du poids.

Le stress ! Vous allez me dire, c'est pas très grave d'être stressée. Si si, quand tu as envie d'envoyer ton clavier dans la gueule de ton boss, ça devient tout de suite plus compliqué à gérer.

La sensibilité : j'ai les nerfs d'une femme enceinte. J'ai pleuré 2 heures non stop sans trop savoir pourquoi quand des négociations salariales se sont mal déroulées. J'ai frôler la crise d'hystérie durant la moitié du film "l'âge de raison" avec Sophie Marceau, la blague ! J'ai usé un paquet de mouchoir entier au mariage de ma copine. Bref, la grande classe !

J'ai également eu un ou deux coups de dépression assez violents bien qu'éphémères qui me poussent à dire que je déconseille vivement l'arrêt brusque mais surtout seul de la cigarette si cela fait longtemps que vous fumez.

Même avec 4 ans de fumeuse derrière moi, j'ai parfois eu des envies étranges !

Chaque jour est plus simple, chaque jour je gagne en souffle, je retrouve des saveurs (j'ai mis 15 jours à retrouver le goût, c'est pas immédiat non plus !). Je fais des économies, je fais le maximum pour ma santé et surtout je me suis débarrassée d'un poids.

En couchant ces mots, j'ai déjà presque du mal à me rappeler de la souffrance, comme quoi on oublie, cela doit être comme d'accoucher !

Ma mère me disait, tout en tirant allégrement quelques bouffées, que j'abandonnais quand même un plaisir. Je lui ai répondu que lorsque ce plaisir devenait aliénation, il n'en était plus un !

I'm freeeeeee désormais !

Je ne me sens pas plus forte, je ne me pose pas en conseillère, je ne pense pas que "ceux qui fument sont des faibles" (sic), c'est juste que c'est agréable de se dire que chaque jour est un jour gagné !

Courage à ceux que l'expérience tenterait !


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